*Soupir de découragement*. La tombola la plus insignifiante de toute la télé québécoise reprendra du service le lundi de Pâques (5 avril) à 23 h 30 sur les ondes de V, malgré l'avalanche de plaintes et les réprimandes qui ont enseveli cette infopub distillant un doux parfum d'arnaque. Oui, on parle de Call-TV ici.

Pourquoi, mais pourquoi V replonge-t-il la main dans cette télé-tirelire, où des «jeux douteux et incompréhensibles» ont manqué de transparence, selon des termes émanant du Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR)? Le mot «tromperie» a même été prononcé.

Pas plus tard qu'à la mi-octobre, un ancien porte-parole de V avait même qualifié Call-TV de «série de problèmes» et avait déclaré au Soleil qu'il «n'y a personne sur Terre sain d'esprit qui a envie de se rembarquer dans une aventure pareille».

Tiens, tiens. Le vent a tourné, comme le chantait Noir Silence. La direction de V assure aujourd'hui que «des jeux avec des prénoms bizarres, nous n'en voulons plus», insiste le directeur des communications de la chaîne, Tim Ringuette.

Rappelez-vous de ce ridicule concours qui portait sur des prénoms masculins avec A comme deuxième lettre. Les réponses non trouvées et introuvables? Gabor, Darko, Pancho, Lamar ou Nanno, des noms quasi inexistants au Québec. Rappelez-vous des équations impossibles à calculer comme la «somme de tous les litres à l'écran». Rappelez-vous également de toutes les gaffes qui ont été commises en ondes et de toutes les fautes d'orthographe (piton, Bé-Comeau) qui ont clignoté dans nos télés. C'est navrant.

Selon Tim Ringuette de V, les nouveaux jeux de Call-TV «seront plus clairs et plus conformes au public québécois». N'aurait-il pas fallu prendre ce type de précaution au départ? Cette télé-tirelire, toujours produite par Mass Response, nous proviendra encore de Vienne, en Autriche.

En entrevue à La Presse hier, le représentant montréalais de Call-TV, Douglas Honegger, de la boîte Mass Response, a juré «qu'il n'y aurait plus de fautes de français dans les tableaux et dans les réponses». Fini aussi les calculs mathématiques bizarres.

«Nous allons aussi nous assurer que les jeux respectent un protocole compris par tous les Québécois. Je suis conscient que certaines choses ont mal paru. Ça ne se reproduira plus», martèle Douglas Honegger.

Environ 15 candidates ont été vues en audition pour remplacer Evelyne Audet, Marie-Andrée Poulin et Geneviève Meunier, qui ont répondu au téléphone l'été passé, à un huard l'appel ou le texto. Qui osera reprendre la barre de cette infopub déguisée en quiz tonitruant qui a déjà roulé beaucoup trop de participants dans la farine?

Call-TV accaparera les ondes de V entre 23 h 30 à 1 h 30, tous les soirs de semaine.

Vers la finale de C.A.

Moment d'une rare intensité dramatique dans l'avant-dernier épisode de C.A. lundi soir (stoppez tout ici si vous ne l'avez pas vu). Les yeux rougis, Martin (Alexandre Goyette, la révélation de cette quatrième et dernière saison) souffle qu'il aime encore son ex, qu'il ne peut vivre sans elle et leur petite Alexia tout en chargeant sa carabine. Clic. Générique.

Martin abattra-t-il Sarah (Isabelle Blais)? Retournera-t-il l'arme contre lui? Impossible d'arracher une seule confidence à l'auteur et comédien Louis Morissette sur cette grande finale de C.A., que Radio-Canada diffusera lundi soir. «J'ai demandé à ce qu'il n'y ait aucune image qui circule», rappelle-t-il en entrevue.

Chose certaine, il ne s'agira pas d'une fin ouverte. «Et il n'y aura pas de rupture de ton. C.A., c'est une série qui se veut réaliste où la comédie et le drame proviennent du pathétisme du quotidien», explique Louis Morissette. La suite, dans quatre jours.

Vive les Aurore

En prévision du gala des Jutra de dimanche, Infoman décernera ce soir (19 h 30) ses convoités - ou honnis - prix Aurore, une bobine soudée à un rond de poêle, qui célèbrent le pire et le plusse pire du cinéma québécois. En lice pour le navet de 2009: Le bonheur de Pierre, Cadavres, Détour, Pour toujours les Canadiens et À vos marques... party! 2. Prédiction: Le bonheur de Pierre, qui a raflé l'an passé la récompense spéciale du flop du futur.

Ce quatrième gala, toujours copiloté par Jean-René Dufort et Chantal Lamarre, a été enregistré au spectaculaire Colossus de Laval. Comme d'habitude, aucun lauréat n'a cueilli son prix en direct, Pierre Brassard récoltant les déshonneurs au nom des absents.

Dans la courte histoire de cette cérémonie rigolote, personne à part Benoit Roberge l'an dernier, mais avec un retard de six mois, n'a serré la récompense entre ses mains. «L'autodérision n'est pas encore tout à fait là», constate Jean-René Dufort. Y aura-t-il un jour, dans notre colonie artistique, une Sandra Bullock capable de saisir un Razzie en décochant un grand sourire?

Règle générale, «l'accueil est plutôt froid», selon Jean-René Dufort, quand les recherchistes contactent les nommés aux Aurore. On peut comprendre.

En compétition pour l'Aurore de la pire performance d'actrice: Sylvie Testud (Le bonheur de Pierre), Mélissa Désormeaux-Poulin et Mariloup Wolfe (À vos marques... party! 2), Marie Tifo (Grande Ourse), Rosalee Jacques (À vos marques... party! 2) et Louise Portal (Le bonheur de Pierre).

Chez les hommes, l'ignominie tombera sur Jean-Michel Anctil (De père en flic), Jason Roy-Léveillée (À vos marques... party! 2), Guillaume Lemay-Thivierge (Détour) ou sur les 16 joueurs du Canadien disparus avant la sortie de Pour toujours les Canadiens.

Également à surveiller: le prix de la meilleure chute, le meilleur cadavre, le meilleur moment scato, le meilleur crieux, la pire coiffure, la pire scène, la pire réplique et le prix spécial pour la prestation d'un animal. On a hâte.