Gilles Desjardins, scénariste du suspense policier Mensonges de la chaîne AddikTV, était confortablement assis chez lui, encore en chic tenue de gala, quand son oeuvre a été sacrée meilleure série dramatique au gala des Gémeaux, dimanche soir.

Ne faisant ni une ni deux, la copine de Gilles Desjardins a appelé un taxi et a ordonné à son conjoint d'auteur de sauter dedans. Direction: la Place des Arts, pour aller fêter cette victoire inattendue avec le reste de la troupe de Mensonges. Aucune discussion possible. Go!

En cueillant le prestigieux prix sur la scène, la productrice de Mensonges, Sophie Deschênes, a dû justifier l'absence du créateur de cet univers policier décliné en huis clos: Gilles est reparti chez lui. Aussi simple que ça. Le gala a pris fin, mais Gilles Desjardins est arrivé à temps pour les festivités de fin de soirée, qui se déroulaient à l'hôtel Hyatt.

«J'ai un problème avec les foules. Je n'aime pas beaucoup ça», confie Gilles Desjardins au téléphone. Son départ n'avait rien à voir avec une attitude défaitiste de sa part.

Le pire, c'est que Gilles Desjardins a tenté de surmonter sa phobie. Il s'est pointé au 5 à 7 qui faisait le pont entre le gala des Gémeaux de l'après-midi et celui diffusé en soirée. «Ma productrice, Sophie Deschênes, m'a laissé tout seul pendant un bon moment. J'ai eu comme un malaise. Fanny Mallette a vu que ça n'allait pas et m'a mis dans un taxi. Finalement, je me suis fait shipper en taxi deux fois dans la même soirée», rigole Gilles Desjardins.

Sophie Deschênes, qui collabore avec Gilles Desjardins depuis très longtemps (Des crimes et des hommes, Réseaux clandestins, Musée Eden), compose très bien avec le côté anxieux de l'auteur. «Gilles, c'est un gars très timide. Il n'aime pas le spotlight. Ça le stresse. Il n'aime pas être devant les médias. Les conférences de presse, ça le stresse», indique Sophie Deschênes, de la boîte Sovimage.

Bien sûr, Gilles Desjardins aurait souhaité que Mensonges remporte toutes les statuettes dorées dimanche. «En même temps, ce qui m'intéresse dans la vie, ce sont les bonnes histoires. Si Mensonges avait tout gagné, le punch final aurait été pas mal moins fort. Un gala, c'est comme une partie de hockey, ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini», mentionne Gilles Desjardins.

La montée soudaine de Mensonges sur la plus haute marche du podium au détriment de Série noire n'a pas déclenché de controverse. Dans le camp adverse, la productrice de Série noire, Joanne Forgues, a été étonnée du retournement, mais pas au point de crier au scandale. «C'est surprenant, oui. Je ne l'avais pas vu venir. Ça m'était déjà arrivé avec François en série, que je produisais. Nous n'avions presque rien gagné avant le prix de la meilleure comédie. Peut-être que les comités de sélection ont trouvé que Série noire avait un côté plus comique. Dans le fond, on ne sait pas. Je n'ai rien à redire sur le jury. On a quand même gagné 11 prix, ce n'est pas rien», explique Joanne Forgues, de la maison Casablanca.

François Létourneau et Jean-François Rivard ont déjà pondu cinq des dix épisodes de la deuxième saison de Série noire, dont le tournage s'amorcera le 2 février prochain.

L'histoire reprendra peu de temps après la fin de la première année, alors que les scénaristes Denis Rondeau et Patrick Bouchard planchent toujours sur l'écriture de la deuxième saison de La loi de la justice.

Mensonges sort aujourd'hui en DVD. Cette série réalisée par Sylvain Archambault (Les Lavigueur) nous plonge au coeur d'une cellule de policiers spécialisés dans les interrogatoires de meurtriers. C'est très bien ficelé. Sylvain Marcel, Éric Bruneau et Fanny Mallette y offrent des performances de haut niveau.

Aux audimètres de la firme Numeris (l'ancien BBM), le 29e gala des Gémeaux (922 000), en baisse de 200 000 par rapport à 2013, a été moins suivi que L'été indien (1 696 000) et le gala country de La poule aux oeufs d'or (1 026 000) à TVA.

Un psy à l'écoute

Les compressions touchent durement les travailleurs du Centre de l'information de Radio-Canada au point où ils peuvent depuis hier confier leurs tourments à un conseiller externe neutre et impartial, ai-je appris. Une sorte de psy, finalement.

Ce programme d'aide a été communiqué aux employés dans un courriel expédié vendredi par le directeur général de l'information, Michel Cormier. Des ateliers seront également organisés pour les journalistes touchés par «la transformation de leurs fonctions, la perte d'un emploi ou un changement de tâche».

Toujours à la SRC, la nomination du reporter Raymond Saint-Pierre, 65 ans, au poste de correspondant à Moscou devrait être confirmée prochainement.