Comme dans un mauvais film de Chevy Chase de fin d'après-midi, les plans de vacances ont presque tous foiré. Se gaver de True Blood pour finalement rattraper la diffusion en temps réel? Pas eu le temps. Reprendre Breaking Bad après l'infâme épisode de la mouche du laboratoire? Faisait trop beau dehors.

Connaître enfin le dénouement de True Detective qui dort dans l'enregistreur numérique? L'appel du lac était franchement plus tentant. Rembarquer dans Tyrant, la très moyenne télésérie sur un pays fictif du Moyen-Orient? Échec monumental. En fait, j'ai recalé Tyrant de la chaîne FX. Trop cliché, trop quétaine, trop invraisemblable. Adieu!

En fait, la seule promesse tenue a été celle de plonger dans la série américaine Suits: Les deux font la paire, que relaie AddikTV en rafale du lundi au jeudi à 10h. La troisième saison décollera le 29 septembre. En anglais, c'est la quatrième année qui est actuellement présentée sur Bravo Canada.

C'est très bon, malgré quelques invraisemblances et la petitesse du budget de production. Les tournages de Suits se déroulent à Toronto, que l'on maquille et déguise en New York, comme c'est souvent le cas. Sauf que, détail qui tue ici, des enseignes très canadiennes - dont celles de Second Cup - restent parfois très visibles derrière les personnages. Ces petites maladresses ont rapidement été corrigées dans la deuxième saison, qui s'améliore grandement.

Suits raconte avec beaucoup de vivacité et d'esprit l'union professionnelle improbable entre Mike Ross (Patrick J. Adams), un décrocheur doté d'une mémoire absolue, et son mentor Harvey Specter (Gabriel Macht), un des avocats les plus redoutables de Manhattan. Harvey sait que Mike n'a aucunement les diplômes pour pratiquer le droit, mais l'engage tout de même comme procureur à son prestigieux cabinet de New York parce qu'il peut réciter des textes de loi à la virgule près. En plus de plaider diverses causes, Mike et Harvey devront constamment protéger ce secret pouvant leur exploser au visage à tout moment.

Un peu comme Mirador, cette télésérie, croisement entre Entourage et The Good Wife, compte peu de personnages principaux. Un de mes préférés est la rousse Donna (Sarah Rafferty), la loyale secrétaire de Harvey qui voit tout, entend tout et qui ne manque jamais de répliques cinglantes. Elle est géniale.

Dernière saison de Toute la vérité

De retour chez nous, mais toujours dans le registre judiciaire, mauvaise nouvelle pour les accros des coulisses du palais de justice dans Toute la vérité à TVA. Cette intelligente et émouvante série, logée les lundis à 21h, se terminera cet automne après la diffusion des 12 derniers épisodes.

Avant de se répéter, de «sauter le requin» ou de dégringoler dans les sondages Numeris (ça, c'est le nouveau nom de la firme BBM), les auteurs Bernard Dansereau et Annie Piérard, un couple dans la vraie vie, ont décidé eux-mêmes de débrancher leur bébé télévisuel après cinq saisons en ondes. Tout ça, avec des cotes d'écoute toujours millionnaires.

«Nous avons remis notre dernier texte dimanche. Le cycle est complété. Il y aura beaucoup de questions lourdes de conséquences pour nos procureurs, qui ne finiront pas tous en vie», avance le coauteur Bernard Dansereau.

Un des personnages principaux mourra donc. Mais lequel? Même si je le savais, je ne l'écrirais pas. «C'est ma saison préférée. Il y aura beaucoup d'émotions et trois grosses intrigues comme celle du tueur en série vétérinaire de la dernière saison», poursuit Bernard Dansereau.

Le premier épisode de cette saison du cygne démarrera 10 secondes après la finale explosive de l'automne dernier. L'enquêteur Patrice Martel (Kevin Parent) n'est pas mort, mais il n'est pas fort, glisse le scénariste Bernard Dansereau. «Avec la chute que Patrice a faite, il y aura des conséquences. Chose certaine, Kevin Parent reste dans la série», enchaîne l'auteur.

Brigitte (Hélène Florent) et Samuel (Patrice Robitaille) traverseront assez péniblement leur séparation. Véronique (Julie Le Breton) découvrira-t-elle que Sylvain (Éric Bruneau) a flanché pour la voisine? Ça se saura rapidement. Marc (Denis Bouchard) et Lauriane (Anne-Élisabeth Bossé) deviendront parents, tandis que Maxime (Émile Proulx-Cloutier) et Julie (Geneviève Rioux) se rapprocheront sur les plans professionnels et amoureux. Nous verrons peu le personnage de la journaliste Lisanne (Geneviève Brouillette), car l'action se resserrera autour du noyau dur des procureurs de la Couronne.

Parmi les procès en attente de Toute la vérité, il y en aura pour cruauté animale, pour excision et même pour somnambulisme mortel. De toute façon, nous aurons amplement le temps de nous en reparler d'ici la mi-septembre, quand Toute la vérité réapparaîtra dans le guide horaire. L'été est loin d'être terminé. Et le mot «rentrée» ne me rentre pas encore dans la tête. Désolé.