Avec son humour absurde et son ton irrévérencieux, La grande bataille d'ARTV m'a replongé dans les souvenirs rigolos de Ding et Dong le film, où Claude Meunier et Serge Thériault revisitaient Le Cid de Corneille (quelle pièce d'anthologie!).

Même folie. Même esprit fantaisiste. Pour juger vous-mêmes de La grande bataille, un ovni télévisuel difficile à décrire, syntonisez ARTV le samedi 6 décembre à 21 h.

 

La grande bataille, c'est un collage de courts sketchs mettant en vedette des figures historiques ayant peuplé la Nouvelle-France comme Samuel de Champlain (Pierre Collin), Frontenac (Réal Bossé), le père Jean de Brébeuf (François Papineau), Madeleine de Verchères (Edith Cochrane) et Radisson (Martin Drainville). Tous portent des costumes d'époque, mais récitent leurs lignes dans le français d'aujourd'hui. Ah oui, tous les personnages ont été téléportés quelques mois avant la grande bataille des plaines d'Abraham de septembre 1759.

«Il ne faut pas y voir une série historique, car elle est remplie d'anachronismes», prévient la directrice des programmes d'ARTV, Jacinthe Brisebois.

Avertissement à tous les Serge Bouchard en herbe, pas la peine d'écrire des lettres de bêtises aux patrons d'ARTV pour leur signaler que Frontenac a péri en 1698 et qu'il n'a donc pas pu jouer du canon avec Wolfe et Montcalm. Ils le savent déjà.

L'idée de La grande bataille est fort séduisante, mais donne un résultat plutôt inégal au petit écran. Certaines capsules vous arrachent d'éclatants sourires. D'autres, où les mots «irrigation» et «colon» prennent une tout autre couleur, tombent carrément à plat. Par exemple, dans une vignette un peu ratée, Frontenac et le père Brébeuf s'obstinent sur le changement de nom du chemin du Roy. Bof.

Puis, Frontenac demande à Radisson et à Des Groseillers (Louis Champagne) de repartir sur la route des Indes. Non, répondent les deux explorateurs. «J'ai un rendez-vous avec Jeanne-Mance pour des verrues plantaires. Et vous savez combien c'est long avoir un rendez-vous», blague Radisson. «Moi, mon linge de corps est sur le feu», note Des Groseillers.

Pour l'instant, La grande bataille ne comporte que deux émissions de 30 minutes. ARTV n'a pas encore statué sur la suite.

Une blondeur payante

Tuons la une tout de suite: la nouvelle recrue de TVA, Chantal Lacroix, n'a pas simplement blondi sa tignasse «pour le kick». Cette opération capillaire sent plutôt le coup de marketing. L'ex-animatrice de Donnez au suivant a paraphé un contrat pour devenir la porte-parole québécoise des produits colorants Garnier Nutrisse Cream. Aux États-Unis, c'est la comédienne Sarah Jessica Parker, alias Carrie Bradshaw dans Sex and the City, qui vante les vertus de ces teintures maison.

Et c'est à la demande de Garnier, une marque qui appartient au géant L'Oréal, que la mère Teresa de la télévision québécoise a couvert de blond doré sa chevelure rousse. «Quand nous lui avons proposé de devenir blonde, Chantal était super emballée. Et nous étions bien contents qu'elle accepte de se prêter au jeu», explique le chef des produits de coloration chez Garnier, Samuel Bussières.

Les pubs de Chantal Lacroix dans toute sa blondeur apparaîtront dans les magazines de mode québécois de mars 2009. Ce qu'elle vendra? La collection Garnier des «blonds lumineux». Dieu merci, ce n'était pas la ligne «noir corbeau gothique». Pas sûr que TVA aurait rigolé.

Cacophonie à 2 millions

Les trois chefs québécois ont décroché une meilleure audience que leurs compatriotes du fédéral. Le débat provincial de mardi soir a intéressé 1 986 000 téléspectateurs, contre 1 647 000 pour celui du fédéral, qui a été diffusé le 1er octobre. De ces 2 millions d'amateurs de discussions cacophoniques, 1 046 000 ont choisi TVA, contre 615 000 qui ont opté pour la SRC. Le reste des téléspectateurs a été distribué entre RDI (162 000), LCN (104 000) et Télé-Québec (59 000).

Concrètement, cela signifie que 5 millions de Québécois ont boudé cet exercice démocratique. Et 2 millions dans les sondages BBM, c'est ce que récolte, tous les dimanches soir, Julie Snyder à la barre du Banquier.

Dans ma chronique d'hier, je m'interrogeais: pourquoi Pauline Marois a-t-elle été stationnée à l'autre bout de la table? D'abord, les places ont été attribuées au hasard. «Et c'est une question de configuration pour les angles de caméra», précise le porte-parole du Consortium des télédiffuseurs, Denis Pellerin.

Malgré les critiques essuyées, la formule assise ne bougera pas. «C'est plus dynamique, plus souple. Un débat entraîne nécessairement des périodes de cacophonie», enchaîne Denis Pellerin.

Dimanche à la télé...

Guy A. Lepage accueille Claude Meunier et Marc Messier pour le film Le grand départ, le Dr Henry Morgentaler, l'écrivain Victor-Lévy Beaulieu, le commentateur Ron Fournier, le lutteur Jacques Rougeau, le club des ex de RDI (Liza Frulla, Marie Grégoire et Jean-Pierre Charbonneau), ainsi que Johanne Tassé, la fondatrice des Centres d'adoption d'animaux de compagnie du Québec.

À TVA, Dieu, merci! reçoit Charles Lafortune, André Robitaille, Stéphane Archambault et Mitsou. Quant à La cour des grands, il s'agit de la dernière de la saison avec Les Grandes Gueules et Sylvain Cossette.

 

Photo: ARTV

Edith Cochrane dans la peau de Madeleine de Verchères dans La grande bataille.