Bon. Maintenant que vous connaissez ma dépendance affective à Occupation double, voici une autre révélation qui consolidera mon statut (Facebook) de mononcle en chef: je raffole (toussotement gêné) de la musique de Noël.

Pas la muzak disco kitsch que crachent les haut-parleurs du Darfour Laval, oups, attendez, du Carrefour Laval. Non. La vraie musique de Noël. La trad. Celle qui fait rapapampam. Celle qui danse dans la cheminée. Et celle qui galope au petit trot avec son cheval et ses grelots.

Bon an, mal an, ma collection de CD aux titres enneigés gonfle comme une décoration de chez Costco plantée devant un bungalow de Saint-Bruno. Tenez, hier, j'ai craqué pour The Hotel Café Presents Winter Songs, un disque bijou qui a illuminé, telle l'étoile du Berger, mon iPod. KT Tunstall y glisse une pimpante Sleigh Ride et Fiona Apple y construit un craquant Frosty the Snowman. Voilà un bon exemple de musique-foulard: douce, soyeuse, réconfortante et dans laquelle on s'emmitoufle en souriant.

Au rayon québécois, la pochette de Joyeux Noël de Ginette Reno, qui date de 1970, accumule les égratignures. Un vrai classique. Le meilleur, en fait.

Chez les Américains, le Rat Pack (Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis Jr) me réchauffe avec les pièces Baby It's Cold Outside et I've Got My Love To Keep Warm. Pour un peu de pep, je dépose dans le lecteur le joli A Swinging Christmas d'Ella Fitzgerald ou l'album de Noël des Supremes. Magique.

Autre favori: le Merry Christmas de Bing Crosby, que j'ai rayé et racheté à plusieurs reprises. Pour augmenter ma cote hipster, je dégaine mon Have A Merry Chrismukkah, une compilation de l'émission The O.C. qui réunit Ron Sexmith, Rooney et The Raveonettes.

Sinon, je me vautre dans des plaisirs coupables: Blue Christmas d'Elvis Presley, Mes joies quotidiennes de Marie-Michèle Desrosiers, Les enfants oubliés de Fernand Gignac, Fa La La de Bundock, Santa Baby d'Eartha Kitt et Marie Noël de Robert Charlebois. Sans oublier: Last Christmas de Wham! , Do They Know It's Christmas de Band Aid, L'enfant au tambour de Johanne Blouin et Christmas (Baby Please Come Home) de U2.

Ne le dites pas trop fort, mais j'aime bien également le CD de Noël de l'émission Ally McBeal. Chut!

Et qui dit musique du temps des Fêtes dit aussi monologues de circonstance. Chez les Dumas, comme dans le bon vieux temps, on se réunit autour du poste de radio pour écouter La Charlotte prie Notre-Dame de Marie Dubas (tellement mélo!), Noël au camp de Tex Lecor («Rosaire, quelle heure qu'y'est? Minuit dans vingt!»), l'explication du Jeu de cartes de Roméo Pérusse, ainsi que la confession du Père Gédéon, qui pleure la mort de son petit Dominic, emporté par la «maudite drogue».

Oui, c'est un brin quétaine. Mais ça reste une tradition, un rituel, qui, dans notre société désacralisée, donne un sens à cette fête de plus en plus païenne et impie. (wouah, cette phrase très denisebombardiesque m'effraie moi aussi). Vite. Retournons dans Le sentier de neige des Classels, où «la neige en bohème fondait sous nos pas».

Je lévite

Avec The Wire du réseau HBO. Non, mais quelle série télé touffue, dense et intense. L'histoire? Celle de la police de Baltimore, qui met sur écoute une bande de trafiquants de drogue confortablement installée dans les HLM crasseux de l'ouest de la ville. Un explosif mélange qui évoque Les Soprano et Omertà. Vraiment, du crack télévisuel.

Je l'évite

Les pubs du Relais des Oliviers. Vous savez, c'est le vin avec l'étiquette dorée? Bien, oui, pensez-y plus fort. C'est le vin que la SAQ ne vend pas et que seules les épiceries offrent en exclusivité. Ça vous revient, là? Quoi? L'argument massue et béton de la distribution unique en supermarché ne vous enthousiasme pas plus que ça? Tsss!