C'est effectivement dans le pré que l'amour pousse et fait des petits. Deux couples formés lors de la première saison de L'amour est dans le pré de V attendent le passage de la cigogne ce printemps. Comme quoi, la téléréalité peut parfois être utile et servir à autre chose que glorifier des douchebags.

Maxime et Krystel seront les parents d'une petite fille, fin avril, tandis que Simon et Cynthia accueilleront leur petit Loïc à la mi-mars. Dire qu'en 2012, les producteurs laitiers Maxime de Tingwick et Simon de Dixville rêvaient encore à la femme idéale qui oserait s'installer avec eux dans une ferme. En 2013, ils sont maintenant des papas en devenir.

En un an, L'amour est dans le pré a donc produit plus de couples solides - et avec enfants à la clé - que neuf saisons d'Occupation double à TVA ou six de Loft Story. Ça doit être l'air de la campagne qui favorise les rapprochements durables.

La deuxième mouture de L'amour est dans le pré reprendra les ondes de V le soir de la Saint-Valentin (le jeudi 14 février, à 20 h) pour un programme double. Nouveauté de 2013: sur les cinq agriculteurs célibataires, deux sont... des femmes. La première s'appelle Sonia, a 21 ans et habite Sainte-Françoise, dans Lotbinière. Cette grande rousse copropriétaire d'une ferme laitière a même acheté une petite maison, toute décorée et rénovée, qu'elle refuse cependant d'habiter. Pourquoi donc? Elle attend d'y emménager avec son prince charmant. On souhaite maintenant à son futur époux d'aimer le look colonial campagnard.

La seconde, c'est Johannie, 27 ans, dynamique propriétaire d'une petite écurie à Valleyfield et aussi prof d'équitation western. Cette jeune femme est une boule d'énergie comparativement à Sonia, qui est très réservée et discrète devant les caméras.

Du côté des garçons, Jérôme, 31 ans, résidant de Saint-Gervais de Bellechasse, est le plus comique des trois. Pendant le train du matin, il met de la musique dans son étable ultramoderne (branchée à iTunes) et danse entre «deux allées de vaches».

L'ambitieux Kevin, 24 ans, cultive des patates à L'Assomption, dans Lanaudière. C'est le beau bonhomme du groupe, celui qui a attiré toutes les filles (blondes) dans son jacuzzi, où il y a de la place en masse, paraît-il. Jonathan, 24 ans, élève des bovins de boucheries à Baie-des-Sables, près de Matane. Une de ses soupirantes virera au vert quand elle apprendra que le filet mignon dans son assiette a déjà gambadé derrière la maison familiale. Bon appétit, chérie. Ce même Jonathan, le plus timide, frôlera l'évanouissement dans le premier épisode tellement il est nerveux.

Comme dans Occupation double, plusieurs phrases formulées dans un français approximatif écorchent nos oreilles: «si j'aurais», «je chasse la pardrix», «on va d'être», «ça va t'être», vous voyez le genre.

Mais cette fois-ci, on n'a pas le goût de ridiculiser les gens qui les prononcent. Parce que la démarche de ces cinq agriculteurs célibataires est sincère, sérieuse et qu'elle émane du coeur. Il n'y a rien à gagner à L'amour est dans le pré: pas de magot, pas de condo et pas d'auto. Pas même de célébrité instantanée (et quelques articles dans le 7 Jours). Les personnes qui s'y inscrivent croient vraiment que cette émission peut changer leur vie.

Ces participantes et participants sont attachants dans leurs maladresses et leurs hésitations. Ils n'ont aucune malice. Et pas de danger qu'après leur aventure télévisuelle, on les retrouve en soutien-gorge à la une du magazine Summum ou dans une discothèque cheapo en train de faire la promotion d'une vodka bas de gamme.

En terminant, on apprend toutes sortes choses importantes en regardant L'amour est dans le pré. Premier truc: les gens des régions aiment vraiment les noms aux orthographes «funky» comme Katrine, Jessyca, Joany ou Krystel.

Deuxième chose: on peut bien gagner sa vie en tant que «tailleur de sabots».

Troisième information à savoir absolument: les grosses mèches contrastantes dans les cheveux ont toujours leur place sur un tracteur John Deere ou sur une machine à cracher des balles de foin.

Finalement: les piercings autour de la bouche sont furieusement tendance et s'agencent très bien avec le métal des trayeuses électriques. Sur ce, bonne journée, les modeurs et les modeuses.

Unité 9 encore au top

L'écart se creuse dramatiquement entre les deux téléromans du mardi soir à 20 h. À Radio-Canada, Unité 9 poursuit sa domination avec une dernière cote d'écoute estimée à 1 845 000 téléspectateurs. À TVA, O' perd des plumes et est descendu à 755 000 fidèles cette semaine. À 21 h, Destinées de TVA (907 000) a battu la nouveauté de la SRC Mémoires vives (887 000). Sur les ondes de RDS, le Canadien, qui est en feu, a attiré 808 000 fans.