Les vampires sexy, les traces de crocs dans le cou, la peau diaphane, tout ça, c'est complètement out. Rangez vos coffrets DVD de True Blood et vos bouquins de Twilight dans un sac hermétique que vous scellerez avec un aspirateur. Allez!

Car les zombies, comme dans le clip Thriller de Michael Jackson, effectuent présentement un retour en force à Hollywood et dans la culture populaire. Tout ça grâce à une minisérie surprenante et étonnamment bien fignolée du réseau AMC: The Walking Dead. Vous pouvez la télécharger sur iTunes. Elle ne comporte que six épisodes (en anglais) d'une heure.

L'immense popularité de cette émission scie les jambes car, entre vous et moi, un zombie n'a pas du tout le même pouvoir d'attraction et de séduction qu'un Edward Cullen ou un Bill Compton, par exemple. Un zombie, ça grogne, ça ne récite pas de la poésie. Un zombie, ça pue la pourriture, ça se traîne les bottines, ça perd des morceaux en chemin et ça bouffe des boyaux humains pour déjeuner. Pas super ragoûtant, n'est-ce pas?

N'empêche. Plus de six millions d'Américains ont suivi cet automne The Walking Dead sur AMC, la chaîne qui héberge aussi Mad Men et Breaking Bad. Les critiques ont adoré. Et bien franchement, même si le gore vous répugne, ne renvoyez pas tout de suite les morts-vivants à leur cimetière. The Walking Dead, c'est beaucoup plus qu'un téléfilm d'horreur.

Adaptée d'une bande dessinée du même nom signée par Robert Kirkman, la minisérie met en scène une poignée d'habitants d'une banlieue d'Atlanta qui ont survécu à une attaque de zombies. Cet univers postapocalyptique rappelle, bien sûr, 28 Days Later ou I Am Legend.

Le personnage principal de The Walking Dead s'appelle Rick Grimes (campé par Andrew Lincoln) et il était le shérif de cette bourgade maintenant peuplée de créatures répugnantes. Vous le reconnaîtrez tout de suite. C'était celui qui était secrètement amoureux de Keira Knightley dans Love Actually.

Donc, ce valeureux Rick se réveille à l'hôpital, seul, en chemise de malade, le regard hagard. L'établissement, sens dessus dessous, est vide. À l'extérieur, les corps se décomposent à l'air libre. Il n'y a plus un seul être humain qui grouille. Inquiet pour sa femme et son fils, Rick déboule chez lui. Personne ne l'y accueille. Que s'est-il passé?

Les réponses à nos questions - Est-ce une pandémie mondiale? Qui a déclenché cette invasion de zombies? - nous parviennent au compte-gouttes grâce à un récit astucieusement déconstruit par le producteur Frank Darabont, le célèbre réalisateur d'À l'ombre de Shawshank.

Dans The Walking Dead, coeurs sensibles s'abstenir, le sang gicle à gros jets, les cervelles explosent bruyamment et les têtes se coupent à coups de hache. Au-delà du facteur gore, cette émission soulève de jolis cas d'éthique. Du genre: quelles règles s'appliquent dorénavant dans un monde dévasté? Est-ce maintenant acceptable de tuer pour faire régner l'ordre? Qui applique les lois (et quelles lois)? Le simple fait de posséder une arme à feu fait-il de vous le nouveau seigneur?

N'oubliez pas ceci: une balle dans la tête tue un zombie sur-le-champ. En même temps, le bruit attire les zombies. Donc, si vous ouvrez le feu sur une cellule d'une dizaine de zombies, il risque d'en apparaître dix fois plus. Comme les munitions ne s'achètent plus en magasin (souvenez-vous, tout le monde est mort, c'est l'apocalypse), comment survivrez-vous?

À l'inverse, il suffit d'une morsure de zombie pour vous contaminer. Mieux vaut donc tenir à distance ces loques assoiffées de chair fraîche, tendre et juteuse.

Les effets spéciaux de The Walking Dead sont époustouflants. Il y a des scènes tournées dans les rues d'Atlanta envahies par ces créatures dégueulasses qui pourraient figurer dans n'importe quelle superproduction hollywoodienne. Ça m'étonne beaucoup que Super Écran n'ait pas encore acheté les droits de diffusion de ce produit.

AMC a lancé The Walking Dead le 31 octobre 2010 (quel choix astucieux) et les cotes d'écoute ont franchi les cinq millions de mordus. La finale a cloué six millions d'amateurs à leur sofa. Plus que le double de Mad Men, qui jouit pourtant d'un buzz médiatique beaucoup plus important.

Pas besoin d'avoir été un fan fini de Night of the Living Dead de George A. Romero pour adopter The Walking Dead. Suffit d'avoir les nerfs assez solides et une couverture assez grande pour se cacher les yeux dans les moments plus angoissants.

Je lévite

Avec Born This Way de Lady Gaga. D'accord, ça ressemble un peu, beaucoup, passionnément à Express Yourself de Madonna. Reste que c'est une chanson pop diablement efficace qui écrase 99% de toutes les mièvreries qui inondent les stations de radio commerciales ces jours-ci.

Je l'évite

Les pubs de REER et celles de Laval. Premièrement: plus capable d'entendre les mots cotiser, rendement et retraite sur fond de Pop Goes The World de Men Without Hats. Et deuxièmement: pardon, tous les avantages de la ville se retrouvent à Laval sans les inconvénients de la banlieue? Il n'existe pas une loi contre ce type de publicité frauduleuse?