Fini la production, le patronat et la business pour Véronique Cloutier. La blonde animatrice, qui accouchera de son troisième enfant dans quelques jours, a vendu toutes les actions qu'elle détenait dans sa compagnie Novem à François Ferland, son associé, allié et bras droit depuis cinq ans.

Conséquence? Elle démissionne de son poste de présidente de l'entreprise qu'elle avait rachetée à son père Guy Cloutier en juillet 2004. Bref, Véro, 34 ans, enlève son chapeau de femme d'affaires. Et François Ferland, 40 ans, devient l'unique actionnaire de Novem.

Par contre, Véronique Cloutier conserve ses parts dans l'immeuble patrimonial qui abrite Novem, au 69, rue Sherbrooke Ouest. Un bâtiment qui a déjà hébergé la firme Groupaction.

«Ce troisième enfant-là, ç'a été une grande surprise. Quand j'ai appris que j'étais enceinte, j'ai réfléchi à mon avenir. Je ne pouvais pas tout faire et il fallait choisir. Et moi, je veux être la meilleure mère pour mes enfants et je veux me concentrer sur ce qui me comble le plus professionnellement, soit ma carrière d'animatrice à la télé et à la radio», a confié Véronique Cloutier.

En a-t-elle parlé avec son père avant de liquider l'entreprise familiale? «Je n'en ai pas discuté avec lui, mais je l'ai informé de ma décision. Mon père est complètement ailleurs», a enchaîné l'animatrice de Paquet voleur.

Avant la transaction, dont la somme n'a pas été dévoilée hier, Véro contrôlait les deux tiers de Novem et François Ferland, le tiers restant. La société emploie une quinzaine de personnes, presque toutes à contrat, comparativement à 48, il y a cinq ans. «Novem va bien. Ç'aurait été à l'encontre de qui je suis si je m'étais poussée pendant que l'entreprise coulait», affirme Véronique Cloutier, qui a renouvelé son contrat aux Midis de Véro de Rythme-FM jusqu'en mai 2011.

Novem planche présentement sur C.A.4 (la série coquine de Louis Morissette, conjoint de Véro), le film Cabotins de Ian Lauzon et Alain Desrochers, de même que sur Colocs.tv à MusiquePlus, La cache 2 à Vrak.tv et le spectacle La folle odyssée de Jacques-Cartier.

Nouvellement promu grand patron, François Ferland, qui oeuvre auprès de la famille Cloutier depuis 14 ans, ne virera pas Novem à l'envers et souhaite mettre davantage l'accent sur le cinéma. «La musique, c'est un secteur qui a trop souffert du piratage», note François Ferland.

En 2004, Novem s'appelait Productions Guy Cloutier (PGC) et gérait la carrière d'artistes comme Ima et Lulu Hughes, produisait des spectacles à grand déploiement (Don Juan), en plus de confectionner des disques et des émissions de télévision.

Après le départ forcé de Guy Cloutier et la prise de contrôle par sa fille Véronique, Novem a graduellement délaissé ces branches pour ne se consacrer qu'à la production audiovisuelle: La fureur, Le Bye Bye 2008, Ceci n'est pas un Bye Bye, Portfolio: derrière l'image, Les rois de la pop, Ça va être ta fête, le talk-show Véro, Les saisons de Clodine et le magazine Coup de pouce.

François Ferland affirme que Novem est rentable, sans toutefois en préciser le chiffre d'affaires. En latin, Novem signifie neuf, le chiffre porte-bonheur de Guy Cloutier à l'époque. L'appellation Novem restera, affirme François Ferland.

Grande cuvée télé

Maintenant que nous avons visionné toutes les nouvelles séries de fiction, je peux l'écrire sans gêne: mautadit que la télévision québécoise nous gâte cet automne avec une ribambelle d'émissions de catégorie A.

Mardi soir, après le quatrième épisode de la passionnante série Aveux, qui était précédée d'un autre très bon chapitre de Providence, le constat s'imposait: la cuvée télé 2009 s'annonce comme une des plus savoureuses et des plus délicieuses depuis très très longtemps.

Feuilletez votre guide horaire: les auteurs d'ici nous livrent, tous les soirs de la semaine, sans exception, des histoires divertissantes, touchantes et bouleversantes. Les lundis, les téléromans, séries et comédies se bousculent dans nos téléviseurs avec Les Parent, Yamaska, Lance et compte ou La galère. Les mardis, c'est Aveux, c'est Providence ou Taxi 0-22. Les mercredis, il y a Les hauts et les bas de Sophie Paquin. Et les jeudis, place au Gentleman, un thriller enlevant qui vous captivera, juré, craché.

Dans Aveux, probablement la série la plus originale, la plus innovatrice du lot, les révélations déboulent et nous propulsent sur des dizaines de pistes: Pauline (superbe Danielle Proulx) a-t-elle abattu son voisin Jean-Pierre à la carabine de chasse? C'est ce que l'auteur Serge Boucher laisse planer quand il fait chuchoter «tout est fini» au personnage de Pauline lorsqu'elle ouvre la porte de la chambre du petit Carl/Simon.

Autre hypothèse: Pauline a-t-elle menacé de dénoncer des actes horribles commis par Jean-Pierre, provoquant ainsi son suicide? Et que signifient ces images du passé où, pré-ados, Carl, sa soeur Jolianne et Olivier se caressent? Et pourquoi Luc (Steve Laplante), le nouveau copain de Jolianne (Évelyne Brochu), s'investit-il avec autant d'ardeur dans l'enquête sur Carl/Simon? Y serait-il mêlé? Le père biologique de Carl a-t-il vraiment été en ménage avec un transsexuel?

Je doute aussi de l'innocence et de la naïveté affichées par Micheline (excellente Marie-Ginette Guay), qui en connaît sûrement plus qu'elle ne le laisse transparaître. Cette histoire tordue, truffée de dialogues hyperréalistes, n'a pas fini de nous étonner, je le sens. Mention spéciale à Marie-Hélène Thibault, qui campe avec beaucoup de panache et d'authencité sa Manon, la perspicace soeur de Brigitte (Catherine Proulx-Lemay). Vivement la suite.