Comme dans toute bonne bibliothèque où s'alignent de précieux livres en papier (si, si, ça existe encore), une collection de téléséries doit comprendre des morceaux intemporels qu'il faut ab-so-lu-ment avoir vus. Voici quelques-uns des nouveaux classiques de la télé américaine, sans ordre précis, qui ont commencé à éclore vers la fin des années 90, soit le nouvel âge d'or du petit écran. Amis de l'Office québécois de la langue française (OQLF), ne ruez pas dans les brancards tout de suite. Il y aura à un moment donné un palmarès similaire, mais 100% québécois. Ça vous va?

1. Les Soprano

En matière de qualité et de densité, impossible de battre cette oeuvre mafieuse peuplée de personnages fascinants. Et il n'est jamais trop tard pour y plonger et découvrir, avec horreur, tous les looks - et l'accent - de riche banlieusarde de Carmela Soprano.

2. Six pieds sous terre

Le générique d'ouverture est superbe. La scène finale, tout autant. Les personnages, dont ceux de la mère Ruth et de sa fille Claire, y sont complexes, torturés, mais finissent par s'épanouir au fil des cinq saisons. La mort leur va extrêmement bien. À voir et revoir.

3. 24 heures chrono

Jack Bauer a non seulement sauvé les États-Unis 231 fois de l'anéantissement, il a aussi révolutionné la façon dont nous consommons la télévision. En rafale. Tout de suite. Sans attendre. Merci, Jack, pour toutes ces nuits blanches consacrées à débusquer la taupe.

4. Friends

La meilleure sitcom - et de loin - des années 90 et 2000. Comment oublier les sympathiques Ross, Chandler, Monica, Rachel, Joey et Phoebe? Je dévore encore avec appétit les reprises en buvant mon café filtre dans une tasse géante tout en chantant «smelly cat, smelly cat».

5. Homeland

C'est le nouveau 24 heures chrono de 2011, en plus intelligent, en moins manichéen. Les deux héros nagent dans le gris et nous font constamment douter: qui est le bon et qui est le méchant dans l'histoire? Carrie est peut-être folle, mais elle a rarement tort. Go Carrie!

6. Sur écoute (The Wire)

On met du temps avant d'embarquer dans cette série lente, au rythme moins haletant que ses consoeurs. Une fois que l'intrigue hyperréaliste nous aspire, on en ressort avec une furieuse envie d'infiltrer le monde interlope de Baltimore et de parler avec un accent urbain incompréhensible. A'ight.

7. Perdus

Que de temps investi à essayer de décortiquer le moindre détail qui tapissait cette île mystérieuse. La conclusion a été super décevante, mais le voyage pour s'y rendre a été fantastique. Dans tous les sens du terme.

8. Arrested Development

Difficile de faire plus flyé et absurde que cette comédie-là. Disparue depuis sept ans, la famille Bluth, pour laquelle l'adjectif dysfonctionnel a été inventé, ressuscite ce mois-ci sur Netflix. Mes personnages préférés? Lucille, Tobias, Buster et Lindsay.

9. Dexter

Il déchiquète, décapite et dépèce, mais on l'aime quand même notre doux - et roux - Dexter, capable de rugir quand vient le temps de jouer aux justiciers. Les images de Miami qui y défilent donnent le goût de se pousser à South Beach, sur un coup de tête.

10. True Blood

Oui, Sookie nous énerve. Oui, sa romance compliquée avec Bill tape sur les nerfs. Mais il faut regarder pour les autres personnages: Eric, Tara, Lafayette et Pam. Eux sont divertissants.

11. Mad Men

Quatre mots: Peggy Olson et Joan Harris. Deux personnages féminins sous-exploités et tout aussi intéressants à suivre que Don Draper, qui ne cesse de répéter les mêmes erreurs du passé. Moins de Betty, plus de Peggy. C'est dit.

12. Sexe à New York

Comment ne pas aimer des filles bien habillées, qui jasent de sexe, qui vivent au-dessus de leurs moyens et dont l'activité principale consiste à bruncher bien habillées?

13. Le trône de fer

Mon obsession totale du moment. Quelqu'un finira-t-il par remettre le petit roi Joffrey à sa place? Et Jon Snow, pourrait-on le décongeler pour la troisième saison, S.V.P.? Merci.

14. Downton Abbey

Une série d'époque qui a révolutionné le genre avec son côté roman-savon et son rythme accéléré. Une splendeur de costumes extravagants et de salons rococo.

15. Weeds

J'adore l'humour non politically correct de cette série. Je l'inclus, parce que si je ne le fais pas, Pierre Foglia, «talifan» de Mary-Louise Parker, va me forcer à faire du vélo avec lui dans le Vermont en me récitant du Annie Ernaux. Non, merci.

Je lévite

Avec La première chose qu'on regarde de Grégoire Delacourt

Les littéraires le trouvent quétaine et matante. Plaisir coupable: j'aime bien la plume trempée dans la bonne humeur de cet écrivain français. C'est léger. C'est douillet. Et ça raconte l'histoire d'un garagiste «ordinaire» de 20 ans dont la vie bascule quand Scarlett Johansson cogne à sa porte.

Je l'évite

Le français dans Mad Men 6

Comment une série qui prend un soin maniaque des détails n'arrive-t-elle pas à faire parler ses personnages en français potable? Encore cette année, la mère «canadienne-française» de Megan, jouée par Julia Ormond, est une vraie honte. On ne comprend pas un traître mot de ce qu'elle baragouine dans notre langue. Pitoyable.