Chers amis, prenez des notes. À Hollywood, personne n'apostrophe Jennifer Love Hewitt, star de Ghost Whisperer (ou sa version française Melinda entre deux mondes sur Ztélé), par son vrai nom. Sur un tapis rouge, ne beuglez donc pas «Jennifer, Jennifer, par ici!», mais plutôt «Love, un autographe, s'il vous plaît?» C'est tellement plus joli, non?

Ici, sur le plateau de cette série romantico-ésotérique, tout le monde l'appelle Love. Love raconte les meilleures blagues! Vous devriez entendre Love chanter (NDLR: euh, non merci)! Love travaille comme une vraie pro! Love est tellement gentille! Ouais, ouais, c'est ça. Tant qu'à y être, Love a-t-elle sauvé 17 enfants de l'incendie d'un orphelinat en Inde sans abîmer sa manucure française et sa mise en plis à 400$?

 

C'est tellement joli, cette abondance de Love, que ça finit par énerver. Et ça ne colle pas du tout avec ce que les tabloïds américains rapportent de cette actrice capricieuse et friande d'attention médiatique. Notamment, cette habitude désagréable que Love a de prévenir les paparazzis de l'heure précise à laquelle elle dévalisera les boutiques du boulevard Robertson. Mettons que la notion de «photo prise sur le vif» prend ici un tout autre sens.

Rencontrée dans un hangar gris des studios Universal, dans les collines de Hollywood, Love, qui vient de fêter ses 30 ans, est jolie et charmante. Mais, comme bien des actrices, elle ne dégage pas grand-chose et récite un chapelet de banalités. Du genre: «Je me sens aujourd'hui beaucoup plus femme à 30 ans que je ne l'étais à 20 ans.» Ou ce cliché par excellence: «L'équipe technique de Ghost Whisperer est devenue, au fil des ans, comme ma deuxième famille.»

Quittons le plateau un peu terne et ennuyant de Ghost Whisperer et dirigeons-nous vers celui de Criminal Minds à Griffith Park, dans l'est de Los Angeles, où nous attend toute la distribution de cette série policière (Esprits criminels en version française, dont la deuxième saison démarre à TVA le vendredi 3 avril, à 21h).

Non, correction ici. Il n'y a que l'actrice Kirsten Vangsness, qui incarne l'excentrique et crack de l'informatique Penelope Garcia, qui nous attend. Les autres accusent une bonne demi-heure de retard.

La brave Kirsten, dont la minijupe remonte jusqu'à ses sous-vêtements, ce n'est pas très chic, meuble donc la conversation pendant 20 grosses minutes, ponctuées par de longs silences où personne ne sait plus trop quoi demander. Malaise. Comme musique d'ambiance, des ouvriers construisent un décor et le concert de leurs scies stridentes enterre la voix fluette de la comédienne californienne. Double malaise.

Bon, la vedette de l'émission, Joe Mantega, alias l'agent David Rossi, se pointe enfin. Ce qu'il aime le plus dans Criminal Minds? La stabilité que lui procure l'émission. D'accord. Passons à la vedette suivante, soit Thomas Gibson, qui se glisse dans les vêtements de Aaron «Hotch» Hotchner. C'est ce même Thomas Gibson qui jouait Greg dans la défunte sitcom Dharma&Greg du réseau ABC. Vous le replacez? Bon. Manque de bol, car Hotch brille par son absence aujourd'hui.

Tiens, voilà les ouvriers qui repartent leur boucan. Glamour, Hollywood? Pas trop non. C'est plutôt comme le plateau de L'auberge du chien noir sans les Westerners, sans les perruques et sans Caboose, mais avec du budget.

Je lévite

Avec Star, nouvel extrait d'Estelle. Cette princesse britannique de la soul, qui fusionne habilement la pop, le r'n'b et le hip-hop, a accouché du disque bijou Shine en 2008. Sur Star, disponible sur iTunes, Estelle met encore le feu au plancher avec un échantillonnage évoquant Everywhere de Fleetwood Mac couché sur de puissantes et profondes basses. Magique. Et groovy.

Je l'évite

Lebeau répare, Lebeau remplace! OK, assez c'est assez. Sérieusement, combien de fois dans une soirée télé, cet annonceur de pare-brise nous enfonce-t-il dans le crâne cette ritournelle aliénante? Lebeau répare, Lebeau remplace! Avouez que ça s'imprègne de façon permanente dans notre cerveau. Arrrgh!