Luxe ou nécessité, la télé? Nécessité, ont répondu, début avril, 52% des Américains sondés par le réputé Pew Research Center. Nécessité comme dans: le câble de Vidéotron entre directement dans mes veines et le couper équivaudrait à une mort lente, atroce et inhumaine.

Au palmarès des commodités indispensables à la vie moderne, le poste de télévision se classe au troisième rang devant le four à micro-ondes (47%), mais derrière le climatiseur (54%) et le sèche-linge (66%).

 

Qu'est-ce que ces chiffres scientifiques nous apprennent? Facile. Que les Américains aiment d'abord a) être au frais, b) enfiler des vêtements secs pour ensuite c) passer une agréable soirée avec leur amie la télé.

Trêve de niaiseries, posséder un écran plat de 50 pouces ou un vieux modèle à cadran, c'est à la fois un luxe et une nécessité. Pour bien des gens, la télé représente un divertissement peu coûteux, un outil d'apprentissage, une source inépuisable de conversations aux Midis de Véro et un moyen efficace de vérifier les numéros gagnants de La poule aux oeufs d'or.

La télévision se métamorphose en luxe quand elle nous sert des émissions bonbons ou qu'elle nous pousse à consommer des gâteries comme celle-ci, parfumée et sucrée: après 20 ans d'attente, le coffret DVD de la première saison de Thirtysomething - La trentaine - sortira le 25 août. Enfin.

Bien sûr, on pourrait facilement s'en priver et économiser les 60$ que coûtera ce précieux objet. Mais avouez que, par un samedi gris et frisquet, quel délicieux plaisir que de renouer avec Michael, Hope, Nancy et Elliot, un thé Tazo à la main, une douillette sur les jambes, pendant que la pluie tambourinera sur la fenêtre. Le bonheur.

Si cette série douce-amère sur des yuppies de Philadelphie, diffusée en 1987 et 1991 au réseau ABC, a mis autant de temps à sortir des voûtes, c'est en raison de la complexité et du coût exorbitant des droits associés aux chansons incrustées dans le scénario. Le même problème bloque, depuis près de 20 ans, la sortie légale des coffrets DVD de la géniale série The Wonder Years, qui mettait en vedette Kevin Arnold, la belle Winnie Cooper et l'ami à lunettes Paul Pfeiffer.

Parlant de petit luxe abordable, la septième saison de 24 atterrit dans les magasins le mardi 19 mai. Yeah! Le CTU a été démantelé et l'action déménage, pour la première fois, de Los Angeles à Washington. Tic, tac. L'increvable Jack Bauer part aux trousses du présumé terroriste responsable d'une grosse brèche dans le système informatique ultra secret du gouvernement américain: Tony Almeida. Tic, tac. Oui, ce même valeureux Tony (non, il n'est pas mort dans la cinquième année, vous comprendrez plus tard) qui a combattu Nina Myer, Andre Drazen et Ramon Salazar aux côtés de Jack pendant toutes ces années. Pourquoi a-t-il retourné sa veste (antiballes)? Tic, tac, tic, tac.

Des luxes exquis du même genre, il y en a des tonnes: revoir nos épisodes préférés de Friends, rigoler des bloopers du Coeur a ses raisons, découvrir l'humour décapant d'Absolutely Fabulous 15 ans après tout le monde, rire des mêmes blagues de 30 Rock 10 fois d'affilée ou baigner dans la superficialité décadente de Nip/Tuck.

Alors, nécessaire, la télé de luxe? Non. Divertissante, réconfortante et amusante, ça oui.

Je lévite

Avec le film State of Play. Un thriller politico-militaire furieusement intelligent porté par des acteurs brillants (Hellen Mirren, Russell Crowe, Ben Affleck). Le tout sur fond de crise dans les journaux, où une jeune blogueuse (Rachel McAdams) s'allie à un reporter bourru de la vieille école (Crowe). Inspirant.

Je l'évite

Le concours Partez dans le Sud avec Sylvain Cossette de Brault&Martineau. Un mobilier de chambre colonial payable en 36 versements. Punta Cana en été. Et un chanteur qui fredonne More Than A Feeling du matin au soir. Est-ce vraiment un prix? Troublant.