Vous rejouez vos vieux DVD de La vie, la vie en souriant béatement et en répétant «maudit que c'était bon cette série-là»? Super nouvelle, alors. La boîte Zone 3 mitonne présentement une nouvelle comédie dramatique dans cet esprit romantico-touchant qui s'appelle Tu m'aimes-tu?

Derrière la caméra, la productrice Diane England (Minuit le soir) a attaché le talentueux Podz, qui a injecté sa touche magique dans Au nom de la loi, Minuit le soir, Les Bougon, C.A. et dont le film Les 7 jours du talion sera présenté à Sundance, fin janvier.

Les deux auteurs de l'émission? Frédéric Blanchette et Steve Laplante. Le premier oeuvre dans le milieu du théâtre depuis 1998, où il a signé plusieurs mises en scène (Cheech, Le paradis à la fin de vos jours) et pondu les textes de pièces comme Le périmètre, Pour faire une histoire courte et Couples.

Le deuxième, mieux connu comme acteur, a incarné l'amoureux de Joliane dans Aveux ainsi que le collègue teigneux de Michel Barrette dans Le gentleman, en plus d'écrire pour le théâtre (Le long de la principale, Entre deux).

Bref, beaucoup de créateurs talentueux bricolent ce Tu m'aimes-tu? en tranches de 30 minutes. Et Radio-Canada scrute présentement les textes des 10 premiers épisodes, comme quoi ce projet les intéresse beaucoup, beaucoup.

Inspirée de la pièce Couples de Frédéric Blanchette, Tu m'aimes-tu?, comédie sur l'amour et l'engagement dans l'amour, racontera l'histoire de trois amis dans la trentaine: Fred, Dave et Mélanie. Les deux gars ont le goût de fonder des couples qui durent. Un d'entre eux vit d'ailleurs avec sa copine et leurs deux jeunes bambins. Le deuxième se fait larguer dans le premier épisode et vit difficilement cette rupture. Quant à Mélanie, c'est elle qui refuse de s'attacher.

«La série a un petit côté La vie, la vie, mais avec plus d'humour. C'est une écriture hallucinante. Les deux auteurs ont un sens du dialogue incroyable», détaille Michel Bissonnette, un des bonzes de Zone 3.

Rassurez-vous tout de suite: non, le Plateau Mont-Royal ne servira pas de toile de fond aux péripéties du trio. «L'histoire pourrait se dérouler partout au Québec», note Michel Bissonnette.

Victor Gazon

Autre projet intriguant qui bouillonne présentement: Mon nom c'est Victor Gazon et voici mon émission, destiné à Télé-Québec.

Victor Gazon, c'est un garçon de 10 ans, curieux et dégourdi, qui habite dans Hochelaga-Maisonneuve avec ses parents et son frère, plus vieux. Victor en arrache à l'école jusqu'au jour où une vidéo qu'il réalise dans le cadre d'un travail scolaire lui vaut une note parfaite. Il se mettra alors à filmer son entourage et la fiction de Télé-Québec nous montrera, pendant 30 minutes, tout ce que captera la caméra de Victor Gazon.

Ce projet, avec une touche d'engagement social, a été imaginé par Patrick Gazé, diplômé de Concordia et réalisateur d'une soixantaine de vidéoclips (Daniel Bélanger, Laurence Jalbert, Vincent Vallières). Patrick Gazé a aussi conçu le court métrage Mon nom est Victor Gazon, la matière première du synopsis télévisuel.

François Avard (Les Bougon) supervisera l'écriture de la série, que produira Pierre Lawrence pour Zone 3.

Martin reprend la route

Deux ans après la première sortie de sa cuisine mobile rock'n'roll, le chef du Pied de cochon, Martin Picard, repart chasser et apprêter ses prises directement sur sa cuisinière au gaz dans une nouvelle série de sept émissions gourmandes et décadentes.

Radio-Canada servira les deux premières tranches d'une heure de Martin sur la route 2 lundi et mardi à 19 h, dans les cases de Virginie, des Parent et de La facture, des émissions toutes en pause pour les Fêtes. La technique primitive «on tue, on mange» de Picard et son acolyte Hugue Dufour (sous-chef au Pied de cochon) ne plaît pas à tous les téléspectateurs habitués aux recettes livrées en litres, grammes et cuillérées à thé. Moi, j'aime bien cette approche brute et instinctive.

Dans le premier épisode, Picard concocte - sur la plage - un immense plateau de fruits de mer avec tout ce qu'il a récolté en plongeant au fond de l'Atlantique, armé d'un sac à cordes et d'un couteau de chasse: pétoncles, crabes, méduses (oui, ça se mange), oursins, bigorneaux et homards. Honnêtement, le résultat fait quasiment peur tellement ça déborde de partout. «Ça torche», s'exclame Martin Picard devant sa création, tout en buvant du vin blanc directement à la bouteille.

La démesure et l'excès règnent joyeusement dans Martin sur la route. C'est d'ailleurs très surréel de voir le coloré chef installer une table en plastique directement au fond de l'océan pour y sabler le champagne. Et guettez l'apparition-surprise d'une sirène plutôt poilue.

Dans le chapitre suivant, place au requin bleu, que Martin Picard devra lui-même pêcher au large de la Nouvelle-Écosse, pour ensuite le cuisiner à bord du bateau. Réussira-t-il? Surtout que son ami Hugue Dufour - qui souffre du mal de mer - ne l'épaule pas.

Au fil des épisodes, Picard tentera d'abattre un cerf de Virginie à l'arbalète, s'essaiera à la pêche à l'esturgeon sur le fleuve Saint-Laurent et traquera l'anguille assis sur un tracteur à Rivière-Ouelle, dans le Bas-du-Fleuve. À la toute fin, les deux épicuriens s'envoleront pour le Nunavik, où ils dégusteront du phoque et un renard arctique. Kampaï!

 

Photo: Radio-Canada

Steve Laplante dans Aveux.