Eh bien, ça parle au diable! Le cocréateur de South Park, Matt Stone, qui a grandi au Colorado, a déjà déclaré: «Je déteste les conservateurs, mais je déteste encore plus les progressistes.»

Voilà qui explique, en partie, l'engouement des téléspectateurs républicains pour ce dessin animé à la fois rigolo et scato, tel que rapporté dans votre Presse préférée d'hier, m'écrit Pierre-Luc Girard-Lauriault.

 

En fait, Stone et son complice Trey Parker, deux éternels ados qui trippent sur des jeux vidéo, se décrivent comme des «libertaires», donc partisans des libertés individuelles absolues, autant sur le plan social que politique. Un courant plus souvent associé à la droite qu'à la gauche, mettons.

En se servant des personnages fictifs d'Éric Cartman, Kenny McCormick, Stan Marsh et Kyle Broflovski, Stone et Parker tirent autant sur les écolos, le Canada, Céline Dion, George W. Bush, l'éducation sexuelle à l'école, Lindsay Lohan, la censure, que les programmes antidrogue en milieu scolaire.

L'expression «South Park Republicans» a été inventée, en 2001, pour décrire une frange «jeune et cool» du parti de John McCain dont les opinions politiques s'approchent de celles ridiculisées par la populaire comédie. Stone et Parker ont rapidement dénoncé cette analyse bidon, refusant d'être associés à un parti politique.

En 2007, année où l'irrévérencieux dessin animé a fêté ses 10 ans, le magazine Rolling Stone a qualifié South Park de «plus stupide émission de télévision intelligente». Dans ce papier fleuve, ni Stone ni Parker, dans la fin trentaine, n'ont dévoilé leurs couleurs politiques. La journaliste Vanessa Grigoriadis y note que Stone appuie le mariage gai et que Parker possède des armes à feu. Aucun des deux n'a voté aux dernières élections.

«Le choix se fait toujours entre un imbécile et un twit. Ça intéresse qui? Si Al Gore avait battu George W. Bush, les choses ne seraient pas vraiment différentes aujourd'hui», a déclaré Trey Parker à la prestigieuse publication spécialisée en musique rock.

Voilà pour le chapitre South Park. Pour clore celui de la langue française, que décapitent plusieurs animateurs de télé et de radio à grands coups de tronçonneuse, voici quelques-unes de vos observations.

«Effectivement, la lalalisation dérange. Et que penser du: ça s'est avéré vrai. Pire encore: ça s'est avéré faux», écrit Maud Boucher.

«Et en plus des lalala, les oreilles me frisent quand j'entends la prononciation des chiffres comme: huit-z-enfants, vingt-z-unités, aïe! déprimant», constate Hélène Dubois.

Jean Néron rage contre la féminisation mal choisie du mot «tout». «Toutes les courriels que j'envoie, toutes les gars s'en mêlent, j'ai pas lu toutes ses romans, toutes ses amis de gars, il faut que t'apportes toutes tes outils, y'a toute vu, y'a toute dit ce qui pensait ou c'est dans toutes les journaux», énumère-t-il. Plus capable.

Et il y a Brigitte, allergique à l'emploi, au pluriel, du mot «monde». «Le monde savent pas parler», ironise-t-elle.

Entendu à...

Occupation double 5, dans la bouche de Roxanne, en larmes après avoir laissé filer son coup de coeur Cedrik, barman au Edgar Hypertaverne: «J'ai peur de m'avoir trompé». Hon! Dans la même émission, la satisfaction s'entendait dans la voix de la sémillante Claudia, qui portait une fausse bedaine rembourrée et un soutien-gorge aplatissant ses seins: «Si y n'auraient pas parlé, j'aurais été mal à l'aise». Pas autant que nous.

Loft Story 5, la patronne Geneviève justifiant ses choix de fine stratège: «Comme que je voulais surprendre quelqu'un...». Puis, une savante et brillante analyse de Cynny à propos du nouveau locataire du Loft, un cochon graissé: «Imagine s'il chie sur Cynthia». Genre.