Astuce de pro. Le service en ligne Netflix offre un mois d'essai gratuit à tous les clients qui s'y abonnent pour la première fois.

Vous disposerez ainsi de 30 jours pour dévorer les deux premières saisons de House of Cards, ce qui représente 26 heures de télévision, ou pour engloutir les deux chapitres de la comédie grinçante Orange Is the New Black. En français ou en anglais, aucun problème, Netflix offre les versions doublées par des acteurs québécois.

Si Netflix ne vous convainc pas après ce mois de parade nuptiale, tirez la plogue sur votre abonnement. Tout simplement. Aucun représentant ne viendra cogner à votre porte.

Pour les lecteurs les plus «technouilles», sachez que pour explorer le catalogue - assez limité - de Netflix, il vous faut a) une connexion internet et b) une tablette, un ordinateur, un téléphone intelligent, une Xbox, une Wii, une Wii U, une PS3, un D-Link ou une Apple TV. C'est extrêmement facile à utiliser, aussi simple que de visionner des émissions sur Tou.tv.

Le buzz autour de Netflix a été réactivé vendredi quand les 13 épisodes de la deuxième saison d'Orange Is the New Black, qui se déroule dans une prison pour femmes, ont été offerts en bloc. Certains les ont avalés d'un trait. D'autres - comme moi - étirent le plaisir.

La première saison, plombée par de nombreuses ruptures de ton, a été divertissante, sans toutefois provoquer de dépendance. Après quatre épisodes derrière la cravate, la deuxième s'annonce franchement meilleure, notamment parce que le personnage principal, la blonde Piper Chapman (Taylor Schilling), perd enfin sa naïveté de jeune bobo privilégiée, nourrie au chou frisé et aux baies de goji.

Si nous découvrons l'univers carcéral par Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) dans Unité 9, c'est à travers les yeux de cette jolie Piper, une yuppie bisexuelle de la côte est américaine, que nous pénétrons dans la prison de Litchfield, dans le nord de l'État de New York.

Et Piper n'est plus du tout la même femme. Finis les regards de biche effrayée: c'est maintenant une Piper endurcie qui terrorise ses codétenues, toujours aussi truculentes, cela dit.

La galerie de personnages secondaires dans Orange Is the New Black est encore plus formidable que l'an passé. Le clan (hilarant) des Noires, la bande placoteuse des Latinas en cuisine, la clique sympathique des vieilles de la cafétéria, les fanatiques de religion de la buanderie et les lesbiennes au verbe fleuri, chacun des groupes prend encore plus d'importance. Tellement que dans le deuxième épisode, Piper Chapman et son ex-copine trafiquante de drogue Alex (Laura Prepon) n'apparaissent dans aucune scène. Autre détail intéressant: Orange Is the New Black a un personnage transgenre, la coiffeuse Sophia, joué par une actrice transgenre (Laverne Cox). Cette dernière a été placardée à la une du magazine Time la semaine dernière.

Le réalisme frappe toujours autant dans cette comédie dramatique façonnée par la talentueuse Jenji Kohan, la créatrice de l'excellente télésérie Weeds. Dents pourries, teint cireux ou vêtements beiges informes, les prisonnières de Litchfield, souvent filmées sous des angles peu avantageux, ne ressemblent pas du tout à leurs consoeurs plus coquettes Suzanne, Shandy ou Michèle de Lietteville. Les filles de Litchfield cadreraient plus avec Henriette Boulier (Danielle Proulx), la détenue itinérante d'Unité 9.

En plus des intrigues de la vie quotidienne derrière les barreaux, Orange Is the New Black jette un regard très cynique sur l'administration de la prison, gérée par des patrons corrompus, manipulables ou carrément stupides. Le dosage entre l'humour noir, les moments plus cocasses et les éléments plus poignants est franchement mieux réussi que dans la première tranche, sortie en 2013.

Vous ne vous ennuierez pas avec ce deuxième volet d'Orange Is the New Black. Et si votre relation amoureuse avec Netflix franchit la limite des 30 jours gratuits, 8 gros dollars seront ajoutés tous les mois à votre carte de crédit, soit le prix de deux cafés de troisième vague ou six chez Tim Hortons.

Faites attention, cependant: l'arrivée de Netflix à la maison gonflera assurément votre facture d'internet. La boulimie en ligne, c'est a) mauvais pour la ligne corporelle et b) ça nous fait facilement franchir la ligne rouge des téléchargements autorisés par notre fournisseur web. Quand l'orange vire au rouge, c'est dangereux.