Sous un soleil cruel et sans pitié, une chaleur suffocante engluait hier après-midi le plateau de tournage du téléroman La promesse, temporairement transporté au cimetière Saint-François d'Assise, rue Sherbrooke, dans l'est de Montréal.

Mauvaise journée, très mauvaise journée pour mettre en images la scène de l'enterrement des cendres de Fabienne Giasson-Bastien, personnage exilé en Floride que campait Louison Danis. Le support à vêtements de la costumière, rangé près d'une pierre tombale, ne contient que des trucs noirs et lourds qui cadreraient beaucoup mieux dans le catalogue automne-hiver de Simons que dans celui de Bikini Village, mettons. Mais, canicule ou pas, c'est ça le showbiz, les amis. On tourne! Vivement les retouches de maquillage. Et les lingettes qui épongent les coulisses de sueur.

Alors, en excluant les coups de chaleur de son équipe technique, que réserve cet automne la sixième saison de La promesse aux 963 000 fans qui l'ont dévorée - en moyenne - entre le 5 janvier et le 6 avril 2010?

«Jacques Bastien (Daniel Gadouas), le mari de Fabienne, revient en ville. Et il ne reste maintenant qu'une seule soeur Giasson, soit Louise Giasson, jouée par Linda Sorgini», détaille le producteur au contenu de La promesse, André Monette, de la boîte Point de mire (Grande Ourse).

Autre retour annoncé: celui de Claude Mercier (Marie Charlebois), qui avait quitté la métropole pour les Antilles. Par contre, dites adieu au personnage de Philippe Grandbois (René Gagnon): il disparaît de la série. «Mais Philippe n'est pas mort», rassure le producteur André Monette, ouvrant ainsi la porte à une future réapparition.

Malgré la sortie du décor de Philippe, il ne faut pas croire que Jeanne (Louise Turcot) retombera automatiquement dans les bras d'Yves (Germain Houde): elle logera temporairement chez Carmen (Louise Latraverse). Voilà pour les histoires de colocation.

Quant à Isabelle (Michèle-Barbara Pelletier), elle subit encore les séquelles de son traumatisme crânien et jalousera énormément le bonheur de son ex-copain Luc (Sébastien Delorme), également papa de leur fillette Aline, qui est maintenant marié à Mélanie (Évelyne Brochu). Surtout que Luc et Mélanie, partenaires dans la chocolaterie, attendent un premier bébé et qu'Isabelle ne peut plus en avoir, autre conséquence de son accident. Ah oui, Luc deviendra aussi le père de l'enfant de son frère Alain (Alexandre Goyette). Comment? En donnant son sperme pour que sa copine Florence (Mélissa Désormeaux-Poulin) tombe enceinte.

Vous suivez toujours? Parfait. «Isabelle a touché le fond et on pourrait croire qu'elle va aller mieux. Mais non. C'est quelqu'un de narcissique, d'égocentrique, qui se fout des sentiments des gens autour d'elle, même ceux de son copain Paul (Jean-François Pichette). Elle n'est pas capable de s'occuper de son enfant, mais elle essaiera quand même d'en obtenir la garde. Pour des raisons narcissiques, encore. Elle sait que sa fille est mieux avec son père», raconte l'interprète d'Isabelle, Michèle-Barbara Pelletier, bien au frais à l'ombre d'un arbre géant. Question brûlante ici: Paul endurera-t-il bien longtemps le sale caractère d'Isabelle? Mystère.

Beaucoup de brasse-camarade dans la vie de Mélanie, également. D'abord, les téléspectateurs découvriront son père, André Gauthier, qu'interprétera Henri Chassé. Comme nous nageons en pleine Promesse, vous vous doutez qu'André couve un gros secret: il est gai et son amoureux, Rémi Champagne, un nouveau personnage joué par Patrick Goyette, est le grand frère de Benoît (Guillaume Champoux), le fils de Madeleine (Muriel Dutil). Pour votre info, Madeleine a trois autres garçons, ce qui fournira sans doute beaucoup de matériel à l'auteure Danielle Trottier.

«Ça va choquer Mélanie. Pas la révélation de l'homosexualité de son père en tant que telle, mais bien de s'être fait cacher des choses. Elle l'aurait accepté comme il est et elle se demande pourquoi il ne lui en a pas parlé avant», raconte Évelyne Brochu, la comédienne qui se glisse dans la peau de la dite Mélanie.

«Pendant 15 ans, André a caché ce secret à sa fille Mélanie», enchaîne le producteur André Monette.

Logé les mardis à 21h, le téléroman de TVA a souvent affronté, en cinq ans à l'antenne, les gros canons de Radio-Canada dans cette sanglante guerre aux cotes d'écoute, dont Les Lavigueur et Trauma. Cet automne, c'est contre Les rescapés, mettant en vedette Roy Dupuis et Guylaine Tremblay, que La promesse se frottera. Âpre lutte à l'horizon.

«Nous avons nos fidèles. Et nous résistons», philosophe le producteur André Monette. Rendez-vous en septembre pour le premier duel.