Gros chambardements dans la programmation d'ARTV en prévision de l'automne, rapportent nos fidèles espions dans la grande tour. Le magazine La liste de Marie-Soleil Michon et l'émission de grandes entrevues Créer de René Richard Cyr viennent de passer à la trappe, tandis que le sort des Touilleurs demeure incertain.

Par contre, le magazine littéraire Lire de Claudia Larochelle a été reconduit pour la rentrée dans une version allongée à 45 minutes. Et ARTV ajoutera aussi à sa grille l'excellente comédie Girls de la chaîne HBO, a-t-on appris hier.

Bref, ça bouge beaucoup. L'émission Créer, qui ressemblait à Cabine C de Christiane Charette, n'aura donc duré qu'une brève année. Pourquoi? «La formule était innovatrice, mais peut-être moins accessible pour les téléspectateurs. Ce n'est pas une question de cotes d'écoute, car ça fait partie de notre mandat de rejoindre un public plus niché», constate la directrice des programmes d'ARTV, Jacinthe Brisebois, jointe hier.

Pour compenser la perte de ces entretiens de fond, ARTV a demandé à Stéphan Bureau d'élargir sa palette d'invités aux Grandes entrevues, qui déborderont du cadre de l'humour. L'acteur Michel Côté fait d'ailleurs partie des prochains invités à se confesser.

Le cas de La liste est plus complexe. D'abord piloté par Mitsou, ce magazine culturel a été revampé plusieurs fois et semblait avoir trouvé sa vitesse de croisière (et des collaborateurs solides) pour sa quatrième saison en ondes. L'animatrice Marie-Soleil Michon a d'ailleurs été sélectionnée deux fois aux Gémeaux pour la qualité de son travail à la tête de ce plateau.

ARTV admet que la décision de tirer la plogue sur La liste a été difficile à prendre. «L'émission s'était beaucoup améliorée, mais je crois que nous avons été au bout du concept. On adore Marie-Soleil et ce choix n'a rien à voir avec son talent. Elle continue avec nous pour La liste des Olivier et La fièvre des Gémeaux», indique Jacinthe Brisebois d'ARTV.

Quant aux deux Touilleurs, ils devront réduire considérablement leurs coûts de production s'ils veulent éviter le couperet. Aussi simple que ça. «Oui, nous voulons que ça coûte moins cher. C'est l'exercice que nous leur avons demandé de faire. L'an passé, je n'ai pu diffuser que huit épisodes, faute de budget», poursuit Jacinthe Brisebois.

Après une première diffusion à Super Écran, la série Girls de Lena Dunham, qui est formidable, se créera un petit cocon à ARTV en septembre. Très bonne nouvelle, pour ceux qui ne paient pas d'abonnements à Super Écran.

Également dans les cartons d'ARTV: une adaptation pour la télévision de la websérie Rêves d'acteurs (revesdacteurs.tv), où des comédiens réalisent des fantasmes de jeu devant la caméra. Diffusion prévue à l'automne.

Les bobos, meilleur en groupe

Vous savez quoi? Sandrine et Étienne Maxou de la comédie Les bobos se perdent et s'enlisent souvent quand l'auteur Marc Brunet ne leur écrit que des scènes en tête à tête ou en solo. Par contre, dès que ces deux «tendanceurs extrêmes» sont jumelés à leurs amis, cette émission s'améliore grandement.

L'arrivée massive des copains des Maxou se constate depuis quelques épisodes déjà. Le souper texto avec Ninon (Pascale Bussières), Boris (Emmanuel Bilodeau), Angine (Édith Cochrane) et Sandrine (Anne Dorval) a été une pièce d'anthologie de culture bourgeoise-bohème. Allez le voir sur le site de Télé-Québec si vous l'avez raté.

Les quatre convives, qui avaient tant de choses à se dire dans le blanc des yeux, ont pourtant passé leur repas à publier des photos sur Instagram, à se géolocaliser sur Foursquare, à réagir sur le mur Facebook d'une personne absente ou à ajouter des images sur Pinterest. «J'ai pas le temps de t'écouter, tweete-moi tes commentaires», a fini par dire une Sandrine sursollicitée par les réseaux sociaux. Voilà le genre de scène, bien écrite, sans redondance, qui fait rigoler.

Même chose pour le récent sketch des funérailles, qui a illustré mieux que jamais, et avec une touche comique omniprésente, l'égoïsme et l'égocentrisme de Sandrine et de son amie «so cool» Claudie (Anne-Élisabeth Bossé). C'était délicieux.

Le personnage de Mathias (Marc Béland), le conjoint de Ninon, est le miroir parfait d'Étienne (Marc Labrèche). J'adore aussi la cinéaste Amandine (Élise Guilbault), pour qui trouver un bon nettoyeur relève de l'épreuve olympique. Vivement la famille élargie des Maxou. Il faut les réinviter tous les vendredis soirs, maintenant.

Idée payante pour TVA

Le croisement entre les intrigues de Yamaska et Toute la vérité a été payant pour TVA lundi soir. Le téléroman Yamaska a été suivi par 1 266 000 personnes et sa suite, imbriquée dans Toute la vérité, a été vue par 1 389 000 fidèles, battant 19-2 à la SRC (1 132 000).

Par contre, l'exécution de ce «crossover» n'a pas été parfaite. D'abord, la réconciliation subite entre Alicia et Ingrid, et le fait que les protagonistes désiraient faire avorter le procès, a fait dégonfler notre «balloune». Comme si ce n'était plus important, alors que cette intrigue nourrit Yamaska depuis des mois.

Bien honnêtement, la distribution de Yasmaka semblait moins solide que celle de Toute la vérité. Le niveau de jeu était loin d'être le même. Sur papier, l'idée était géniale. À la télé, elle a moins bien passé.