Les coffrets DVD des émissions de HBO - ou leur version électronique sur iTunes - m'ont coûté une galette au fil des saisons. Je pense à toutes ces super séries comme True Blood, Le trône de fer, Girls, Entourage, Les Soprano et The Wire que j'ai payées le gros prix et j'entrevois un voyage dans le Sud que je ne ferai jamais. Bye-bye, Tulum, bonjour, Sookie Stackhouse et Jon Snow.

Peu importe. J'ai fait la chose (économique) à faire cette semaine: je me suis finalement abonné à HBO Canada, qui vient automatiquement avec AMC, FX et The Movie Channel chez Vidéotron. Pour 15$ de plus par mois, un copieux et appétissant buffet télé me sera maintenant servi à volonté. Cet abonnement allégera peut-être mon portefeuille à long terme, mais certainement pas mon tour de taille.

Autre point positif? Plus besoin d'attendre leur sortie officielle pour dévorer d'excellents titres comme True Detective, le nouveau produit vedette de HBO, en ondes depuis un mois. Quelle minisérie policière fascinante, qui met en scène deux acteurs en superbe forme: Woody Harrelson et Matthew McConaughey.

True Detective s'inscrit dans cette vague de séries ambitieuses qui réunissent deux flics aux caractères diamétralement opposés, que leurs supérieurs forcent à partager une auto-patrouille. On pense ici à Nick Berrof et Ben Chartier dans 19-2, à Sonya et Marco dans The Bridge, à Sarah et Holder dans The Killing, sans oublier Hardy et Miller de Broadchurch.

Dans True Detective, Woody Harrelson campe Martin Hart, le bon policier droit, père de deux adorables fillettes et époux charmant. Matthew McConaughey (le cowboy sidéen du film Dallas Buyers Club) incarne Rust Cohle, un détective célibataire, alcoolique et insomniaque, qui achète ses somnifères à des putes. Ne vous fiez cependant pas à ces stéréotypes trop bien définis, car la vraie nature des deux personnages se révélera au fil du récit habilement déconstruit. Il s'agit d'ailleurs d'une des grandes forces de cette oeuvre glauque et étouffante.

L'histoire de Marty et Rust, plantée dans une petite ville de la Louisiane, nous est racontée en deux temps. En 2012, les deux policiers subissent séparément - car ils ne s'adressent plus la parole depuis une décennie - un interrogatoire à propos d'un tueur en série qu'ils ont épinglé en 1995. Le téléspectateur avance ainsi en 2012, recule en 1995 et assemble les pièces du puzzle au gré des confidences de Marty et Rust.

Le crime au centre de True Detective est particulièrement sordide. Une jeune femme a été retrouvée morte au pied d'un arbre, ligotée, torturée, scarifiée et coiffée d'un panache de chevreuil. Tout pointe vers un meurtre lié à un rite occulte.

Dix-sept ans après la fermeture de cette pénible enquête, voilà qu'un assassinat parfaitement identique vient d'être commis. Si Marty et Rust ont pincé le coupable en 1995, comment le meurtrier peut-il encore sévir en 2012? Cela aurait-il un lien avec la dissolution complète du partenariat de sept ans entre ces deux flics au passé trouble? L'énigme à résoudre repose là.

Comme pour The Killing ou The Bridge, la découverte des personnalités complexes des personnages est tout aussi importante, sinon plus, que l'investigation policière elle-même. Certains déploreront que l'action de True Detective se déploie trop lentement, c'est vrai. Par contre, Harrelson et McConaughey sont incroyables et le générique d'ouverture, rythmé par une pièce composée par T Bone Burnett, est magnifique. Dans la lignée de celui de True Blood.

À l'image de 30 vies de Fabienne Larouche, les interprètes principaux de la minisérie True Detective changeront tous les ans, question d'attirer de gros noms d'Hollywood ne voulant pas nécessairement s'enchaîner à une série télé pendant une très longue période de temps. True Detective se regarde sur HBO Canada et devrait logiquement être distribuée par Super Écran, en français, très bientôt.

Le chiffrier de la télé

En l'absence d'Unité 9, mise à l'écart pour cause de Jeux olympiques à Radio-Canada, le téléroman Destinées de TVA est remonté au-dessus du million (1 114 000), mardi soir.

À 21h, O' de TVA (929 000) a eu le dessus sur Mémoires vives de la SRC (864 000). TVA a complètement dominé l'écoute du lundi soir grâce à la quotidienne de La voix (1 183 000), Yamaska (1 265 000) et Les jeunes loups (1 295 000).

Série noire de Radio-Canada semble s'être stabilisée à 343 000 fidèles.