Décrocher un succès à la télé, c'est bien. Mais durer, c'est mieux. Rendons donc à Fabienne ce qui appartient à Fabienne: accrocher plus de 850 000 téléspectateurs au train-train quotidien de l'école Sainte-Jeanne-d'Arc, tous les soirs depuis septembre 1996, c'est un joli tour de force, un record de longévité qu'aucun autre scénariste n'a accompli au petit écran québécois.

Pour ceux d'entre vous qui se tapiraient en Floride avec Louis et Véro, sachez que la SRC présente ce soir le 1500e chapitre du feuilleton Virginie. Et comme pour la 1000e, Fabienne Larouche a pondu un radioroman spécial, l'épisode 1499-A, que la société d'État diffusera ce matin au 95,1 FM tout de suite après le bulletin de nouvelles de 9 h. Une table ronde suivra avec l'auteure et productrice, la psychologue Rose-Marie Charest, la journaliste Esther Bégin et l'écrivain Benoit Gignac.

 

Dernier volet des festivités du 1500e: une demi-heure sur les coulisses de la production quotidienne du téléroman, intitulée Virginie: un petit miracle, que Radio-Canada a insérée tout de suite après l'épisode charnière (à 19 h 30).

«Il se passe toujours quelque chose dans Virginie. J'ai du plaisir à l'écrire. Dans tout ce que je fais, c'est ce que j'aime le plus», détaille Fabienne Larouche en entrevue téléphonique.

De l'action et du drame, Fabienne en promet pour ce soir. D'abord, trois nouveaux personnages admis par Ouellet (Michel Forget) arpenteront les corridors de Sainte-Jeanne-d'Arc: un psychotique (Pierre-Luc), un meurtrier (Maxime) et un Palestinien (Mahmoud, le neveu de Mohamed). Puis, vous avez sans doute vu les autopromotions, le toit de l'école coule. Dangereusement. S'effondrera-t-il? Et une des deux Virginie (Charest ou Maltais?) périra-t-elle sous les débris?

Selon Fabienne Larouche, le 1500e épisode renfermera des effets spéciaux. Une première pour le feuilleton. «Nous sommes une belle gang dans Virginie. Ce sont des acteurs inspirants. Et on ne coûte que 91 000 $ la demi-heure», note la volubile Fabienne Larouche.

Évidemment, il est difficile de souligner cet anniversaire sans mentionner le départ houleux de la première Virginie (Boivin), incarnée par Chantal Fontaine, qui a été le visage du téléroman pendant ses 12 premières saisons (la SRC diffuse présentement la 13e). «Virginie, ç'a toujours été l'école. Au tout début, la quotidienne a failli s'appeler Poly pour la vie ou Sainte-Jeanne-d'Arc. Mais les vendeurs de publicité de Radio-Canada n'aimaient pas ça», souligne Fabienne Larouche.

Officiellement, le contrat pour l'écriture d'une quotidienne de Fabienne Larouche expire en 2012. Virginie vivra-t-elle jusque-là? «Honnêtement, je ne sais pas combien de temps ça dure une quotidienne. C'est quoi la durée de vie d'un soap?» demande Fabienne Larouche.

Ma réponse: tant que les gens regardent. Avec une moyenne de 650 000 téléspectateurs cet automne, pas de danger pour Virginie Charest: le toit de Sainte-Jeanne-d'Arc ne lui écrasera pas la tête. À moins que...

Bye Bye: entendre, comprendre et agir!

Au tour du grand patron des services français de Radio-Canada, Sylvain Lafrance, de souffler sur les braises du Bye Bye 2008, qui ne s'éteindront pas avant, attendez que je calcule, au moins une autre semaine. «Avons-nous été trop tolérants dans le cas du dernier Bye Bye? La réponse que nous recevons du public est oui et nous en prenons acte», écrit Sylvain Lafrance dans une missive envoyée aux quotidiens hier et publiée dans nos pages.

Voilà maintenant deux grosses journées que les bonzes de la SRC «prennent acte» des critiques des téléspectateurs et «entendent» leurs doléances (glissez ici un long soupir). C'est le discours classique du relationniste embourbé dans une situation délicate: «Oui, j'entends ce que tu me dis et je comprends très bien tes frustrations». Répétez cette phrase en inclinant la tête sur le côté, tout en adoptant un ton de voix mielleux. Bingo! Vous avez réussi votre cours d'acte de contrition 101. Note: A ".

Malheureusement, le fond de la controverse n'a pas encore été débattu: si les blagues du Bye Bye ont tant choqué le public, pourquoi personne dans la grande tour n'a songé à les éliminer AVANT la diffusion de la revue de fin d'année? Et Sylvain Lafrance juge-t-il que Louis et Véro ont poussé les farces du côté du mauvais goût? Sa lettre ne le spécifie pas. Mais soyez rassurés: la SRC sait entendre.