Le vol de Karine Vanasse sur les ailes de Pan Am, secoué par de fortes turbulences, n'a duré qu'une demi-saison à l'automne 2011. La télésérie rétro a été débranchée par ABC et le personnage incarné par l'actrice québécoise, Colette Valois, a bouclé ses valises. Destination: l'oubli.

L'agente de bord d'origine française est peut-être disparue des écrans radars, mais pas Karine Vanasse, qui a fait son retour à la télévision américaine, dimanche soir, dans le premier épisode de la troisième saison du soap-thriller Revenge.

Je sais, je sais. La plupart d'entre vous ne sont rendus qu'à la première saison de Revenge, que Radio-Canada a présentée l'été dernier sous le titre de Vengeance. Ce luxueux feuilleton truffé de rebondissements improbables, sorte d'enfant illégitime de Dynasty et de Gossip Girl, a d'ailleurs séduit 754 000 téléphiles québécois pendant la belle saison. Une excellente cote d'écoute, surtout en période télévisuelle creuse.

De retour à Revenge, pas question de brûler de punchs. Moulée dans une robe rouge vif et arborant une coupe gamine rouquine, Karine Vanasse y a trottiné dans les escarpins de Margaux LeMarchal, une jolie et intrigante femme d'affaires française qui désire lancer la version américaine du populaire magazine Voulez.

Cette Margaux LeMarchal, dont le père est un influent éditeur, connaît l'héritier Daniel Grayson (Joshua Bowman) depuis plusieurs années. La relation entre eux est cependant restée nébuleuse. Daniel et Margaux ont-ils été amants? Partagent-ils des secrets inavouables? Il faudra attendre pour connaître les réponses.

Karine Vanasse est apparue dans plusieurs scènes de Revenge, dont une où elle a parlé en français, ce qui indique que son rôle risque de prendre de l'importance. Margaux et l'héroïne Emily/Amanda (Emily VanCamp) ont échangé des formules de politesse, sans plus.

Pour le reste des personnages de Revenge, sachez que certains sortent de prison, que d'autres ont vécu un exil forcé en Europe, que quelqu'un a gagné ses élections et que deux autres sont morts tragiquement (motus et bouche cousue, par contre).

Si tout se déroule comme prévu, Radio-Canada diffusera la troisième saison de Vengeance, celle avec Karine Vanasse, au printemps 2015. Tenir sa langue jusque-là relèvera sans doute de l'exploit. Et la deuxième année du téléroman-savon, prévue en 2014, n'a pas été à la hauteur de la première, mais pas du tout. Vous voilà avertis.

Netflix aide les réseaux traditionnels

La finale de Breaking Bad a attiré 10,3 millions de fidèles dimanche soir aux États-Unis. C'est presque sept fois l'auditoire du dernier épisode de la première saison en 2008. Et c'est plus de trois fois les cotes d'écoute de la finale de 2012.

Comment une télésérie a-t-elle pu progresser et gagner autant d'adeptes aussi rapidement? Réponse: le service en ligne Netflix.

Pour bien des téléspectateurs, la télésérie Breaking Bad (disponible sur AddikTV chez nous), qui détaille les tribulations d'un prof cancéreux fabriquant du crystal meth, avait glissé entre les craques du plancher. Faute de temps, tout simplement, ou pour éviter de payer un coûteux abonnement à une chaîne spécialisée.

Avec l'arrivée de Netflix, Breaking Bad a pénétré - à peu de frais - les foyers de nouveaux téléspectateurs, qui en sont devenus accros et ont pu se mettre à jour en prévision de la grande finale. Tout ça sans avoir à pirater l'émission ou à la chercher sur un site qui bogue toutes les cinq minutes.

Au lieu de se sentir exclus des discussions de machine à café, ces nouveaux adeptes de Breaking Bad ont pu prendre part à la conversation, une fois leur gavage achevé. En manque de Walter et de Jesse, les convertis ont ensuite migré vers le petit écran traditionnel pour obtenir leur fix hebdomadaire.

Les réseaux conventionnels se méfient beaucoup du rattrapage web, pratiqué sur Tou.tv ou illicoweb, par exemple. D'abord, la pub n'y rapporte qu'une fraction des revenus générés par les fameux 30 secondes à la télévision. Ensuite, les visionnements web n'entrent pas dans le calcul des cotes d'écoute. Enfin, les grandes stations ont l'impression que ce rattrapage accélère l'érosion de leurs auditoires traditionnels, ceux qui les suivent en direct.

Ça ne semble plus être le cas. La consommation en rafale permet aussi de récupérer des brebis égarées et d'augmenter la notoriété d'une émission. Ce n'est pas rien.

Allume-moi égratigne L'auberge

La toute première diffusion d'Allume-moi sur V, regardée lundi soir par 575 000 curieux, n'a pratiquement pas touché Yamaska à TVA (1 124 000). C'est plutôt L'auberge du chien noir de Radio-Canada qui semble avoir le plus souffert de la présence de Philippe Bond et ses célibataires avec un auditoire (en baisse) estimé à 757 000 personnes.

À 19h30, la quotidienne d'Occupation double (1 078 000) et Les Parent (1 043 000) sont quasiment à égalité. À 21h, Toute la vérité (1 030 000) conserve une longueur d'avance sur La galère (811 000).