Des rencontres fortuites au Costco, des caribous poussés dans le ravin, l'épée de Démoclès (sic), la mystérieuse adolescente de 17 ans qui fait des dons au PQ et l'Île-du-Prince-Édouard qui est pire que le Québec (ça, on le savait depuis la parution d'Anne...la maison aux pignons verts), vraiment, les chefs des partis ont été divertissants pendant quatre soirs d'affilée, à défaut d'être éclairants ou inspirants. Ne leur en demandons pas trop, quand même.

Il ne faudrait pas oublier la résurrection de l'expression «pas fiable», qui a rebondi plusieurs fois entre Jean Charest et François Legault mardi soir sur les ondes de TVA. Vers la fin des années 90, les motards contrôlaient l'emploi exclusif de ces deux vilains mots, qui était réservés au Hells Angels Denis «pas fiable» Houle. C'était l'époque où les Normand «Biff» Hamel, Louis «Melou» Roy et Serge «Merlin» Cyr remplissaient les chroniques judiciaires.

Dans ce marathon cacophonique de Mme Marois, M. Charest, M. Legault, M. Charest, M. Legault, oui ou non, répondez M. Charest, laissez-moi finir, oui ou non (voyez à quel point c'est agressant?), n'oublions pas le carré rouge du Salon des métiers d'art de Françoise David ainsi que les vestons satinés et agencés d'Anne-Marie Dussault et d'Emmanuelle Latraverse.

Futilités à part, les confrontations en face à face orchestrées par TVA ont été beaucoup plus dynamiques et efficaces que le traditionnel débat de Radio-Canada, qui paraissait sorti de l'époque Duplessis avec ses lutrins gréco-romains. Peu importe. Pour l'électeur, tant mieux si ces deux formules continuent de coexister dans le futur. Plus les politiciens ont à se justifier publiquement, mieux la démocratie s'en porte. Tout ça, s'ils n'esquivent pas les questions des modérateurs, bien évidemment.

Toujours dans la politique, mais cette fois-ci du côté de la fiction, Super Écran a amorcé dimanche dernier (23h) la diffusion de Veep: vice-présidente, une sitcom grinçante de HBO qui brosse un portrait hyper cynique des coulisses de la Maison-Blanche.

La caméra nerveuse de Veep, un peu à la manière documentaire de 30 Rock, se braque principalement sur la vice-présidente des États-Unis en question, soit la brunette Selina Meyer, campée par Julia Louis-Dreyfus, une des meilleures actrices comiques du petit écran. Oui, c'est bien la célèbre Elaine de Seinfeld.

Dans les premières minutes de Veep, on comprend que la carrière de Selina Meyer, une étoile montante au sein de son parti, a complètement déraillé. Résultat: elle hérite du poste - inutile, selon elle - de vice-présidente, qui l'intéresse autant que d'attraper la gastro.

Ce que Selina Meyer désire plus que tout, c'est le pouvoir associé à la présidence. Mais comme elle se met constamment le pied dans la bouche (jusqu'à l'estomac), l'ascension de Selina fait du surplace.

Reléguée aux dossiers mineurs, Selina l'égocentrique s'emmerde et est plus préoccupée par son avancement personnel que par le bien du peuple américain qu'elle sert, supposément.

Presque toutes les blagues de Veep découlent des impairs commis par la vice-présidente et ancienne sénatrice de l'État du Maryland, que son entourage dysfonctionnel essaie tant bien que mal de réparer. Autour de Selina, vous reconnaîtrez sa chef de cabinet, Amy, jouée par l'héroïne du film L'été de mes 11 ans, Anna Chlumsky. C'est à peu près la seule personne normale et agréable du groupe.

L'assistant personnel de Selina, Gary, est un mélange entre le réceptionniste carriériste Jonathan dans 30 Rock et Dustin Hoffman dans Rain Man. Bref, des fois, on l'aime, des fois, il nous tape sur le gros nerf.

Le style d'humour contenu dans Veep, toujours pas très loin de l'humiliation, ne plaira pas à tout le monde, c'est évident. Si vous aimez les malaises de style Arrested Development et l'humour à la Curb Your Enthusiasm, vous vous délecterez de Veep. Sinon, vous rigolerez sans doute plus en vous retapant l'intégrale d'Entre chien et loup.

Le doublage très franchouillard de Veep en rebutera certainement quelques-uns. En anglais, les personnages prononcent 27 fois le juron fuck dans les 30 premières minutes du premier épisode. En français, ça devient putain. Pas mal moins efficace, mettons. Et ça fait toujours drôle d'entendre des mots comme fastoche, niquer ou feignasse dans une comédie américaine.

Ce qui m'a fait le plus sourire dans Veep, c'est à quel point ce sont des gens incompétents et inefficaces qui entourent la vice-présidente des États-Unis. Oui, il s'agit de fiction, mais de la fiction qui s'approche dangereusement du réel. Si les conseillers à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des communes ressemblent à ceux de Selina Meyer, il y a de quoi rire jaune pipi les amis.

Je lévite

Avec la disparition du titre Médium large

L'avez-vous remarqué? Depuis le retour en ondes de Catherine Perrin, le nom de l'émission Médium large n'a pratiquement jamais été prononcé? Dorénavant, on écrit directement à Catherine, on s'informe de ce qui se passe chez Catherine, mais plus personne ne prononce les mots tabous. Bonne décision. C'était un titre d'émission franchement laid.

Je l'évite

Les pubs du nouveau yogourt iögo

Premièrement, le nom avec les trémas sur la lettre o n'est pas très joli. Ça fait très salon de coiffure des régions en 1997. Et voulez-vous vraiment manger un yogourt qui s'appelle nano? Me semble qu'un iPod, c'est plutôt difficile à digérer, non?

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