La téléréalité, et la télévision en général, s'intéresse pas mal plus aux célibataires «urbains et branchés» qu'aux agriculteurs esseulés. Vrai. Mais tout ça changera dès jeudi à 21h sur les ondes de V avec la présentation de L'amour est dans le pré, où cinq producteurs agricoles dans la vingtaine tenteront de trouver la perle rare (dans une botte de foin).

Dans cette nouveauté adaptée de l'émission britannique Farmer Wants a Wife, pas de voyage exotique à remporter, pas de condo au DIX30 à partager et pas de cagnotte à rafler lors de l'émission finale. Le but de cette aventure romantico-agricole? Rencontrer l'amour. Le vrai. Celui qui dure et qui se lève aux aurores pour traire les vaches.

Les cinq agriculteurs proviennent d'un peu partout au Québec. Il y a Alexandre, 22 ans, de Chester-Est; Benjamin, 24 ans, de Beauharnois; Ludger, 21 ans, de Saint-Paul-de-Montminy; Maxime, 23 ans, de Tingwick et Simon, 29 ans, de Dixville, en Estrie. Tous travaillent dans la production laitière, sauf Benjamin, dont la famille se spécialise dans la culture du maïs et du soya. «Ils sont tous là pour les bonnes raisons», précise la productrice de L'amour est dans le pré, Nancy Charest, de La Presse Télé, qui a aussi travaillé sur les premières éditions d'Occupation double.

Mais contrairement à Loft Story ou Occupation double, une présélection sur les affinités entre les participants a été effectuée en amont. Au début du processus, les candidates qui s'inscrivaient devaient tout de suite déclarer lequel des cinq candidats l'intéressait. Chacun des cinq gars a ensuite choisi trois prétendantes pour s'installer à la ferme avec lui, question de vérifier si la vie rurale conviendrait aux demoiselles. Pas de chicane dans la basse-cour, donc. Alexandre, Ludger, Benjamin, Maxime et Simon courtisent tous des filles différentes.

Ce qui frappe, d'abord, c'est la beauté des images de L'amour est dans le pré. C'est superbe. Ensuite, les valeurs très traditionnelles des cinq candidats surprennent: ils veulent tous fonder une famille rapidement, ils adorent travailler avec leurs parents et la ruralité les comble sur tous les plans.

Bien sûr, le contraste entre l'urbanité et la campagne occupe beaucoup de temps d'antenne. Une des filles de la ville se lisse les cheveux au fer plat le matin et retarde considérablement le déroulement de la journée. Une autre enfile un manteau de cuir pour aller peindre... une grange. Il faut aussi voir le visage inquiet des candidates quand leur conjoint potentiel annonce le programme du jour: «On gratte la marde et on l'envoie dans le dalot». Très drôle.

Heureusement, L'amour est dans le pré évite de basculer dans le gros cliché à la Jacynthe et Anne-Marie Losique de La vie rurale. La plupart du temps, les participantes s'acquittent très bien de leurs tâches à la ferme sans passer pour des nunuches.

Par contre, les méthodes de séduction sont pas mal différentes en région que dans une buvette du Mile-End. Alexandre, l'air coquin, demandera à ses prétendantes: «Ça vous tente-tu de venir voir mon nouveau bécyk?»

En France, m6 diffusera la septième saison de L'amour est dans le pré. Cette téléréalité passe dans une vingtaine de pays et 25 enfants sont nés des couples formés un peu partout dans le monde. Bref, ça fonctionne aussi bien que Réseau Contact. La version québécoise a aussi joué les Cupidon. «On a eu de belles histoires d'amour», avance Lucie Quenneville, vice-présidente à la programmation de V. «Je suis en couple avec Jean-François (Breau), mais je suis tombée sous le charme de ces gars-là», glisse l'animatrice Marie-Ève Janvier, qui chante aussi au générique d'ouverture.

Par contre, certains segments de L'amour est dans le pré s'étirent inutilement et le rythme aurait pu être grandement accéléré. C'est probablement le plus gros défaut de la série: l'idée de départ est formidable, oui, mais ça manque d'action et de rebondissements. Au troisième épisode, trois filles s'obstinent dans la cuisine sur la meilleure façon de couper des tomates cerises. Vraiment?

Bon départ de Star Académie 5

Le tout premier gala de Star Académie de dimanche soir a été suivi, pendant plus de trois heures, par 2 283 000 mordus. Trois Québécois francophones sur cinq qui regardaient la télé entre 19h30 et 22h30 étaient donc branchés sur TVA. Il faudra maintenant voir si les cotes d'écoute de Julie Snyder et sa troupe se maintiendront avec le retour de Tout le monde en parle à Radio-Canada, cette semaine.

En février 2009, le premier gala de Star Académie 4 avait rivé 2 306 000 fans devant leur écran, tandis que Tout le monde en parle réunissait 1 132 000 fidèles.

Sinon, la Star Ac a tout écrasé sur son passage dimanche soir. La soirée excellence La Presse/Radio-Canada a attiré 174 000 téléspectateurs. À Télé-Québec, la deuxième partie du très bon documentaire Apocalypse: Hitler a fait bonne figure avec un auditoire estimé à 221 000 personnes. Sur RDS, le match entre les Giants de New York et les 49ers de San Francisco a été suivi par 247 000 amateurs.

Fini, Les lionnes

Après Kampaï la semaine dernière, Radio-Canada a officiellement tiré la plogue sur son émission matinale Les lionnes. Les animatrices l'ont appris officiellement lundi matin. La raison? «Après sept ans en ondes, il y avait un sentiment partagé d'avoir fait le tour du concept», note la porte-parole de la SRC, Nathalie Moreau. La fosse aux lionnes a débuté à l'automne 2005 dans la case horaire de 16h. En septembre 2008, elle a été transformée en émission du matin et elle a été rebaptisée Les lionnes à la rentrée automnale 2010. Au départ. La fosse aux lionnes était animée par Renée-Claude Brazeau, Anne-Marie Withenshaw et Johane Despins.