Elle a été éblouissante dans le premier épisode, elle a encore épaté les juges au deuxième diffusé lundi soir: l'aspirante-chef Laurence Frenette, 21 ans, file vers un parcours sans éclaboussure dans la téléréalité Les chefs de la SRC.

De toute la brigade dirigée par Daniel Vézina, c'est ma préférée, avec son charmant accent outremontais, son regard mi-coquin, mi-gêné et sa couette de cheveux retenue par un bandeau noir. C'est elle la révélation de l'émission, jusqu'à présent, du moins.

Pourtant, Laurence, qui bosse aux Trois Petits Bouchons, rue Saint-Denis, n'a pas le caractère bouillant et flamboyant d'un personnage typique de la téléréalité. Discrète, efficace et douée, elle valse habilement en cuisine grâce à son grand talent et à sa technique aiguisée. Elle partage même des trucs avec ses collègues.

Ce n'est pas à Loft Story que Priscilla-la-pas-fine aurait prodigué des conseils pour bien réussir un contour de lèvres à des rivales comme Cynny ou Christelle, genre. Guillaume St-Pierre, 26 ans, un sous-chef de Québec, semble le plus sérieux rival de Laurence. Ce Guillaume St-Pierre connaît bien Guillaume Cantin, vainqueur des Chefs de l'année dernière. Les deux Guillaume ont travaillé ensemble au restaurant Panache de l'Auberge Saint-Antoine, dans le Vieux-Québec.

Cette deuxième saison des Chefs carbure à l'adrénaline et au sentiment d'urgence. Les images sont alléchantes et le montage, efficace. Enfin, on y sent la tension, surtout pendant le duel final d'une délicieuse cruauté. En plus, on y apprend chaque semaine de nouvelles notions culinaires: comment monter un sabayon, comment bien cuire un pigeonneau ou comment ne pas casser sa sauce.

À la grande table, au risque de radoter, les trois juges ont juste assez de mordant et ne pilonnent pas leurs apprentis inutilement. Lundi soir, 680 000 fidèles ont dévoré le deuxième épisode à Radio-Canada, en baisse par rapport aux 731 000 présents pour le dévoilement de la brigade. Le temps exquis et les baignades tardives n'ont sans doute pas aidé.

En terminant, une suggestion de «séparés à la naissance» pour mes collègues qui rédigent cette rubrique du week-end: Normand Laprise et Denis Lévesque de LCN. Mêmes cheveux noirs, mêmes lunettes invisibles et même dégaine. Avouez.

Do you Saint-Tropez?

Vous n'avez ni l'argent ni le temps pour paresser sur les plages qui ont jadis incarné le nec plus ultra de la jet-set planétaire? Pas de problème. TV5 amorce ce soir (19h) la diffusion d'une excellente série de cinq émissions ensoleillées intitulées Plages des 60's. Après cette incursion dans ces endroits très glam, nous bronzerons tous plus intelligemment.

La première heure est consacrée à Saint-Tropez, sur la Côte d'Azur, qui a attiré l'attention de l'élite mondiale au début des années 60 grâce à la comédienne Brigitte Bardot et à l'écrivaine Françoise Sagan, qui y a dilapidé sa fortune en parties de cartes et en voitures de luxe.

Puis, toutes les stars du yé-yé, de Françoise Hardy à Sylvie Vartan, ont afflué à «Saint-Trop». L'influent producteur Eddie Barclay y organisait des sauteries princières. Les folles nuits tropéziennes pullulaient alors de séducteurs italiens, d'acteurs connus et de chanteuses aux larges chapeaux de paille qui s'enivraient sur les terrasses des cafés à la mode. Le lustre de ce coin de la France faiblira avec l'arrivée des hippies en 1969, qui chasseront les hédonistes superficiels.

La série Plages des 60's a été fabriquée en France, d'où la narration très franchouillarde. Mercredi prochain, on s'attaque à Malibu, ses bikinis et sa culture du surf et des barbecues. Prochaines destinations: Daytona, Copacabana et Capri.

Cours, mademoiselle, cours!

C'est dans ce type de production que Chantal Lacroix excelle: des histoires de courage et de solidarité. Si vous n'avez pas encore suivi Mlle court sur la chaîne Mlle de TVA, c'est le temps de sauter dans le train ce soir à 21h pour le cinquième épisode d'une série de 13. Un épisode très puissant, bourré de larmes, auquel il est facile de s'accrocher même si on n'a pas regardé les quatre précédents.

Mlle court, c'est 13 émissions d'une heure sur huit femmes de 31 à 49 ans qui s'entraînent pour courir un marathon à relais de 650 kilomètres. Pratiquement à mi-parcours, le découragement s'installe chez les huit: les participantes doivent grimper 10 fois les 284 marches des escaliers du mont Royal. En équipe de deux, elles doivent s'épauler. Relèveront-elles toutes le défi? Ensuite, Chantal Lacroix les initiera au décalade, de l'escalade inversée qui se fait en rappel, mais le visage tourné vers le vide. Pour voir des femmes se dépasser et aller au-delà de leurs limites, c'est un épisode en or.