Triste nouvelle: après quatre saisons à C'est bien meilleur le matin, la pétillante Catherine Perrin, qui forme avec René Homier-Roy un des duos radiophoniques les plus allumés des ondes, ferme son micro vendredi et ne le rallumera pas à l'automne.

Se lever aux aurores et courir les spectacles tous les soirs, c'est terminé pour Catherine Perrin, maman de deux enfants. Pas que cet horaire brisé «de camionneur» l'ait usée, brûlée et lessivée. «Je m'y suis habituée en deux semaines», note la chroniqueuse culturelle, qui désire passer ses matinées et ses soirées avec sa progéniture. «Ce n'est pas de gaieté de coeur que je quitte. J'ai adoré ces quatre saisons. La radio le matin, c'est un vrai feu roulant», note Catherine Perrin en entrevue téléphonique.

Tout comme Valérie Letarte, Catherine Perrin a accompli son boulot de vadrouilleuse avec rigueur, précision, vivacité et intelligence. Le tout enrobé dans un vocabulaire riche et coloré. Elle nous manquera, c'est clair. Rebecca Makonnen héritera d'une partie de sa tâche à la rentrée.

Consolation: Catherine Perrin demeure à la télévision de Radio-Canada. En septembre, elle pilotera la nouvelle incarnation d'On fait tous du show business, qui change de nom pour Six dans la cité. Oui, comme dans Sex and the City. Oui, comme dans La bande des six. Concept? Très simple. Six chroniqueurs culturels (elle-même, René Homier-Roy, Nathalie Petrowski, Geneviève Guérard, Franco Nuovo et Marie-Christine Blais) fouinent partout en ville et reviennent en studio pour confronter leurs opinions. Pas de reportages. Que de la critique, de l'analyse et des débats musclés, on l'espère.

Et attention, avec autant de têtes fortes (j'ose à peine écrire grandes gueules) autour de la table, ça risque de brasser. «Oui, il y a des personnalités plus fortes, mais jamais ça ne va tomber dans un cirque. Ce sont des gens, plus âgés, qui sont aussi capables d'autodérision. La semaine, les médias électroniques sont souvent en mode promotion. Et nous, le week-end, nous ferons dans l'opinion», détaille Catherine Perrin.

Et pas question de copier la formule de Suzanne Lévesque, où les Petrowski, Homier-Roy, Bazzo et Germain déchiquetaient et broyaient des artistes et leurs oeuvres à grands coups de répliques assassines. «Ce n'est pas une nouvelle Bande des six. J'assume le clin d'oeil, même si je n'ai jamais voulu entrer dans le vitriolique», confie Catherine Perrin.

Tous les dimanches, pendant 90 minutes, ce nouveau «groupe des Six» échangera vivement sur le théâtre, les arts visuels, le cinéma, les livres, les spectacles, bref, tout ce qui rattache à la culture. Ah oui, vous savez pourquoi le titre On fait tous du show business a été largué? Les droits d'auteur. Comme il s'agit d'une chanson de Diane Dufresne, les producteurs déboursaient des milliers de dollars en redevances uniquement pour l'employer. Et en cette période sombre dans les médias, les patrons rognent partout où ça dépasse.

Moins de fun à CKOI

CKOI saigne. La puissante station qui diffuse «plus de hits, plus de fun» n'a pas renouvelé les contrats de deux membres de son émission matinale Juste pour le fun, soit l'animateur Richard Turcotte et l'humoriste Jean-Claude Gélinas.

Turcotte et Gélinas annonceront ce matin à leurs auditeurs du 96,9 FM qu'ils quittent la station vendredi. Et Guy Jodoin? CKOI le garde dans son giron, assure le vice-président de Corus Québec, Mario Cecchini. À Montréal, Corus exploite les stations CKOI, Q92, le 98,5 FM, CKAC 730 et Info 690.

Joint hier, Jean-Claude Gélinas n'a pas caché sa déception. «Surtout que j'avais beaucoup de commentaires sur Les p'tites vites. Ça générait beaucoup de clics», soutient l'humoriste.

Ex-coéquipier des Grandes Gueules à Énergie, Richard Turcotte a franchi les portes de CKOI dans la controverse, en septembre 2007. Une clause de non-concurrence le liant à Énergie a finalement été cassée par un tribunal quelques avant son entrée en ondes.

Hier, Richard Turcotte affirmait quitter le 96,9 sans le moindre scandale. «Tout ça est arrivé naturellement. Il n'y a pas eu de grand drame. Je continue tout l'été à Salut, bonjour Week-end jusqu'à ce que Pénélope McQuade soit rétablie», indique Richard Turcotte, qui a été à la barre de Juste pour le fun pendant deux ans.

Mario Cecchini, cadre chez Corus, dit laisser Turcotte et Gélinas en très bons termes. «On peut dire qu'en radio, ce n'est pas partout pareil», glisse-t-il, décochant une flèche au compétiteur Astral qui a très mal géré le renvoi d'Annie Lessard, après 20 ans à l'antenne de Rock-Détente.

Selon les derniers sondages BBM, Juste pour le fun attirait en moyenne 24 200 auditeurs à la minute, la plaçant loin derrière les meneurs: Puisqu'il faut se lever au 98,5 FM (61 650 auditeurs à la minute), C'est bien meilleur le matin au 95,1 FM (54 310 auditeurs) et C't'encore drôle à Énergie (37 220 auditeurs).