Ça y est, j'ai rechuté pendant mes vacances. Moi qui avais mis la pédale douce sur la consommation de télé en rafale, j'ai été complètement obsédé - le mot est faible - par une série sulfureuse pimentée de meurtres sordides, de complots politiques et d'adultère de haut niveau. Et j'ai tout dévoré en moins de cinq jours.

Cette drogue cathodique s'appelle Scandal et a été fabriquée par la brillante Shonda Rhimes, créatrice, entre autres, de l'excellente télésérie Dre Grey: leçons d'anatomie. Si vous adorez Vengeance à Radio-Canada, vous serez aspirés par ce soap politique boosté aux intrigues tordues. C'est garanti.

Le personnage principal de Scandal, Olivia Pope (jouée par l'excellente Kerry Washington) est formidable. Ex-maîtresse du président des États-Unis et ex-directrice des communications de la Maison-Blanche, Olivia Pope dirige un cabinet spécialisé dans la gestion de crise extrême. Du genre: aidez-moi Olivia, je viens de me réveiller avec le cadavre d'une prostituée dans mon lit et je ne me souviens plus de rien.

Cette Olivia, d'une élégance à tout casser, a du front tout le tour de la tête et des contacts partout à Washington. Pour sortir ses clients du pétrin, l'équipe d'Olivia, qu'elle appelle ses gladiateurs, ne recule devant rien, pas même les lois. Un des gladiateurs d'Olivia se spécialise même dans la torture et la disposition de cadavres. Vous comprenez le principe.

En parallèle, Scandal s'infiltre dans le bureau ovale où le président républicain Fitzgerald Grant trempe - à son insu - dans des affaires très louches. Sa femme, la douce, mais féroce Mellie, est une bête politique toujours prête à se servir des médias. À son avantage, bien sûr. Et le principal conseiller du président, Cyrus Beene, un républicain gay, magouille avec un magnat du pétrole pour que son poulain conserve le titre de l'homme le plus puissant du monde.

Tout ce beau monde se poignarde dans le dos à qui mieux mieux. Rajoutez à ce mélange explosif des histoires de couchette, un changement d'identité, des chansons pop connues et une unité d'élite top secrète de la CIA et vous obtenez une série diablement divertissante. Chacun des épisodes se termine avec un punch qui commande que l'on dévore le prochain. Tout de suite, quitte à passer une nuit blanche.

Évidemment, certaines intrigues étirent l'élastique de la crédibilité de la série. Mais, dans son ensemble, Scandal se tient très bien. La série navigue sans rupture de ton dérangeante entre les zones glauques et les scènes plus comiques, qui font baisser la tension.

Au final, c'est cette Olivia Pope, à la fois guerrière et amoureuse blessée, qui vole la vedette de Scandal. Ce personnage féminin fort a été modelé sur l'Américaine Judy Smith, dont la firme de gestion de crise a notamment conseillé Monica Lewinsky en pleine tempête médiatique post-Bill Clinton.

La première saison de Scandal, qui ne comporte que sept épisodes d'une heure, n'a pas cassé la baraque. Oubliez-la. Vous pouvez commencer votre marathon avec la deuxième année et vous n'aurez même pas l'impression d'avoir raté des éléments cruciaux.

Séries + présentera Scandal à l'hiver 2014 en version française. Si vous ne pouvez pas attendre, vous pouvez déjà télécharger Scandal 2 sur iTunes. Le DVD sortira en septembre.

Les 15 classiques, la suite

Oulala, chers lecteurs, la liste des 15 classiques de la télévision américaine, publiée il y a maintenant deux semaines, vous a fait sortir l'artillerie lourde à propos de deux points très précis. Où se trouvait Breaking Bad dans le lot, monsieur le chroniqueur télé? Et Seinfeld, comment avez-vous pu l'oublier? Honte à vous!

Des précisions s'imposent, ici. J'ai bien aimé Seinfeld, mais pas au point d'en être maniaque comme certains d'entre vous et de connaître toutes les répliques par coeur. Pour Breaking Bad, j'ai abandonné après la troisième ou la quatrième saison malgré l'insistance de plusieurs collègues qui me suppliaient de persévérer. J'y reviendrai peut-être un jour, qui sait.

Dans cette liste, j'aurais également pu glisser Grey's Anatomy, Girls, Nip/Tuck ou The Walking Dead, mais il fallait trancher à 15 titres. D'ailleurs, la chronique portait sur 15 nouveaux classiques à voir absolument, sans ordre précis. Cet avertissement, que plusieurs lecteurs n'ont pas lu, clignotait pourtant en début de chronique. Ce n'était donc pas LA liste des 15 meilleures séries américaines de tous les temps, mais bien UNE liste de 15 séries à voir ou revoir. Nuance.

Dans cette masse de tweets et de courriels, une seule personne a relevé que Downton Abbey n'était pas une série américaine, mais bien britannique. Un gros morceau de robot à cette lectrice allumée (bonjour Audrey)!