Pas besoin d'être Nostradumas (ma version barbue avec un béret) pour prédire ceci sans trop se tromper: Le choc des générations de Radio-Canada risque de cartonner dans les chaumières québécoises à partir de ce vendredi à 20h.

Dans cette émission orchestrée par Gregory Charles, qui a une parenté très évidente avec La fureur, les participants dansent, chantent et miment dans une atmosphère déchaînée. À certains moments, ça frôle pratiquement l'hystérie, comme si Oprah Winfrey avait annoncé qu'elle offrait des voitures gratuites à tout le public en studio. Faudra surveiller la cacophonie ambiante, car cela pourrait devenir agressant.

Comme son titre l'indique, Le choc des générations oppose des équipes d'artistes (très enthousiastes) regroupés par tranches d'âge: les vingtenaires, les trentenaires, les quadragénaires, les quinquagénaires et les sexagénaires. Ces formations resteront les mêmes toute la saison et s'affronteront dans un tournoi à la ronde jusqu'à la grande finale. Pour la grande première de vendredi, l'équipe des 40 ans se mesure à celle des 60 ans. D'un côté, il y a Daniel Parent, Anne Casabonne, Sophie Prégent et Alex Perron. De l'autre, Rémy Girard, Normand Chouinard, Louise Portal et Michèle Deslauriers. Daniel Parent est complètement déchaîné. Et Sophie Prégent donne plus que son 110%, vous verrez.

Comment ça se déroule? Très simple. Il y a des épreuves de chorégraphie de groupe, que les gens dans la foule évaluent à l'applaudimètre. Accompagné d'un orchestre et de choristes, Gregory Charles joue ensuite des mélodies derrière son piano pivotant et les concurrents doivent appuyer sur le buzzer pour deviner. Comme à La fureur, mais sur le 220 volts et dans un décor moucheté de couleurs pop.

L'épreuve «chant contre chant» est plus corsée. Un joueur de chacune des équipes doit interpréter une pièce en solo et séduire le public, qui vote (encore) par applaudissements. C'est à la portion «mime» que l'on rigole le plus. Pas évident de reproduire, uniquement avec des gestes, J'ai vu de Niagara, par exemple.

Le choc des générations baigne dans la bonne humeur et le plaisir. Et c'est très contagieux. C'est de la variété pure et dure. C'est un show très grand public, pour toute la famille. On se surprend souvent à taper du pied ou à essayer de souffler les réponses aux candidats. Le répertoire des chansons interprétées, vous vous en doutez, ratisse large: Billy de Julie Masse, Ça va bien de Kathleen, Night Fever des Bee Gees, Provocante de Marjo ou Do You Love Me de The Contours. Les trois quarts des chansons seront en français, assurent les producteurs.

La seule portion de l'émission moins «dans le tapis», c'est le «génération remix», où deux chanteurs invités mélangent leur répertoire. À la première émission, le remix entre Claude Dubois et Valérie Carpentier (Bébé jajou la toune, Voir plus loin et À fleur de peau) est correct, sans plus. Le 27 septembre, la rencontre entre France D'Amour et Corneille est magique. Ils y entrecroisent leurs succès Animal, J'entends ta voix et Parce qu'on vient de loin en s'échangeant les paroles. Très réussi.

Pour l'application des règlements, j'ai trouvé Gregory Charles un peu trop permissif, ce qui génère toujours de la grogne et du mécontentement sur le plateau. Dans un jeu où il y a des gagnants et des perdants, il faut être strict et juste, même dans le plaisir.

En résumé, Le choc des générations, c'est comme un gros party de famille. Inévitablement, toute la parenté se ramasse à danser sur Mambo No. 5 de Lou Bega tout en faisant le petit train. Soit on embarque dans la folie du moment, soit on trouve ça bien quétaine. Il n'y a pas d'entre-deux.

Des chiffres et des lettres

La qualité générale de la soirée a remonté. Et les cotes d'écoute ont suivi légèrement. Animé pendant trois heures par René Simard, le 28e gala des Gémeaux de dimanche soir a réuni 1 120 000 fidèles qui ont prié - et gazouillé - à cette grand-messe de la télévision.

C'est une petite hausse de 26 000 par rapport aux 1 094 000 téléphiles rassemblés par Joël Legendre l'an dernier. En 2011, la fête de la télévision avait fait grimper l'audimètre jusqu'à 1 293 000 mordus.

À TVA, le célèbre gala de La poule aux oeufs d'or country a pratiquement décroché son million: 996 000 fans étaient fidèles au poste. Comme quoi, il ne faut jamais négliger La poule. Jamais.

La guerre du vendredi soir tant attendue n'a pas vraiment eu lieu. Avec le spectacle d'humour 100% Morency programmé à 21h, TVA a éclipsé tous ses concurrents - et de très loin - avec ses 701 000 téléspectateurs. La SRC s'est classée au deuxième rang avec le premier épisode de la minisérie Mulroney (296 000), Télé-Québec a attrapé la troisième marche avec ses Deux hommes en or (179 000) et la nouvelle mouture de C'est juste de la TV, d'une durée de 90 minutes, a décollé avec 114 000 télévores devant ARTV.

Je vous reparlerai en détail du contenu de Deux hommes en or et de C'est juste de la TV dans une prochaine chronique.