Ryan White n'avait pas le droit de «gaspiller» la victoire du Canadien comme il l'a fait hier. À son retour au jeu après un purgatoire de trois rencontres justement attribuable à deux pénalités stupides écopées la semaine dernière, à Ottawa, où les Sénateurs en avaient profité pour battre le Canadien, White a récidivé hier.

Et c'est ce qui rend son «crime» impossible à excuser. Sans raison aucune, au moment où son équipe profitait d'une avance de deux buts en milieu de troisième période, White a redonné vie aux Sabres, qui semblaient avoir déjà fermé les livres. White ne s'est pas fait insulter. Il ne s'est pas fait cracher au visage. Non! White a simplement refusé d'accepter une mise en échec légale et loin d'être féroce de Steve Ott. Avant même d'y réfléchir ne serait-ce qu'une demi-seconde, White a laissé tomber les gants. Ce faisant, il a laissé tomber son club, qui a été victime d'un but pendant la première des deux pénalités mineures imposées avec justesse par les arbitres.

White et le CH n'ont pas eu à encaisser un doublé comme ce fut le cas à Ottawa. Mais sans ce but gracieusement offert aux Sabres, Thomas Vanek n'aurait pas nivelé les chances avec moins de deux secondes à faire à la rencontre. Bon! Le Canadien aurait pu gagner en prolongation ou en tirs de barrage.

Et s'il avait gagné, on parlerait bien plus des sept victoires en 10 matchs du Tricolore. On parlerait des très belles performances de Plekanec, Bourque, Galchenyuk, Gallagher, Prust, P.K. Subban pour ne nommer que ceux-là encore hier. De l'attaque massive, qui a déjà 13 buts à son actif.

Mais on passerait sous silence des lacunes qui auraient pu faire plus mal lors des 10 premiers matchs. Des lacunes qui feront mal lors des 38 derniers matchs si aucun correctif n'est apporté. L'indiscipline en est une. C'est évident. Et je ne pense pas juste à White, qui sera cloué au pilori et sur la galerie de presse pour un moment. Je parle du Canadien en général, qui écope de beaucoup trop de pénalités mineures depuis le début de la saison.

Je parle aussi des mises en jeu. Des mises en jeu que le Canadien perd beaucoup trop souvent. Exception faite de Tomas Plekanec et de Lars Eller par moments, les autres centres se font manger tout rond. Non seulement le Canadien doit trop souvent partir après la rondelle au lieu de la contrôler, mais cette lacune oblige Michel Therrien à surutiliser Plekanec qui, après 10 matchs, est sans l'ombre d'un doute la pierre angulaire de l'attaque du Canadien. Je veux bien croire que la saison est écourtée, mais s'il doit se démener comme ça tout l'hiver, le réservoir sera vide au printemps, quand ça comptera vraiment.