La présence de Monsieur Lazhar parmi les finalistes a dopé les cotes d'écoute de la cérémonie des Oscars dimanche soir: environ un demi-million de Québécois francophones ont migré vers CTV pour encourager Philippe Falardeau et assister au triomphe mérité du film The Artist.

Ce fut d'ailleurs un dimanche de télé dodu et copieux. Aux audimètres BBM, les Oscars ont grugé un peu d'audience à TVA et encore plus à Radio-Canada. Le gala de Star Académie a été suivi par 1 993 000 amateurs, en légère baisse par rapport aux 2 035 000 fans de la semaine dernière. Tout le monde en parle a écopé et chuté, pour la troisième fois en 2012, sous la barre du million avec 820 000 fidèles au poste. Il s'agit du pire score à vie de Guy A. Lepage et Dany Turcotte.

À Star Académie, la grande Véronique Sanson, 62 ans, a confirmé son statut de star de la chanson française. Son duo avec Mélissa Bédard sur Amoureuse a donné une des belles performances cette saison à Star Ac. C'était pourtant risqué, car il s'agit d'une pièce difficile à interpréter, notamment en raison de toutes les inflexions et modulations que Véronique Sanson lui insuffle. Un très, très beau moment de télé. Ça et le segment où Andréanne Leclerc a mêlé sa voix à celle de Mme Sanson sur Chanson sur ma drôle de vie. Commentaire superficiel, ici: le rouge à lèvres sur les dents en HD, ça fait peur.

À sa façon, la «bibitte» Philippe Katerine a aussi provoqué un moment de télévision, comment dire, surprenant et original en interprétant les pièces Louxor j'adore (que Mike Lee et Andréanne Malette ont malheureusement ratée) ainsi que La banane. Ceux et celles qui ne le connaissaient pas avant dimanche ont dû subir un sacré choc.

En entrevue après son tour de chant, Katerine a été tout aussi étrange et pété, donnant bien du fil à retordre à Julie Snyder. «Y a pas juste dans vos chansons que vous faites deux ou trois mots; dans vos réponses aussi», a répliqué la démone devant les phrases monosyllabiques de son interviewé. Drôle de bonhomme, qui décoiffe et qui gagne à être connu.

C'est une Coeur de pirate souriante et très émue qui s'est pointée en début de gala. Solide prestation de Béatrice Martin, notamment sur Adieu et Comme des enfants.

La pause de 30 secondes, qui faisait tant rager avant l'annonce du candidat repêché par le jury, a finalement été déplacée, rendant le déroulement de la soirée plus fluide et moins frustrant. Sage décision de la part de la production.

Aux Oscars, Billy Crystal n'a pas été plus rigolo qu'il ne le faut. Son visage semblait aussi figé que celui de Sandra Bullock. Hé Sandra, Nicole Kidman a appelé. Elle veut ravoir son Botox, merci.

Par contre, Emma Stone a été craquante dans sa présentation. Je l'adore, cette actrice; elle possède un sens du comique extraordinaire. Les actrices de Bridesmaids ont également été hilarantes. Tout comme Chris Rock, Will Ferrell et Zach Galifianakis.

Le numéro du Cirque du Soleil a été époustouflant et, contrairement aux années précédentes, la fête du cinéma n'a pas connu de temps mort. Enfin!

Le cas Ginette Reno

Enfilons d'abord une paire de gants blancs: Ginette Reno est une des plus belles voix du Québec. Aucun débat là-dessus. Elle est aussi très en voix quand vient le temps de saupoudrer des allusions sexuelles sur ses élèves de Frelighsburg.

La quotidienne de Star Académie diffusée mercredi dernier contenait vraiment trop de matériel à consonance érotico-pédagogique, ce qui a irrité plusieurs lecteurs, selon les courriels qui ont abouti dans ma boîte.

J'ai revu l'épisode hier et, en toute honnêteté, c'est vrai que Ginette Reno aurait pu remettre son filtre. Au saut du lit, l'interprète des Croissants de soleil a d'abord annoncé aux filles qu'elle avait fait des rêves érotiques. «Je ne sais pas comment ça se fait, je n'en fais jamais», a-t-elle claironné.

Au petit-déjeuner, Mme Reno a poussé une blague de banane, une banane servant à une femme n'ayant plus d'homme dans sa vie intime. La pognez-vous? Pour la subtilité, on repassera.

C'est dans sa classe de maître que les remarques grivoises de la professeure ont provoqué des malaises en cascade. À Olivier Dion qui s'éraillait la voix sur la petite scène, Ginette Reno a lancé: «T'as déjà fait l'amour, Olivier, quand même?» Oui, a timidement répondu l'académicien sherbrookois. «Non, mais tu peux l'avoir juste fait deux ou trois fois, pis tu ne sais pas comment», a poursuivi Ginette Reno, en lui conseillant de chanter sa pièce comme s'il s'en allait faire l'amour à sa blonde.

«Tu vas lui donner des petits becs, tu vas bander comme un bon», a enchaîné Ginette Reno, en précisant que «tout ce que je vous explique, c'est pas cochon, même si ça en a l'air».

Puis, le clou de la soirée, après une interprétation endiablée d'Andréanne Leclerc avec Oliver Jones au piano, Ginette Reno s'est enthousiasmée: «Oliver Jones, je pense qu'il est en érection.» Bang.

«C'est totalement déplacé et je ne suis surtout pas puritain, croyez-moi», m'a écrit Alain Bergeron, un lecteur. «Je vous rappelle que c'est une émission familiale. Est-ce que Julie Snyder va écouter les farces cochonnes avec ses enfants et répondre à leurs questions?» demande une lectrice, Ginette Lahaise.