Ça y est, je suis accro. Après seulement deux épisodes d'Aveux, l'intrigante nouvelle série de Radio-Canada, je piaffe d'impatience de connaître le lourd secret que trimballe Simon Laplante (Maxime Denommée) depuis toutes ces années.

Amis téléphiles, c'est un ordre: plantez-vous devant votre poste le mardi 8 septembre à 21h, pour la présentation du premier épisode de cette oeuvre complexe et ambitieuse du dramaturge Serge Boucher (Motel Hélène), qui signe ici ses premiers textes pour le petit écran.

 

Dans ces fascinants Aveux, vous ferez connaissance avec Simon Laplante, 33 ans, livreur de meubles pour JC Perreault et chanteur dans une chorale d'amateurs. Simon vit en banlieue de Montréal avec son épouse, la douce et compréhensive Brigitte (Catherine Proulx-Lemay), qui ignore tout, mais complètement tout, de son passé. Car Simon s'appelle en fait Carl. Le soir de ses 18 ans, après un événement que l'on devine tragique, Carl a coupé les ponts avec ses parents Charles et Pauline, sa soeur Jolianne, et a quitté La Tuque pour se réinventer à Montréal, où ses amis le connaissent sous son identité de Simon, un gars cool, tranquille et sans histoire.

Dans les toutes premières minutes d'Aveux, le tapis glissera littéralement sous les pieds de Simon/Carl, qui livre un sofa chez son ami d'enfance, le mystérieux Olivier (Benoît McGinnis). Olivier le reconnaît tout de suite. Carl/Simon panique. Il revoit, en flash-back, des images bleutées (belle réalisation de Claude Desrosiers) de noyade. Un cadavre sort sur une civière. Une dame, Micheline, la tante d'Olivier, hurle de terreur.

Aveux, c'est ça: un suspense psychologique que l'on pèle comme un oignon et où les personnages se révèlent à nous par tranches. Comme Jolianne (Évelyne Brochu), la soeur de Carl/Simon, elle aussi hantée par son passé, tordu et triste. Avec ses parents, brillamment interprétés par Guy Nadon et Danielle Proulx, jamais Jolianne ne discute du départ abrupt de Carl, survenu en 1990. Puis, l'abcès crève lors d'un souper. Qu'a-t-il bien pu se passer dans cette famille pour que tous ses membres soient, 20 ans plus tard, encore traumatisés et meurtris?

Olivier et sa tante Micheline (excellente Marie-Ginette Guay) s'y mettent le nez. Mais en même temps, eux aussi portent des blessures douloureuses. Le mari de Micheline, Jean-Pierre, est décédé dans des circonstances nébuleuses. Olivier a aussi perdu quelqu'un de cher à ses yeux, un personnage prénommé Steve. Quel est le lien avec Simon/Carl? Tous ces événements sont-ils connectés?

Voilà les méandres empruntées par Aveux, une série intelligente où la tension est à couper au couteau et où les silences, les cachotteries, empoisonnent la vie des protagonistes. «Des fois, c'est mieux de pas savoir», chuchotera d'ailleurs Simon Laplante à la fin du deuxième épisode. Ah oui?

Oui, l'intrigue d'Aveux se déploie en partie à Montréal, mais pas le Montréal branché du Mile-End ou du Plateau, mais le Montréal des familles ordinaires, qui mènent des vies normales, qui dégotent des petits boulots et qui mélangent des «si» avec des «rais». Bref, ça fait du bien de voir et d'entendre autre chose que des jeunes professionnels urbains au petit écran. À ce sujet, les dialogues de Serge Boucher débordent de réalisme.

Portez aussi attention au personnage campé par Marie-Hélène Thibault, soit la belle-soeur de Carl/Simon. Serait-elle plus perspicace que l'on pense?

Je lévite

Avec le vidéoclip Celebration de Madonna. À 51 ans, la Madone réussit encore à se réinventer dans un clip hyper léché, gracieuseté du maître Jonas Akerlund, qui a aussi réalisé le superbe Ray of Light et le spectaculaire Paparazzi pour Lady GaGa.

Je l'évite

Les pubs radio du Diable Vert. Pouvez-vous croire qu'en 2009, on se serve encore des expressions «grosse queue», «ça ne va pas rentrer», et que l'on joue sur leur - ô subtil - double sens pour rabattre des clients vers un bar universitaire? D'une vulgarité totale.

Pour joindre notre chroniqueur: hdumas@lapresse.ca