Les deux auteures de Chabotte et fille, Louise Pelletier et sa fille Chloé Cinq-Mars, fulminent. Tellement qu'elles ont exigé que leurs noms disparaissent au générique du téléroman de détectives qu'elles cosignent depuis deux saisons à Télé-Québec. Soyez attentifs et vous constaterez que A.T. Phelan et Maritée-Éric Sauveur signent dorénavant cette série, deux pseudonymes qui démontrent que la mère et la fille scénaristes se dissocient complètement du produit fini.

La raison de leur colère? Le montage effectué par le réalisateur Louis Bolduc dénature complètement l'histoire que Louise Pelletier et Chloé Cinq-Mars ont tricotée devant leur ordinateur.

«Les épisodes ont été réécrits à notre insu. Des scènes ont été déplacées d'un épisode à un autre. C'est le montage qui réécrit l'histoire, vous savez. C'est la première fois que je vis ça en 30 ans d'écriture», constate Louise Pelletier, qui a aussi travaillé sur des séries comme Blanche, À nous deux et Mon meilleur ennemi

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C'est en visionnant les premières émissions de Chabotte et fille en décembre, soit un mois avant leur diffusion à Télé-Québec, que Louise Pelletier et Chloé Cinq-Mars ont sonné l'alarme. Idéatrice du projet, Louise Pelletier a alors exigé que seule la version définitive et approuvée du scénario aboutisse en ondes. Les discussions avec le producteur Michel Gauthier et le réalisateur Louis Bolduc ont coupé court, selon elle. Avec l'aide de la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC), un grief a été déposé.

À mots couverts, Louis Bolduc (Les boys, Les Bougon, Belle-Baie) a confirmé hier que l'harmonie ne règne pas entre Louise Pelletier et lui. «Un réalisateur et un auteur peuvent avoir des divergences de vues sur le produit fini. Moi, j'ai tourné l'histoire qui m'a été donnée. Au montage, je n'ai rien changé», affirme Louis Bolduc.

Louis Bolduc n'a cependant pas détaillé les motifs du conflit. Même prudence de la part du producteur Michel Gauthier, dont la boîte a pignon sur rue à Québec, où se tourne entièrement Chabotte et fille. «C'est une affaire interne. Je ne veux pas nourrir le drame et la polémique. Il n'y a pas une virgule qui a été changée dans les textes. C'est une question de montage», explique Michel Gauthier en entrevue téléphonique.

De son côté, Télé-Québec préfère ne pas s'immiscer dans cette dispute. «Nous, le producteur nous livre le meilleur produit possible. C'est lui qui fait affaire avec les scénaristes et le réalisateur», indique la directrice des communications de la station, Marie-José LeBlanc. Selon le directeur général de la SARTEC, Yves Légaré, «notre entente collective prévoit que les auteurs doivent être informés des changements», insiste-t-il.

Depuis sa création, Chabotte et fille en arrache dans les sondages BBM: 58 000 fidèles ont suivi la première saison, alors que les cotes ont dégringolé à 33 000 cet hiver. Le réalisateur de la première année, Jeremy Peter Allen, a été écarté, le générique a été refait complètement, tout comme la musique.

Louise Pelletier et Chloé Cinq-Mars ne rédigeront pas les aventures du détective Jean-Jacques Chabotte (Jacques Girard) et de sa fille Zoé (Claudiane Ruelland) pour la troisième saison, dont le tournage démarre en mai. Au printemps 2010, Michel Gauthier a racheté tous les droits de suite à Louise Pelletier, qui ne désirait plus continuer. «Les auteures voulaient souffler. Cela n'a rien à voir avec le grief», assure Michel Gauthier.

Information confirmée par Louise Pelletier: «Nous avions fait le tour», glisse-t-elle. C'est Mario Bolduc qui dirige maintenant l'écriture de Chabotte et fille, épaulé par Jacques Côté, Mireille Mayrand-Fiset, Ian Lauzon et Hugo Dubreuil.

Beaucoup d'argent public a été injecté dans Chabotte et fille, dont un million sur trois ans par la Ville de Québec et 500 000 $ du ministère de la Culture pour chacune des saisons.

TVA séduit la femme

Après LCN, Prise 2, Argent, Casa, Yoopa et Addik, TVA poursuit son expansion dans les chaînes spécialisées en ajoutant Mlle à son offre, qui offrira une programmation taillée sur mesure pour la femme québécoise moderne avec un grand F.

Mise en ondes: le 2 mai. Mlle, c'est bien sûr pour Mademoiselle. «La marque Mademoiselle s'adresse à la femme de 40 ans. On ne fera pas de décoration, on n'ira pas dans les relations de couple ou dans l'éducation des enfants. Nos trois thématiques seront le style, la beauté intérieure et extérieure, ainsi que le mieux-être», souligne le vice-président des chaînes spécialisées de TVA, Denis Dubois. Voilà comment Mlle essaiera de se démarquer de Canal Vie, propriété du rival Astral, qui fait de l'oeil au même type de téléspectatrices.

Et comment Mlle se traduira concrètement dans nos téléviseurs? Notamment par sept productions québécoises, dont celle pilotée par Virginie Coossa intitulée Le trésor en moi. Le reste de la grille sera dévoilée à la fin avril.

Le logo mauve de Mlle a été conçu par l'agence montréalaise Tuxedo. «Le mot mademoiselle a beaucoup de charme. On peut le dire à une femme de tout âge», note Denis Dubois.

Photo: fournie par Télé-Québec

Les vedettes de Chabotte et fille (de gauche à droite): Nathalie Mallette, Jacques Girard et Claudiane Ruelland.