Quelques minutes avant le visionnement de presse, hier matin, Louis Morissette a averti les journalistes pour la 17e fois: Véro inc., ce n'est pas une téléréalité, d'accord?

Et il a ajouté, du même souffle: «On ne nous verra pas en train de cuisiner des croissants.» C'est plus ou moins vrai. Car le «docufeuilleton» Véro inc. comprend plusieurs segments de la vie quotidienne de ce couple royal du showbiz québécois et de ses trois enfants.

On y voit Louis Morissette jouer au hockey dans l'entrée du garage avec son fils Justin. On y voit Véronique Cloutier, habillée en linge mou Abercrombie & Fitch, reconduire sa plus jeune, Raphaëlle, à l'arrêt d'autobus.

On voit Véro au chalet avec sa marmaille. On voit l'extérieur et l'intérieur de la belle maison des Cloutier-Morissette à Boucherville. Et on voit même Louis Morissette se faire épiler les sourcils quelques heures avant de se pointer au dernier gala Artis.

C'est assez facile de prédire que ces fragments de l'intimité de Véronique Cloutier seront ceux qui susciteront le plus de réactions et de commentaires. Personnellement, j'en aurais pris davantage. Même après toutes ces années dans l'oeil public, Véro demeure un «objet de curiosité» et ses fans en redemandent. Les photos de son mariage publiées dans Elle Québec à l'été 2012 ont d'ailleurs fait quintupler les ventes du magazine. Du jamais vu.

Le meilleur de Véro inc. ne se trouve pas dans les réunions de production du nouveau magazine Véro, les séances de photos pour les produits Jouviance ou les entrevues de spécialistes du marketing qui pérorent sur la marque Véro. Tout cela reste assez banal. Le plus intéressant, c'est quand la caméra nous transporte dans les coulisses de cette «machine» qu'est devenue Véronique Cloutier au fil des ans.

Par exemple, ce n'est pas vrai que les vedettes, aussi puissantes soient-elles, deviennent insensibles aux méchancetés et autres vacheries qui s'écrivent sur elles. Vous verrez, mercredi à 19h au Canal Vie, que Véronique Cloutier gère elle-même tous ses réseaux sociaux (Twitter, Facebook et Instagram) et que ses admirateurs ne l'épargnent pas. Tes cheveux sont trop jaunes, tu as l'air d'une vieille matante, tu as trop d'injections dans les joues... Les moindres aspects de son physique y passent.

Louis Morissette, producteur de Véro inc., lui rappelle qu'elle ne peut pas plaire à tout le monde. Sa collègue de Rythme FM, Josée Boudreault, la met en garde par rapport à ce monstre (les réseaux sociaux) qui lui siphonne beaucoup d'énergie. Mais il est important de garder le contact «avec les gens qui m'ont amenée là où je suis», quitte à essuyer une pluie d'insultes, rappelle Véronique Cloutier. Peu d'artistes sont aussi généreux et terre à terre qu'elle.

La complicité qui unit Louis Morissette et Véronique Cloutier transparaît autant dans leurs déplacements en voiture (exactement comme Céline Dion et René Angélil dans les émissions produites par Julie Snyder) que lorsqu'ils se partagent une poutine et un hot-dog chez Lafleur après une soirée mondaine. Voilà précisément où Véro inc. marque des points.

Le docufeuilleton, agréable à regarder, s'ouvre avec une rétrospective de la carrière de l'animatrice révélée à MusiquePlus à l'âge de 18 ans. Photos d'archives et extraits vintage à l'appui, sa mère, Carole Fullum, témoigne que Véro a toujours voulu faire du showbusiness.

Puis, on aborde l'aspect femme d'affaires et cette façon de mettre en marché des stars en travaillant sur leur «branding». Le premier épisode d'une heure - d'une série de trois - ne va pas très loin à ce sujet. Aucun chiffre d'affaires n'est mentionné. Et le couple ne parlera pas d'argent devant les téléspectateurs.

Vous n'entendrez pas non plus les détracteurs de la star blonde ou une quelconque voix discordante. C'est un point faible. Louis Morissette dit avoir essayé d'en mettre dans le docufeuilleton, «car Véro, ce n'est pas la Sainte Vierge», mais personne n'avait quoi que ce soit à dire de méchant. À la caméra, du moins.

En même temps, pour éviter l'hagiographie, le couple a gardé au montage plusieurs séquences qui ne l'avantagent pas nécessairement.

Et, oui, Véronique Cloutier parle de son père Guy dans le premier épisode et revient sur la tempête qui a soufflé sur sa famille en 2005. «Ça fait partie de mon parcours. Si on ne l'avait pas fait, on se le serait fait reprocher», a expliqué Véronique Cloutier en point de presse.

Mardi, les chiffres

La lutte entre Mémoires vives et O' s'intensifie les mardis soirs. Le téléroman de Radio-Canada (971 000) a repris cette semaine la position de tête à la famille O'Hara (904 000) à 21h. À 20h, Unité 9 (1 883 000) domine toujours Destinées (827 000).