Vêtue d'une camisole noire et d'une jupe multicolore griffées Tiger of Sweden, Pénélope McQuade a découvert le joli décor gris et bleu de son nouveau talk-show en même temps que les journalistes culturels réunis hier après-midi au studio 43, dans le sous-sol de la grande tour de Radio-Canada.

Sa réaction à chaud? «C'est intense. C'est bien spécial. C'est tellement un moment étrange. Je suis un peu sans mots. Ça ne m'arrive pas souvent», note la pétillante animatrice, qui a fêté ses 40 ans en décembre.

À partir de lundi 21 h, l'ex-timonière de Salut, bonjour week-end à TVA s'assoira dans le fauteuil d'intervieweuse quatre soirs par semaine, en remplacement de France Beaudoin. Son environnement de travail - sans pupitre ou bureau - recrée une chaude nuit d'été avec une immense photo de Montréal en toile de fond. Le générique du talk-show, baptisé Pénélope McQuade, est moderne, urbain et punché à l'image de la blonde animatrice, qui a grandi en regardant les Johnny Carson et David Letterman.

«Présentement, Ellen DeGeneres, c'est ma préférée. Elle est incroyable. Jimmy Fallon fait des trucs intéressants et j'aime beaucoup Conan O'Brien également», dit-elle.

Photo: Alain Roberge, La Presse

Pénélope McQuade dans le décor gris et bleu du nouveau talk-show qu'elle animera cet été en remplacement de France Beaudoin. Son environnement de travail - sans pupitre ou bureau - recrée une chaude nuit d'été avec une immense photo de Montréal en toile de fond.

Tout comme sa prédécesseure, Pénélope McQuade privilégie la formule de talk-show classique à l'américaine: pas de fla-fla ou de concepts alambiqués, simplement des fauteuils, de la musique et un billet d'humeur d'ouverture, qu'elle livrera dans chacune de ses émissions. «Je ne suis pas une humoriste. Ce ne sera pas du stand-up. Ce sera plutôt une conversation avec les gens dans leurs salons ou devant leurs ordinateurs. Ce ne sera pas tout le temps drôle. Il y a des moyens pour s'indigner, pour parler de choses sérieuses, mais de manière conviviale, authentique et vraie», détaille-t-elle.

Comme modèles en animation, Pénélope McQuade cite Guy Mongrain et Christiane Charette. «Ce n'est pas pour rien que nous avons deux oreilles et une bouche. C'est pour écouter deux fois plus qu'on ne parle. Guy Mongrain a été un mentor pendant des années. Et Christiane Charette, parce qu'elle a quelque chose d'authentique. Elle a une vulnérabilité qui côtoie une rigueur intellectuelle. Elle est d'abord et avant tout une auditrice. J'espère les avoir les deux en même temps sur le plateau», indique-t-elle.

Côté sujets, tout l'allume: culture, sport, politique, etc. «On veut parler de tout ce qui intéresse les Québécois, en restant très proche des gens qui nous regardent. Je suis curieuse de nature sur bien des affaires. Je n'essaierai pas d'être lisse ou de lisser les choses», avertit Pénélope McQuade.

Ses premiers invités? Diane Dufresne (dont la chanson Tiens-toé ben, j'arrive! a été utilisée pour la promotion de l'émission), Betty Bonifassi et France Beaudoin. Vous verrez aussi, la semaine prochaine, Marie-Mai, Karkwa, Daniel Bélanger, Éric-Emmanuel Schmidt et la distribution du film Frisson des collines de Richard Roy. «Je veux qu'il y ait beaucoup de conversations en groupe», lance l'animatrice, qui souhaite aussi accueillir Jean Charest et Gérald Tremblay cet été.

Les musiciens de France Beaudoin, sous la direction de David Laflèche, ont été récupérés pour la belle saison. Et le décor de Pénélope McQuade intègre aussi l'écran géant d'Une heure sur terre et les tuiles lumineuses du Match des étoiles. Comme quoi, tout se recycle à Radio-Canada. Le logo rouge de la tour virera-t-il au vert?

Fini Penthouse 5-0

Les folles aventures d'Estelle Poliquin et Louise Nantel ont pris fin pour de bon lundi soir, après la diffusion du dernier épisode de Penthouse 5-0. La décision de ne pas commander de deuxième année a été prise vendredi par Radio-Canada.

«Au sixième épisode, je trouvais que le ton était plus organique. C'était mieux équilibré. On l'a essayé. Il y avait des difficultés qui étaient peut-être prévisibles. J'étais conscient qu'on jouait sur une ligne qui était très mince avec les deux folles. Mais ça boucle la boucle de Sophie Paquin», note l'auteur de Penthouse 5-0, Richard Blaimert.

En incluant les enregistrements, cette comédie de situation, très burlesque, a été suivie par une moyenne de 664 000 téléspectateurs. «C'était exigeant de se réinventer. Le show a décollé moins fort, mais ça ne s'est pas maintenu. Ça m'a un peu fait penser à Cover girl», poursuit Richard Blaimert.

Son épisode préféré? Celui de l'arrivée de Renata (Sophie Faucher), la soeur transsexuelle d'Estelle. Probablement le plus réussi de la saison. Richard Blaimert s'accordera maintenant un peu de temps d'arrêt. «Ça fait 19 ans que j'ai des projets en ondes toutes les saisons», rappelle-t-il. Son idée de série policière Dossiers Argus, qu'il a imaginée avec Pierre Samson, pourrait se réaliser d'ici quelques saisons.

Grosse soirée pour TVA

TVA a dominé l'écoute du lundi. L'entrevue de Réal Giguère menée par Éric Salvail (1 403 000) a battu la première du Verdict de Véronique Cloutier (953 000). À 21 h, la nouvelle mouture de Testé sur des humains a réuni 1 324 000 téléphiles devant leur poste, éclipsant Les boys (838 000) et Penthouse 5-0 (464 000). Sur V, Un souper presque parfait a poursuivi sa progression en atteignant 801 000 fidèles, se rapprochant dangereusement du Cercle (855 000). La classe de 5e a rassemblé 1 065 000 curieux.

Parlant de La classe de 5e, TVA vient d'annoncer à Charles Lafortune que l'émission ne figure pas à sa grille de programmation pour 2011 et 2012. «Il n'est pas dit que ça ne reviendra pas dans le futur. Mais pour l'instant, non», explique Charles Lafortune, joint en fin de journée hier.