Bien franchement, je m'attendais à des chiffres plus costauds. Avec les casseroles, les carrés rouges et les manifs à répétition du printemps érable, on aurait pu croire que l'intérêt de la population québécoise envers la politique avait bondi de façon spectaculaire.

Semble que non. Le débat des chefs, relayé dimanche soir par RDI, Radio-Canada et Télé-Québec, a intéressé 1 623 000 téléspectateurs. Précisons que TVA et LCN n'ont pas retransmis ces deux heures d'échanges entre François Legault, Françoise David, Pauline Marois et Jean Charest, ce qui a sûrement tiré le total vers le bas.

En novembre 2008, alors que TVA et LCN faisaient partie du consortium des diffuseurs, le débat entre les chefs québécois avait cloué 1 986 000 personnes devant leur poste. Si TVA avait présenté le débat en 2012 au lieu de bricoler les siens, il n'est pas sûr que les auditoires auraient fracassé les deux millions. La chaîne de Québecor aurait simplement grignoté de l'auditoire à RDI et Radio-Canada. Principe de vases communicants.

Oui, c'était dimanche; oui, c'était l'été. Mais ce débat à quatre n'avait aucune compétition. Le téléfilm XIII avec Val Kilmer à V a attiré 196 000 cinéphiles tandis que le long métrage World Trade Center à TVA a été vu par 344 000 personnes.

N'oubliez pas ceci: environ 5 894 000 Québécois sont inscrits sur la liste électorale en prévision du scrutin du 4 septembre. Et la cote d'écoute de 1 623 000 téléspectateurs du débat de dimanche inclut les enfants et les ados âgés de 2 à 17 ans qui, eux, ne votent pas. Bref, les trois quarts des électeurs potentiels n'ont pas entendu Jean Charest prononcer les mots «rapport Moisan» au moins 14 fois.

Critique éclair de ce débat de deux heures de télé sans pause, maintenant? Emmanuelle Latraverse a pris beaucoup trop de temps à poser ses questions, ce qui faisait décrocher le téléspectateur. J'ai l'impression qu'elle en a été avertie, car, vers la fin de l'émission, ses monologues avaient rabougri.



Anne-Marie Dussault a été solide et en contrôle dans les premières minutes. Tellement qu'on se demandait pourquoi la journaliste ne pilotait pas ce débat en solo. Puis, le moment fatal est venu: Anne-Marie Dussault a cafouillé en oubliant de présenter un face-à-face. Confusion sur le plateau. En pointant discrètement son stylo sur une feuille, sa collègue Emmanuelle Latraverse l'a sortie du pétrin. L'honneur a été sauf. Et les vestons satinés ont continué de briller dans un décor vaguement bleu médiéval.

Les matins de V

Le studio du 13e étage, qui donne sur le boulevard René-Lévesque Ouest, est grand et lumineux. La grande table plantée au centre a été astiquée à fond. Tout est pratiquement prêt pour le départ de Ça commence bien, la nouvelle émission réveille-matin de V qui tentera d'arracher des parts de marché à Salut, bonjour! de TVA. Début: le lundi 3 septembre à 6 h.

L'animateur Richard Turcotte, qui a remplacé Pénélope McQuade à Salut, bonjour week-end, sait exactement ce qui l'attend. «Ton assurance première, c'est la chimie. On va avoir notre ton, on va être jeunes, on va être dynamiques, on va avoir du fun», dit-il.

Autour de lui, il y aura Caroline Lacroix aux nouvelles, Mariepier Morin à la météo et à la chronique artistique ainsi qu'Andy Mailly-Pressoir aux sports.

D'autres collaborateurs viendront faire un saut en studio, dont le collègue Yves Boisvert (commentaire éditorial), René Vézina (économie), Patrick Langlois (médias sociaux), Anne-France Goldwater (justice), Jean Aubry (vin), François Landreville (analyse sportive), Jean-Michel Vanasse (techno) et Maryo Bellemare (circulation).

«Salut, bonjour!, c'est une institution. On ne va pas ébranler les colonnes du temple. Nous, on présente une alternative. Ce serait une erreur de faire exactement comme Salut, bonjour!», rappelle Pierre Tremblay, directeur général, production multiplateforme chez TC Média, qui a déjà travaillé sur... Salut, bonjour!