Les geeks et les nerds (coucou!) raffolent de Lost, une superbe série truffée de références aux grands philosophes (Rousseau, Locke), à des physiciens célèbres (Faraday) ou à des éléments de culture pop (Wonderwall d'Oasis ou La mer de Charles Trenet).

Après une quatrième saison rognée par la grève des scénaristes, ABC diffuse ce soir trois heures de Lost: une heure de récapitulation, suivie des deux premiers épisodes de cette cinquième et avant-dernière saison. Ce délicieux marathon commence à 20 h (et au début de mai sur les ondes de Radio-Canada). Premier avertissement: n'enregistrez pas sur l'antenne locale de CTV, car Lost n'y joue plus. La série a été mutée sur la chaîne numérique A. Deuxième avertissement: cessez de lire immédiatement si vous n'avez pas encore entamé la quatrième année de ces joyeux naufragés.

C'est bon? J'adore Lost, où chacun des épisodes boucle plusieurs intrigues, tout en nous projetant sur 142 nouvelles pistes d'exploration. Les six survivants du vol Oceanic 815 retourneront-ils dans cette île aussi mystérieuse que magique? De quelle façon John Locke, alias Jeremy Bentham, a-t-il trouvé la mort? Pourquoi Claire a-t-elle abandonné son bébé (Aaron) en pleine nuit pour se réfugier dans la cabane en bois de Jacob? Où se terrent les ours polaires? Et Jin a-t-il péri dans l'explosion du bateau?

Il existe plusieurs façons de dévorer Lost, ce qui fournit à la série un éclectique bassin d'accros. Les amateurs de bang! bang! se délectent des scènes de poursuites endiablées dans la jungle, où le commando de Keamy mitraille autant les Autres (et l'énigmatique Benjamin Linus) que la tribu de Jack Shephard.

Les philosophes décortiquent la mythologie et le symbolisme enrobant cette oeuvre télévisuelle fière et ambitieuse. Du genre: l'île représente-t-elle un purgatoire des âmes en transit vers l'au-delà? Cette théorie a cependant été démolie par un des créateurs de Lost, le prolifique J.J. Abrams (Felicity, Alias).

Les scientifiques analysent le positionnement de l'île dans cet étrange champ de distorsion temporelle et s'interrogent sur la signification logique des chiffres qui tourmentent le sympathique Hurley.

En fouillant sur les nombreux sites consacrés à l'émission culte d'ABC, le fan de Lost croule sous une montagne d'infos colligées par des téléspectateurs zélés. Par exemple, saviez-vous que le logo de l'initiative Dharma renferme des caractères asiatiques, qui se retrouvent aussi dans le drapeau de la Corée du Sud, pays d'origine de Sun et Jin? Le célèbre psychiatre suisse Carl Gustav Jung a longuement étudié ces symboles dans l'élaboration de sa théorie sur la «synchronicité», soit «l'occurrence simultanée de deux événements liés par le sens et non par la cause».

Lost regorge de ce type de coïncidences, comme l'ours polaire de la bande dessinée de Walt qui attaque les survivants du vol 815 d'Oceanic et Monsieur Eko qui s'écrase sur la même île que son frère. Une des clés de l'énigme repose-t-elle sur cette intrigante synchronicité?

D'ailleurs, le mot Lost désigne aussi Lommel et Steinkopf, une abréviation composée des noms des deux scientifiques allemands qui ont perfectionné l'utilisation militaire du gaz moutarde. À petite dose, le gaz moutarde - ou ypérite ou gaz LOST - entre dans la composition de certaines chimiothérapies qui guérissent des cancers (comme celui de Rose, tiens, tiens). À forte dose, il extermine des populations entières. Souvenez-vous de l'immense fosse où Ben a enterré tous les membres - gazés - de l'initiative Dharma. Charlotte Lewis et Daniel Faraday ont ensuite neutralisé (ou tenté de libérer?) ce poison chimique à la station Tempête.

Autre détail croustillant: à la fin de la guerre froide, des tonnes de LOST ont été enfouies 10 000 lieues sous les mers. L'île de Lost flotterait-elle sur un de ces stocks de gaz moutarde?

Tous ces éléments, qui s'imbriquent les uns dans les autres, ne déboulent pas par hasard dans nos salons depuis septembre 2004. Ils s'inscrivent dans une vision globale de la série, un plan d'ensemble logique, cohérent et d'une précision effrayante. Vraiment, les créateurs de Lost frôlent le génie.

Cette cinquième saison s'attaquera, je l'espère, à une série d'autres secrets de l'île. Comment Ben déclenche-t-il la fureur du monstre de fumée? Pourquoi Penelope s'acharne-t-elle autant à retracer Desmond dans le Pacifique? Travaillerait-elle pour son père, le richissime Charles Widmore, qui, de son côté, tisse des liens louches avec Sun?

En anglais, certaines réponses clignoteront ce soir. En français, il faudra patienter jusqu'au printemps. Namasté!

Les mystères du crédit

La facture a présenté hier soir la première tranche de sa série de deux sur les cartes de crédit. Super intéressant. La suite: mardi prochain, à 19 h 30. Si vous croyez tout savoir sur ces inoffensifs bouts de plastique, détrompez-vous. L'équipe de Pierre Craig y révèle des infos surprenantes, notamment sur la façon de calculer les intérêts sur les soldes impayés. Mettons que vous y repenserez deux fois avant de n'acquitter que le paiement mensuel minimum.

Toujours à la SRC, Les Parent (1 147 000), L'auberge du chien noir (1 194 000) et Les boys (1 060 000) ont conservé leur place dans le club sélect des émissions millionnaires. Tout sur moi a intéressé 589 000 fans. À TVA, la présentation à 20 h d'une autre émission spéciale sur Céline Dion (encore?) a retenu l'attention de 635 000 téléspectateurs.

 

Photo: ABC

Il existe plusieurs façons de dévorer Lost, ce qui fournit à la série un éclectique bassin d'accros. Les amateurs de bang! bang! se délectent des scènes de poursuites endiablées dans la jungle, où le commando de Keamy mitraille autant les Autres (et l'énigmatique Benjamin Linus, Michael Emerson, à droite)) que la tribu de Jack Shephard (Matthew Fox, à gauche).