Comme se félicitait avec raison la productrice Fabienne Larouche hier midi, la distribution du nouveau téléroman Unité 9 de Radio-Canada impressionne. Guylaine Tremblay, Suzanne Clément, Céline Bonnier, Micheline Lanctôt, Sarah-Jeanne Labrosse, Ève Landry et Catherine Proulx-Lemay incarneront, à partir du mois de septembre, sept prisonnières incarcérées au pénitencier fédéral de Lietteville, calqué sur celui de Joliette, qui n'héberge que des femmes.

Autour de ces sept criminelles, qui vivront dans l'unité numéro neuf de la prison, d'où le titre de cette oeuvre signée Danielle Trottier (La promesse), graviteront le directeur de l'établissement (François Papineau), deux gardiennes (Salomé Corbo et Mariloup Wolfe), l'aumônier (Paul Doucet), la psychologue en chef (Edith Cochrane), l'agent de libération conditionnelle (Normand Daneau) et le prof de musique (Jean Marchand). Une équipe d'acteurs du tonnerre qui, on l'espère, nous racontera des histoires fascinantes.

Unité 9 débutera avec l'arrivée à Lietteville de Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay), une enseignante du secondaire sans dossier judiciaire qui vient d'être condamnée pour un crime perpétré dans sa famille. Veuve depuis huit ans, Marie est maman de deux grands enfants. Émilie Bibeau jouera la soeur de Marie Lamontagne. Pierre Collin sera leur père. Autre fait intéressant: Patrice L'Écuyer revient au jeu dans Unité 9 en campant un ancien collègue de Marie, qui l'a connue avant le drame.

Les décors de la prison de Lietteville, en béton et en teintes de gris, ont été construits dans un immense hangar du troisième sous-sol de la tour de la SRC. «On n'avait plus de place ailleurs. Tous nos studios étaient occupés», indique la directrice générale de la télévision de Radio-Canada, Louise Lantagne. Pour l'instant, Unité 9 s'installe les mardis à 20h l'automne prochain, dans l'ancienne niche de Providence.

Pendant cinq ans, l'auteure Danielle Trottier a interviewé d'authentiques détenues de Joliette pour étoffer ses intrigues et leur injecter de la crédibilité. Elle a aussi rencontré la meurtrière en série Karla Homolka, probablement la résidante la plus connue du pénitencier fédéral. Hier, la scénariste s'est toutefois montrée réticente à parler de son contact avec Karla Homolka.

«Ce n'est pas un cas qui m'a intéressé. Il a été surmédiatisé. Lors de mes visites, j'ai rencontré des personnes sensibles, généreuses et, surtout, en processus de changement», note Danielle Trottier. Selon elle, il y aurait présentement moins de 100 femmes incarcérées dans un établissement fédéral, où on purge les peines de plus de deux ans.

À Lietteville, comme à Joliette, les détenues vivent à six dans de petits bungalows sans barreaux aux fenêtres. Elles ne portent pas d'uniforme. Et quand Karla Homolka a été transférée de Kingston à Joliette à l'été 1997, les médias ont rebaptisé l'établissement le Club Fed, en raison des conditions de vie jugées trop clémentes par rapport à la gravité des crimes commis par la meurtrière blonde.

L'univers d'Unité 9 ne ressemblera donc pas à celui d'Oz, une série de HBO sur une prison à sécurité maximale peuplée de criminels endurcis. «La prison, c'est un lieu de transformation humaine extraordinaire. Oubliez le milieu carcéral masculin. Ça n'aura rien à voir avec ce que vous avez déjà vu à la télé ou au cinéma», indique Danielle Trottier, en assurant que son téléroman ne sera ni glauque ni déprimant.

L'auteure s'intéressera aussi à la vie à l'extérieur des murs: comment vivent les proches de ces femmes criminelles? La vie personnelle des employés de Lietteville occupera aussi certaines intrigues. Bref, la matière s'annonce riche.

«Ça ne m'arrive pas souvent dans la vie, mais j'ai été jalouse de l'idée de Danielle», note Fabienne Larouche, qui produira Unité 9 avec son entreprise Aetios.

Jean-Philippe Duval (Dédé à travers les brumes, Les états humains) réalisera la première tranche de 25 épisodes d'Unité 9, puis Louis Bolduc prendra le relais pour la deuxième moitié. Le tournage a démarré mardi. La facture visuelle de ce téléroman ressemblera encore plus à une série que Providence, note le directeur des dramatiques de Radio-Canada, André Béraud.

Danielle Trottier a choisi une approche très humaine pour traiter de la rédemption des prisonnières. Un choix artistique qui se défend. Mais, comme le faisait remarquer Fabienne Larouche hier, il ne faut pas oublier que ces femmes ont commis des crimes très graves, qui ont fait d'innocentes victimes autour d'elles.

Occupation double 9 en Californie

Gag facile: les nouvelles maisons des célibataires bronzés seront-elles érigées dans la célèbre Silicon Valley? Chose certaine, la téléréalité vedette de TVA quitte le Portugal pour s'installer en Californie. Il s'agira de la neuvième série de cette populaire émission.

Mais où exactement en Californie logeront les futurs Chrystina, Dave, Odile et Dany? Mystère. TVA parle d'un endroit de «villégiature prisé des stars d'Hollywood», ainsi que d'un «endroit de rêve qui donnera lieu à des excursions d'un romantisme absolu». Si vous désirez vous incruster dans ce «décor hypnotisant», dans un État qui «représente la quintessence de l'Amérique», dixit TVA, les auditions commencent à Montréal le 26 mai. Tous les détails se retrouvent au www.occupationdouble.ca. Sérieusement, c'est du sérieux là, pour paraphraser Odile.