C'est un peu gênant à admettre, mais bon, au diable la honte: j'ai un peu - beaucoup - hâte de voir It's Complicated, le dernier film de la réalisatrice Nancy Meyers, qui sort le jour de Noël (ça, c'est vendredi, les amis).

Pourquoi cet embarras? Parce que It's Complicated a été concocté pour les baby-boomers épicuriens, de préférence de sexe féminin et divorcés, qui remplissent leur panier d'emplettes chez Whole Foods et Williams-Sonoma. Et parce que c'est le genre de film qui se regarde - quel scandale! - avec des yeux de consommateur déchaîné.

Comme le signale avec justesse le magazine Entertainment Weekly, Nancy Meyers, créatrice du sympathique et charmant Something's Gotta Give, se spécialise dans ce type de long métrage où tous les décors ont été arrachés des pages d'un catalogue Pottery Barn. Sérieusement.

Au diable ce que marmonnent les deux acteurs principaux, Meryl Streep et Alec Baldwin. Mais, oh! Attendez, d'où sortent ces magnifiques coupes à vin? Les électros, c'est des Sub-Zero? Merde, je veux une cuisine nickel comme ça! Wow, la batterie de cuisine est ma-gni-fi-que. De la vraie porno décorative.

Bref, un film parfait pour les Fêtes, paradis de la consommation à outrance, qui a valu à Meryl Streep une sélection aux Golden Globes (gala: le dimanche 17 janvier). La grande actrice de 60 ans a aussi été repêchée pour son interprétation de la chef cuisinière et animatrice Julia Child dans le film-festin Julie&Julia.

Autre comédienne qui a touché le pactole aux Golden Globes cette semaine, c'est Sandra Bullock, qui a été nommée pour The Blind Side (présentement à l'affiche) et The Proposal, une délicieuse comédie qui a explosé au box-office cet été. Deux rôles en or pour Bullock, 45 ans, qui ont d'abord été offerts à Julia Roberts, qui les a refusés, comme ça. Hon! N'empêche: notre Pretty Woman a été choisie pour sa performance dans le sous-estimé film d'espionnage Duplicity, de Tony Gilroy.

Il ne reste que très peu de temps pour rattraper tous les films et toutes les séries qui risquent de rafler des globes dorés dans moins d'un mois. Sur ma liste: The Hurt Locker, de Kathryn Bigelow, Precious, de Lee Daniels, Avatar, de James Cameron, Nine, de Rob Marshall (sortie: 25 décembre), Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino, A Single Man, de Tom Ford (25 décembre), et The Young Victoria, de Jean-Marc Vallée.

Côté télévision, car la cérémonie des Golden Globes récompense autant les artisans du petit écran que ceux du grand, la bataille pour la meilleure série dramatique se jouera entre House, Dexter, Mad Men, Big Love et True Blood. Au rayon comique, gros calibre également: 30 Rock, Entourage, Glee, Modern Family et The Office. Oui, 30 Rock devrait encore rafler la statuette.

Chez les actrices dans un rôle dramatique, difficile de prédire qui triomphera entre Glenn Close (Damages), January Jones (Betty dans Mad Men), Anna Paquin (True Blood), Kyra Sedgwick (The Closer) et Julianna Margulies (The Good Wife). Avantage: Glenn Close, qui gagne toujours.

Chez les hommes, qui, entre Jon Hamm (Mad Men), Simon Baker (The Mentalist), Michael C. Hall (Dexter), Hugh Laurie (House) ou Bill Paxton (Big Love), grimpera sur la scène pour remercier son agent? Je suis incapable de trancher, ici.

Finalement, j'espère qu'Alec Baldwin (tiens, encore lui?) et Tina Fey, le duo rigolo de 30 Rock, récolteront un autre trophée. Ces deux-là ensemble font de la magie encore plus spectaculaire que celle de Luc Langevin sur ARTV.

Je lévite

Avec Up in the Air, de Jason Reitman. Un film touchant, drôle et sensible, destiné à un public d'adultes intelligents et allumés. Et quel trio d'acteurs fantastiques: George Clooney, Vera Farmiga et Anna Kendrick. Amenez-en, des prix!

Je l'évite

Les films de janvier. C'est l'ennuyante période de l'année où les grands studios liquident leur inventaire de bluettes inodores et incolores. Voir: La fée des dents, en salle le 22 janvier, avec The Rock et dont le slogan se lit comme suit: «You can't handle the tooth.» Aïe.

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