Ça s'est finalement réglé ce week-end, sans l'intervention des tribunaux, entre Claude Dubois et ses producteurs chez Trio Orange. Après un repos forcé d'une semaine, Dubois en réalité reprend les ondes de V ce soir à 19 h, mais sans aucun sacre ni blasphème ni même un petit bip. Une (autre) émission lisse, lisse, lisse.

La chaîne appartenant à Remstar présentera le deuxième épisode qui a fait l'objet d'une injonction mardi dernier et, comme par hasard, les mots d'église prononcés par le chanteur y ont été remplacés par des portions qui expliqueront tout le feuilleton juridique qui a secoué cette téléréalité depuis une semaine. Superbe coïncidence, non?

V se défend bien d'avoir plié aux caprices de l'auteur-compositeur-interprète, qui, grâce à son précieux droit de regard, peut nettoyer les épisodes de sa série avant leur diffusion aux téléspectateurs. «S'il y a des sacres, nous ne les censurerons pas. Et il n'y aura pas de bip. Mais si le producteur nous fournit des épisodes où il n'y a pas de sacres, nous n'allons pas en rajouter. Tout ce qu'on veut, c'est un produit divertissant», détaille le porte-parole de V, Tim Ringuette.

Difficile d'obtenir une version complète et exacte de cette histoire croustillante. Chose certaine, Claude Dubois n'a pas renoncé à son fameux droit de regard. «C'est évident qu'il ne l'a pas cédé. Ça fait partie de son contrat. Il faut qu'il donne son O.K.», confirme son avocate, Micheline Parizeau, jointe hier par La Presse.

La déclaration officielle de l'interprète de L'infidèle après cette entente à l'amiable? «Il fait dire qu'il est en spectacle à Terrebonne jeudi soir», répond, sans sarcasme, sa directrice de tournée, Johanne Amyot.

Cet accord, dont les détails n'ont pas été révélés publiquement, laisse supposer que le rockeur de 63 ans versera un peu d'eau dans son vin. Mardi dernier, Claude Dubois croyait avoir gagné sur toute la ligne en quittant triomphalement le palais de justice de Montréal vers 18 h, mais V lui a coupé l'herbe sous le pied en torpillant sa demi-heure familiale et en la remplaçant en catastrophe par Rire et délire.

Maxime Rémillard, patron de V, a ensuite mis son poing sur la table: pas question que Claude Dubois dicte le contenu de la chaîne.

Encore plus frustrant pour le papa de Melody Clea: Rire et délire a pratiquement récolté la même cote d'écoute que Dubois en réalité: 323 000 fans pour les gags débiles commentés par Bruno Landry contre 326 000 fidèles pour les péripéties à l'épicerie du clan Dubois-Miller.

Comme quoi, la petite vie dans le bois de Dubois n'intéresse pas nécessairement tous ceux qui ont acheté ses disques. Et mettons que ça vous réduit un pouvoir de négociation quand un chat pouilleux qui fait du rouli-roulant attire autant de gens devant leur télé que la vie rêvée d'une superstar du showbiz «grassement payée», selon l'avocat de Trio Orange, Raymond Doray.

En cour mardi dernier, aucune caméra de Dubois en réalité n'attendait le musicien dans les couloirs. Aucune image n'a donc été captée. «Ce n'est pas un coup publicitaire. Nous avons beaucoup d'imagination, mais nous n'avons pas de temps à perdre», clarifie un des trois patrons de Trio Orange, Éric Hébert.

Pour les prochains épisodes de Dubois en réalité, V s'attend à du divertissement authentique, honnête et vrai, indique son représentant, Tim Ringuette. Pas d'infopub proprette, donc. Comme un million de gens (dans les rêves de M. Dubois, sûrement), nous surveillerons tout ça, bien sûr.

Photo: David Boily, La Presse

Claude Dubois et sa compagne Crystal.