Afin de ne pas user prématurément le format de La voix, TVA songe à lui faire prendre une pause après le troisième chapitre, qui entrera en ondes en janvier 2015, et ressusciterait Star Académie à l'hiver 2016 pour poursuivre sa domination des dimanches soirs.

Voilà le bruit qui court actuellement dans le merveilleux monde du showbiz québécois: la réouverture de la Star Académie de Julie Snyder, qui a accueilli ses derniers élèves en 2012.

Aux Productions J, la société de Julie Snyder qui concocte La voix et Star Académie, le porte-parole Louis Noël n'a pas commenté ces informations hier.

La logique derrière cette possible mise en jachère de La voix? Assez simple. Le retrait préventif de la téléréalité chauffée par Charles Lafortune permettrait aux téléspectateurs de ne pas se lasser trop rapidement des fauteuils rouges pivotants. Ensuite, il semblerait que les finissants de La voix ont moins de potentiel commercial que ceux de Star Académie.

En effet, même s'ils ne remportent pas les grands honneurs comme Maxime Landry ou Jean-Marc Couture, plusieurs ex-académiciens mènent toujours des carrières intéressantes, dont Brigitte Boisjoli, William Deslauriers, Olivier Dion, Andréanne A. Mallette, Marie-Élaine Thibert, Annie Villeneuve, Véronique Claveau, Émily Bégin, Étienne Drapeau et Annie Blanchard. Le meilleur exemple demeure Marie-Mai, qui est devenue la plus grande popstar du Québec sans avoir gagné ce populaire concours télé.

Les tournées de Star Académie remplissent toujours les arénas et les disques collectifs brûlent les tablettes. En contrepartie, l'attachement envers les chanteurs de La voix semble plus difficile. Est-ce parce qu'ils ne vivent pas constamment dans l'oeil des caméras? C'est certain qu'à force de partager le quotidien des académiciens, leurs histoires personnelles finissent par nous toucher et nous émouvoir davantage que celles des gens de La voix, qui disparaissent dans la brume après leur éviction.

De la première saison de La voix, seuls Jérôme Couture, Valérie Carpentier et Charlotte Cardin-Goyer ont tourné à la radio. Le champion de 2014, Yoan Garneau, s'est fait très discret depuis son couronnement controversé.

Parlant de téléréalités musicales, c'est la boîte Attraction Images (Un air de famille, Le choc des générations) qui a négocié avec la chaîne V pour la production d'une version québécoise de Rising Star, où les concurrents subissent l'élimination par le biais d'une application pour appareils mobiles.

Selon mes informations, les détenteurs du format (l'entreprise israélienne Keshet) seraient très gourmands et imposeraient des conditions d'exploitation très strictes. Et V trouve que ça coûte très cher, Rising Star. Trop cher, même.

Les patrons de V attendent aussi de voir la performance de Rising Star sur ABC - plutôt décevante jusqu'à présent - avant de bouger. Mes espions chuchotent que V aimerait beaucoup diffuser une télé-crochet de l'envergure de Star Académie ou Rising Star prochainement. Et comme V exploitera bientôt MusiquePlus et MusiMax - avec une dernière approbation du CRTC - , ce type d'émission se déclinerait parfaitement sur toutes ses antennes.

Il y a quelques années, Attraction Images avait mis la patte sur les droits québécois de La voix et a tenté de faire décoller cette superproduction à la SRC, qui a plutôt opté pour une création québécoise. TVA a finalement racheté la licence de The Voice et en a confié l'exploitation à Productions J.

Vacances controversées

Nivèlement par le bas, «29$ par année, c'est trop cher», dépenses exagérées et inutiles à Sotchi, les salaires de bourgeois des journalistes, planque pour reporters en mal de faire de la politique ou artistes grassement payés: voici un échantillon de l'avalanche de commentaires négatifs reçus à la suite de ma dernière chronique sur les compressions budgétaires à Radio-Canada.

Une chronique où je notais que la population se fichait royalement du démantèlement pièce par pièce de la SRC. Si je me fie aux courriels reçus, non seulement «vous vous en sacrez», mais vous espérez encore plus de sang. Pourquoi faudrait-il avoir pitié de Cap sur l'été ? avez-vous tonné.

Comment défendre une institution qui accorde des vacances estivales à une animatrice qui pilote justement un talk-show estival? avez-vous râlé en choeur. Les vacances d'été de Pénélope McQuade, au beau milieu de sa saison, vous ont profondément choqués. C'est l'observation qui a rebondi le plus souvent dans ma boîte de courriels.

Je l'avoue, j'ai trouvé ça étrange que Pénélope McQuade confie son talk-show à Stéphane Bellavance et Anne Casabonne le temps de se reposer après deux mois et demi de travail. France Beaudoin avait elle aussi pris une semaine de congé à l'époque de Bons baisers de France. Mettons qu'en période de restrictions, où plusieurs employés de la tour perdent leur gagne-pain, cette pause d'été, qui a été autorisée par un cadre, ne l'oublions pas, est bien mal tombée. Radio-Canada n'a pas réagi hier.

Pour joindre notre chroniqueur: hdumas@lapresse.ca