Réglons un cas tout de suite. Avoir les yeux bleu clair comme presque tous les comédiens de Trauma, ce n'est pas un préalable pour jouer dans la série médicale de Fabienne Larouche et se fondre, par la suite, au décor épuré blanc et bleuté. Il s'agit d'un pur hasard si les Laurence Leboeuf, Isabel Richer et maintenant Isabelle Blais affichent toutes un regard de mer des Caraïbes au petit écran.

C'est la directrice artistique de notre Grey's Anatomy québécois, Louise-Marie Beauchamp, qui le confirme alors que nous nous baladons dans les décors hyperréalistes de l'hôpital Saint-Arsène, tous recréés avec beaucoup de minutie dans un hangar de Saint-Hubert, près de l'aéroport principal de la Rive-Sud. À l'extérieur, c'est un immense garage gris et anonyme, mais à l'intérieur, où le tournage de Trauma 3 s'achève, c'est un univers aseptisé quasiment fonctionnel et bourré d'équipement chirurgical dernier cri importé de Baltimore.

Contrairement aux deux saisons précédentes, le réalisateur François Gingras n'a pas pu, par manque d'espace, s'installer à l'hôpital du Sacré-Coeur, dans le nord de Montréal, pour mettre en boîte certains scènes de Trauma 3. Direction studio, alors. Pour le reste, ça ne bouge pas: les extérieurs demeurent ceux du pavillon des sciences biologiques de l'UQAM, derrière la Place des Arts.

Côté intrigues, l'action de Trauma 3 redémarrera (en janvier sur la SRC) un an après le suicide par pendaison du père de Julie Lemieux (Isabel Richer). Eh non, Marc Lemieux, campé par Marcel Sabourin, n'a pu être sauvé. Sur une note plus positive, Julie Lemieux, qui découvrait sa grossesse à la fin de la deuxième saison, et Mathieu Darveau (Jean-François Pichette) seront les parents de la petite Marie-Gisèle, âgée d'à peine 3 mois. Quel impact aura ce bébé sur leurs carrières et leur rythme de vie disons atypique?

L'auteure et productrice Fabienne Larouche, qui souhaite faire peur, rire et pleurer avec ce troisième volet, résume Trauma avec cette phrase: «Pourquoi l'éthique en médecine» ?

«J'aime ça, l'éthique. De la grand-maman au criminel le plus endurci, tout le monde a le droit d'être soigné et tout le monde a le droit à la même sollicitude. En théorie. Car les médecins sont tous des êtres humains», remarque la prolifique scénariste.

Rassurez-vous, les réponses philosophiques à ces questions ne sortiront pas de la bouche du psychiatre Antoine Légaré (Gilbert Sicotte), dont tous les séminaires ont été retranchés du scénario. Excellente décision. «Tout avait été dit, tout avait été fait», explique Fabienne Larouche, vêtue de noir des pieds à la tête. Le réalisateur François Gingras ajoute: «Et nos résidents ont tous gradué.»

Ce qui ne disparaît pas, par contre, ce sont les flash-backs qu'expérimente Julie Lemieux depuis l'an un. «Nous allons en apprendre plus sur elle. Qui est-elle? Et pourquoi une fille a-t-elle pu choisir un métier comme celui-là?», indique Fabienne Larouche.

Une nouvelle infirmière mystérieuse, jouée par Isabelle Blais, fera battre le coeur de Pierre Meilleur (James Hyndman). «Non, le Dr Meilleur ne sera pas moins bête pour autant. Mais il est plus fragile. Isabelle Blais joue une fille douée, mais énigmatique, qui ne se mêle pas beaucoup aux autres», note François Gingras.

Au département de traumatologie de Saint-Arsène, où le chaos s'installe, les mutilés se succéderont: un juif orthodoxe pris en flagrant délit d'adultère, un boxeur au régime alimentaire étrange, un motocycliste écrabouillé et même une danseuse nue victime d'un accident de poteau. Petit scoop ici: le Dr Gilles Laprade (Luc Guérin) retombera dans l'enfer de la drogue. Après avoir nécrosé les testicules du violeur de Sophie Léveillée (Laurence Leboeuf), Laprade s'est évanoui dans la nature.

«Il y aura plus d'action dans Trauma 3. Nous allons voir les accidents avant que la personne arrive aux urgences. Ce sera encore plus rythmé, plus dynamique et un peu plus trash», s'avance François Gingras.

En terminant, un secret du métier, pour copier l'expression de Pierre Brassard dans (feu) 3600 secondes d'extase. Le sang dans Trauma, c'est du sirop de maïs coloré. «Mais c'est la recette originale employée dans les films du Parrain», souffle Stéphane Tessier, le responsable des effets spéciaux sur Trauma.

Un truc de pro pour ajouter une touche d'hémoglobine et de réalisme à votre costume d'Halloween ce week-end. Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir.

Je lévite

Avec Louise Latraverse dans Mauvais karma. Son personnage bijouté d'Angèle, la grand-mère floridienne de Violette, est succulent. Cette Angèle, qui arbore un bronzage orangé, fume, sacre et encourage sa petite-fille de 14 ans à subir une épilation brésilienne, se peindre les ongles en rose et débroussailler ses sourcils. Une dame à la fois attachante et désespérante. Et vivement son retour!

Je l'évite

Les publicités de Belairdirect. Sérieusement, quel mari sain d'esprit endurerait une femme qui le traite - à tort - de crétin et d'insignifiant, tandis qu'elle fait tout: le nettoyeur, les courses, etc? Autre bel exemple de sexisme en pub. Au moins, le petit chevalier animé est adorable.