C'est Geneviève Asselin qui a lu le tout premier bulletin du Réseau de l'information (RDI) le 1er janvier 1995. Première nouvelle? Le conflit en Tchétchénie s'envenime. Écoutons le récit de la correspondante de Radio-Canada à Moscou, Céline Galipeau.

Depuis, le Saguenay a été inondé, le verglas a tout cassé, les tours du World Trade Center se sont écroulées et RDI a relayé toutes ces catastrophes et drames en direct. Pour souligner les 15 ans de la «première chaîne d'information continue francophone en Amérique du Nord», quatre émissions spéciales ont été concoctées, dont deux qui retraceront les événements qui ont marqué les téléspectateurs comme la mort de Lady Di, la tragédie des Éboulements, l'écrasement d'un appareil de la Swissair au large de Peggy's Cove et la commission Gomery.

Plusieurs journalistes de la boîte témoignent de leur travail à la caméra, dont Martine Biron, Philippe Schnobb, Louis «Verglas» Lemieux et Sonia Duguay, mais aussi des employés de RDI qui travaillent dans l'ombre, et qui ajoutent beaucoup d'émotion et d'humanisme aux images parfois très dures.

Le premier volet de RDI 15 ans de direct sera diffusé le dimanche 3 janvier à 20 h. Le deuxième, le dimanche 10 janvier, à 20 h. Programmez aussi vos magnétoscopes le vendredi 1er janvier à 12 h 30 pour Les risques du direct, une délicieuse émission de «bloopers» pilotée par Pierre Verville. Les extraits montrés hier étaient savoureux, dont celui où la chef d'antenne Christine Fournier conclut son interview avec le politologue Sami Aoun en lui glissant: «Merci Saddam Hussein.» Les segments météo, où les parapluies revirent dans tous les sens, arrachent également plusieurs éclats de rire.

Évidemment, difficile d'écrire sur RDI sans mentionner son féroce concurrent LCN, qui le dépasse maintenant dans les parts de marché. Pourtant, RDI vient avec le service de base du câble, tandis que LCN loge à l'étage où le téléspectateur débourse une somme supplémentaire pour l'obtenir. «Il faut comparer ce qui est comparable. LCN fait maintenant beaucoup plus de télé d'opinion avec les Claude Poirier, Richard Martineau, Jean-Luc Mongrain et Denis Lévesque. L'opinion, je n'ai rien contre. Mais nous, notre mission, c'est le direct, se baser sur des faits et être sur le terrain», explique le directeur général de l'information de Radio-Canada, Alain Saulnier.

Le grand patron des services français de la tour, Sylvain Lafrance, demande: «Le journal le plus lu est-il nécessairement le meilleur?»

Même réaction de Luce Julien, première directrice de RDI: «LCN fait de moins en moins d'information en continu. Mais ils font plus de télé d'opinion. Nous faisons de moins en moins le même travail.»

Tout un changement de discours. Il n'y a pas si longtemps, Radio-Canada se pétait solidement les bretelles d'écraser son rival. Faut croire que les mentalités évoluent, non?

Animer debout ou assis?

L'aviez-vous remarqué? À la barre de l'excellente émission quotidienne 24 heures en 60 minutes sur RDI, Anne-Marie Dussault et ses invités échangent toujours debout plutôt qu'assis autour d'une table. Entrevues ou analyses: tout se passe sur deux pattes et non sur les quatre d'une chaise. Une formule très présente sur les chaînes américaines, et partout ailleurs, mais très peu chez nous. Et pourtant, ça fonctionne très bien.

Selon la patronne de RDI, Luce Julien, des participants à un «focus group» ont qualifié «d'accueillante» cette approche de «tout le monde debout». «Ça témoigne du direct, du dynamisme et de l'énergie sur le plateau», remarque Luce Julien.

Anne-Marie Dussault ne s'en plaint pas, au contraire. «J'adore ça. J'ai animé Droit de parole debout pendant huit ans», note la journaliste et chef d'antenne. Déjà, cette technique commence à faire des petits, notamment dans l'équipe de RDI Matin.

Un Big Brother québécois

La chaîne V renonce à présenter un septième Loft Story, mais n'abandonne pas la téléréalité pour autant: une première saison de Big Brother envahira nos ondes ce printemps. Le concept? Une douzaine d'inconnus vivent - complètement isolés - dans une grande maison truffée de caméras et s'éliminent entre eux pendant deux mois. Habitation qui comporte, bien sûr, un jacuzzi, une salle d'entraînement et un confessionnal.

Euh, n'est-ce pas là une description exacte de Loft Story? Oh que non, mes amis. Car les candidats de Big Brother subissent des épreuves «physiques et psychologiques» toutes les semaines. Paraît que respirer et manger sous le même toit que Shawn-Edward ne constitue pas une épreuve en soi, selon les critères officiels d'Endemol. Soit. Pour votre info, Loft Story dérive du concept original de Big Brother, une des toutes premières téléréalités de l'histoire du petit écran.

Personne chez V n'a rappelé La Presse hier. Pour s'inscrire à Big Brother, qui conservera son titre en anglais, il faut avoir 18 ans et plus. Aucun autre critère de sélection. Aux États-Unis, CBS diffuse Big Brother depuis l'été 2000 et concocte présentement la 12e présentation. Effectivement, des participants de 40, 50 et 60 ans se faufilent souvent dans la distribution, mais les Monsieur Muscles et Miss Bikini accaparent évidemment toute l'attention. Plus ça change...

 

Photo: Alain Roberge, La Presse

Quelques-uns des animateurs et journalistes de RDI étaient présents hier pour annoncer les émissions spéciales qui marqueront le 15e anniversaire de la chaîne d'information continue. Sur notre photo: Anne-Marie Dussault, Gérald Fillion, Simon Durivage et Liza Frulla.