Il a couvert le hockey de la ligue senior Promutuel pour La Tribune de Sherbrooke. Il a empoigné son premier micro grâce au coup de pouce de Gilles Parent sur les ondes de CHOI-FM à Québec. Et le voici, 10 ans plus tard, à la barre du premier talk-show de fin de soirée de l'histoire de la télévision belge.

Il s'appelle Daniel Dan Gagnon, a 30 ans et a grandi à Disraeli, le même patelin que France Beaudoin, tout près de Thetford Mines. Depuis dimanche soir, Dan Gagnon pilote Le Dan Late Show sur la deuxième chaîne de la RTBF, la télévision publique de la Belgique francophone. En matière de parts de marché et de taux de pénétration, la Deux de la RTBF se compare à Télé-Québec.

La tradition des talk-shows comme celui d'Éric Salvail ou de Laurent Ruquier n'existe pas en Belgique, et les premières cotes d'écoute de Dan Gagnon n'ont pas été costaudes: à peine 25 500 téléspectateurs. Le grand quotidien Le soir a même parlé d'un départ dans l'indifférence.

N'empêche. Dan Gagnon, qui est aussi humoriste, a signé un contrat de 10 émissions hebdomadaires avec la RTBF, avec possibilité de prolongation.

Maintenant, vous vous demandez tous: comment un animateur de Disraeli, sans relations européennes, arrive-t-il à décrocher sa propre émission en Belgique? C'est à la fois simple et compliqué.

En 2004, Dan Gagnon, alors étudiant en communication à l'Université Laval, est tombé follement amoureux d'une étudiante belge et s'est installé à Bruxelles avec elle. Ont suivi un stage au quotidien La dernière heure, différents postes à la radio NRJ belge, une chronique dans l'émission Ma télé bien aimée (une sorte d'Enfants de la télé) et une participation fréquente au magazine féminin quotidien Sans chichis de la RTBF.

Le Dan Late Show est donc le résultat de 10 ans d'exil et de travail acharné.

«Tu arrives en Belgique presque par erreur et tu y restes parce que tu aimes ça», m'a confié Dan Gagnon en entrevue.

Pour sa première émission, d'une durée de 45 minutes, Dan Gagnon a notamment interviewé Roch Voisine et Miss Belgique 2013 dans un décor à la David Letterman. Il se débrouille très bien et il y a même une tête d'orignal vissée sur son pupitre, question de rappeler ses origines québécoises.

Quand il s'exprime, on entend le Québec et l'Europe dans la voix de Dan Gagnon. Rien à voir avec l'accent pointu de Natasha St-Pier. «J'ai toujours jugé les Québécois qui changeaient leur accent en Europe. Mais si on ne te comprend pas, tu ne vas pas loin. Si tu le fais trop, ça ne marche pas. Moi, je fais plus attention à l'articulation des mots et à leur prononciation», explique Dan Gagnon.

Ses idoles? Jimmy Fallon, Craig Ferguson, Louis C.K. et Dick Cavett. Au Dan Late Show, il rêve de recevoir les humoristes québécois Louis-José Houde, Martin Matte et Mike Ward. Côté local, il souhaite notamment rencontrer le prince Laurent de Belgique, le mouton noir de la famille royale.

Comme Bernard Lachance au Chicago Theater en 2009, Dan Gagnon a lui-même loué une salle de 2000 places (le Cirque Royal) en 2012 pour y présenter son premier spectacle d'humour autoproduit. Il a vendu tous les billets en 46 jours. Bûcher fort, ça paie.

L'anglais à La voix

Faut-il absolument chanter en anglais pour charmer les quatre coaches de La voix? Semblerait que oui, selon ma petite compilation des pièces entendues jusqu'à présent aux auditions à l'aveugle. En effet, 30 des 39 candidats repêchés par les juges ont poussé la note en anglais, soit 77% d'entre eux. C'est beaucoup.

La formation de Louis-Jean Cormier est la plus francophile avec cinq des dix équipiers ayant privilégié le français sur la scène.

À l'inverse, celle d'Éric Lapointe est anglophile à 100%, ses 10 membres ayant tous chanté en anglais. Seule une artiste de la troupe des neuf de Marc Dupré, la blonde Valectra, a opté pour le français.

Chez Isabelle Boulay, sept des dix joueurs sélectionnés ont pigé dans le répertoire anglophone pour se faire remarquer.

La production de La voix n'a pratiquement pas son mot à dire sur le choix des titres entonnés dans les cinq premières émissions. «Comme c'est une audition, on veut que les candidats puissent se défendre avec une chanson qu'ils maîtrisent totalement. Dans les étapes suivantes, la direction artistique des coaches entre en jeu», note le concepteur de l'adaptation québécoise de La voix, Stéphane Laporte.

Les chefs étoilés!

La compétition (re)commence... maintenant. La cinquième saison des Chefs! à Radio-Canada en sera une tout étoilée cet été. C'est que les 12 aspirants recrutés seront tous d'anciens candidats des éditions précédentes, qui n'ont malheureusement pas enfilé la toque suprême. La SRC a même rebaptisé sa téléréalité Les chefs!: La revanche. Comme une tranche de Lance et compte à TVA.

Par contre, pas question de permettre aux anciens vainqueurs comme Guillaume Cantin, Guillaume St-Pierre, Dominic Jacques et Jérôme Rouault de revenir. Le but est de donner une deuxième chance aux «perdants» comme Hakim, Ashley, Marjorie, Émilie ou Laurence.

Comme cette revanche ne comprendra que 10 épisodes (au lieu des 12 ou 13 des années précédentes), Les chefs! ne reprendra l'antenne que le 30 juin. C'est tard, je trouve, dans la saison estivale pour lancer un produit d'aussi bonne qualité.