«Bonsoir, le champagne vous est offert jusqu'à ce que vous n'ayez plus soif».

Moulée dans un micro costume d'inspiration burlesque, la serveuse amazone décoche son plus beau sourire Whitestrips et dégaine une (autre) bouteille de Veuve Clicquot. Pas de doute, cette soirée ultra privée s'annonce épique.

Les flûtes s'entrechoquent dans un joli tintement, les plateaux d'huîtres géantes circulent entre les convives, c'est clair: Guy Laliberté sait recevoir. Il en a les moyens, chuchoterez-vous. Vrai. Dimanche soir, le grand manitou du Cirque du Soleil a organisé sa désormais célèbre et mythique sauterie post-Grand Prix à l'auberge Saint-Gabriel, dans le Vieux-Montréal, et non chez lui, à son luxueux domaine de Saint-Bruno-de-Montarville. Soulagement pour ses voisins du 450, qui n'ont pas eu à alerter la police cette année.

De retour à l'auberge Saint-Gabriel, les sbires à oreillettes en arrachent pour repousser derrière le cordon de velours rouge la bruyante foule pomponnée et aspergée d'Angel de Thierry Mugler. Yo, je suis sur la liste de Bobby, répète un clubbeur trapu. Heille, je suis sur la liste d'Alex, enchaîne son ami qui arbore un mohawk version 2004. Aucune tentative ne fonctionne: la barrière reste close à moins de connaître quelqu'un du Cirque.

À l'intérieur du Saint-Gabriel, c'est Montréal qui se donne des airs de Monaco une fois l'an. Ce que les escarpins griffés gagnent en hauteur, les robes décolletées le perdent en longueur. On croirait feuilleter un portfolio de l'agence de mannequins Next. Et les vedettes? Allons donc les reluquer dans leur coin VIP, tandis que dans la section bétail, un gin-tonic vous déleste de 11 $, pourboire non inclus.

Un bracelet en plastique orange plus tard et hop! nous voici en compagnie de Garou, Pénélope McQuade, Herby Moreau, le chanteur Jonas, Denis Bouchard, Claudia Barila (la conjointe de Guy Laliberté) et beaucoup de visages familiers de la jet-set montréalaise, qui trinquent sur une terrasse privée, à l'abri des regards indiscrets provenant de la rue Saint-Gabriel.

En fin de soirée dimanche, ou très tôt hier matin, c'est selon, le champion du circuit Gilles-Villeneuve, le pilote Lewis Hamilton, s'est pointé à cette bamboula avec sa copine Nicole Scherzinger, chanteuse des Pussycat Dolls et grande gagnante de la dernière édition de l'émission Dancing with the Stars du réseau ABC.

Tiens, voilà Anne-Marie Losique qui sirote un verre près de l'entrée. Saviez-vous qu'AML publiera en octobre un livre de photos érotiques la mettant en vedette pour accompagner le lancement de sa chaîne pour adultes Vanessa? Un projet s'apparentant au sulfureux bouquin Sex de Madonna, confie Anne-Marie Losique, qui y apparaîtra complètement nue.

L'auteur de ces lignes a même eu le privilège de zyeuter un des clichés du livre que la productrice conserve dans son iPhone. Mettons que ça sent l'invitation à Tout le monde en parle.

À l'extérieur de la zone VIP, le DJ Alain Vinet manie les platines dans une salle magnifiquement décorée par l'artiste-peintre montréalais Carlito Dalceggio. Au sous-sol, la chaleur et la moiteur du club Velvet engluent les fêtards qui s'y entassent, dans un gros nuage de boucane artificielle. Difficilement supportable. Au secours.

On s'entend: côté glamour, ce dernier Grand Prix n'a pas, contrairement aux années précédentes, attiré d'étoiles de gros wattage comme Naomi Campbell, Jim Carrey ou P. Diddy. Quand la plus grande star «internationale» qui bamboche à Montréal s'appelle Mickey Rourke, euh, Houston, nous avons un problème.

N'empêche. C'était bien amusant de revoir notre ville se gonfler de fierté, même si plusieurs personnes qui ont contribué à ce gonflement étaient eux-mêmes hyper gonflés des bras ou des seins. Toute cette gonflette était - bien sûr - mise en valeur par un bronzage un peu trop orange carotte ou par un t-shirt Affliction à col en V. Mais, bon. Qui achèterait autant de bouteilles d'alcool à 1000 $ sans cette clientèle tout droit sortie d'une discothèque du New Jersey? Fin des observations méchantes et mesquines. Juré sur le chapelet en plastique blanc du gars qui essaie de souffler sur le feu de Bengale collé sur un magnum de Grey Goose.

Samedi soir, c'est au chic hôtel Saint-James, où un long tapis rouge a été déroulé, rue Saint-Jacques, qu'a convergé une foule hétéroclite qui comprenait notamment Julie Couillard, Éric Salvail, Isabelle Racicot, Mahée Paiement, Mitsou, Jonathan Roy, Maxime Rémillard, le designer Denis Gagnon et Marcel Aubut.

Au menu: mini burgers, montagnes de copeaux de parmesan, plats de fraises sucrées, gaspacho en shooters et cocktails à base de vodka. Ah oui, il y a rapidement eu pénurie de Moët & Chandon tellement la foule était dense et assoiffée.

Voyez? Même les gens riches et célèbres souffrent dans leurs belles tenues. Ce n'est pas rigolo de devoir picoler du vin rouge quand on s'attendait à des bulles et rien que des bulles.

 

Photo: Bernard Brault, La Presse

Guy Laliberté, ses enfants et sa conjointe Claudi Barila ont visité la grille de départ, dimanche, au circuit Gilles-Villeneuve.