Véronique Cloutier a bien failli réaliser son rêve de jouer dans une comédie romantique au grand écran. En effet, la blonde animatrice a temporairement décroché le premier rôle dans la version cinématographique du roman de Rafaële Germain, Soutien-gorge rose et veston noir, jusqu'à ce que les négociations achoppent en raison du salaire peu généreux qui lui a été offert.

Selon nos informations, le cachet proposé à Véronique Cloutier était anormalement bas pour une vedette aussi connue et appréciée du public. Du genre: entre 50 000$ et 60 000$ pour le tournage du film, ainsi que sa promotion dans les médias, une somme environ trois fois moins importante que celle engrangée par des stars québécoises du même calibre.

À travail égal, salaire égal? Pas dans le showbiz québécois. C'est l'agent Maxime Vanasse, également représentant de Louis Morissette, qui a négocié le contrat de Véronique Cloutier avec la productrice du film, Denise Robert. Il n'aurait pu obtenir plus de 60 000$ pour sa célèbre cliente. Devant l'impasse dans les discussions, Véronique Cloutier a quitté le navire, abandonnant l'idée d'enfiler un veston noir et un soutien-gorge rose.

On s'entend tous là-dessus: Véronique Cloutier n'a pas particulièrement brillé dans Les dangereux, seul et unique long métrage de sa carrière. Il reste que son pouvoir d'attraction n'a pas fléchi et qu'elle enfile les succès populaires depuis plusieurs saisons, dont Les enfants de la télé à Radio-Canada et Les midis de Véro sur Rythme-FM.

Jointe lundi, la copilote des Enfants de la télé a confirmé une partie de nos informations, sauf pour le salaire. «Oui, j'ai rencontré les gens de Soutien-gorge rose et veston noir. J'avais lu le livre; j'ai toujours dit à Denise Robert que je voulais être dans ce film-là. J'étais super énervée, car j'ai hâte de rejouer au cinéma. Pour diverses raisons, ça ne fonctionnera pas, c'est dommage. Cette année, j'ai décidé de prendre du recul; je ne ferai pas Le verdict ni le gala des Gémeaux. Mais j'ai hâte d'aller voir le film», explique Véronique Cloutier au bout du fil.

La productrice de Soutien-gorge rose et veston noir, Denise Robert, de Cinémaginaire, offre une tout autre version de l'histoire. Selon elle, le film, refusé par la Sodec et Téléfilm Canada l'automne dernier, fait l'objet d'une réécriture et ne se concrétisera pas dans un avenir rapproché. «Dans un premier film, tout est inconnu et il est très prématuré de parler de cachet ou de casting. Aucun nom d'acteur n'est attaché au projet», assure Denise Robert.

Rafaële Germain a elle-même adapté pour le cinéma sa brique de 454 pages, qui a été publiée à l'automne 2004 et qui s'est vendue à plus de 82 000 exemplaires. «Véronique Cloutier voulait beaucoup le faire. Elle a passé une audition et elle a été très bonne. J'ai été agréablement surprise par elle. Pour des raisons que j'ignore, ça n'a pas fonctionné», note Rafaële Germain.

Dans le bouquin Soutien-gorge rose et veston noir, l'héroïne célibataire s'appelle Chloé, habite le Plateau, travaille comme recherchiste pigiste et a 27 ans. Véronique Cloutier, dans la mi-trentaine, aurait-elle pu enfiler les escarpins griffés de Chloé de façon crédible? «Avec les cheveux attachés et déglamourisée, ça marchait très bien avec Véronique. Dans le film, le personnage peut être au début de la trentaine», précise Rafaële Germain.

La réalisatrice attachée au projet, Myriam Bouchard (Les chroniques d'une mère indigne), a entrepris le repérage d'extérieurs pour le tournage du film, qui se déroulera, bien sûr, dans le Plateau Mont-Royal et ses alentours.

Rafaële Germain a accouché d'une fille le 1er janvier dernier, vit maintenant à Laval, et lancera son troisième roman, Négroni on the rocks, au printemps. Prochaine étape pour son film? «Il faut que je travaille le texte avec une vraie scénariste de cinéma. Émile Gaudreault m'a d'ailleurs suggéré quelqu'un», indique-t-elle.

Trop de vedettes, partout?

Doux Jésus! Vous êtes déchaînés, fidèles lecteurs. Ma chronique de samedi sur la surreprésentation des vedettes québécoises à la télé a déclenché un déluge de courriels. En voici quelques extraits choisis, qui témoignent d'un ras-le-bol de la vedette qui flatte la vedette dans une émission de vedettes. «Les vedettes, toujours les mêmes. Je n'ai même plus envie d'aller voir leurs films ou de les regarder jouer à la télé», écrit Marcelle D.

Yolande D. ajoute: «Les mêmes vedettes qui se tapent dans les mains et qui racontent leur vie à répétition, je ne suis plus capable, je ferme la télé.»

Diane B. se tourne de plus en plus vers la télé américaine pour voir d'autres visages. «Je commence royalement à me désintéresser de la télévision de chez nous. Très, très dommage. Vive les séries HBO que l'on peut louer», dit-elle.

Caroline B. pose la question qui tue: «Lorsqu'on est rendu à trouver rafraîchissantes les reprises des reprises des Belles histoires des pays d'en haut, se peut-il que notre télé manque d'imagination?»

Chers directeurs des programmes: des émissions pour les vedettes, par des vedettes et avec des vedettes, y en a un peu marre. Forcez-vous un peu.