Je voulais être positif ce matin. J'y tenais. Je voulais parler du brio de Carey Price, qui passe souvent inaperçu depuis le début de la saison. Je voulais parler du retour en forme de P.K. Subban. Du retour de Max Pacioretty, qui défie une fois de plus les grands principes de la médecine. Parler de l'éveil offensif de David Desharnais et de Lars Eller. Je voulais ajouter une phrase sur la victoire historique du Canada, mené par Milos Raonic, contre l'Espagne en Coupe Davis. Glisser un mot sur la performance éblouissante de Phil Mickelson à Phoenix, où il fait mieux jouer au golf qu'au hockey.

C'est impossible. Impossible, car ce serait déshonorer le hockey que de passer sous silence la performance affreuse des arbitres, qui ont transformé le match Sénateurs-Canadien en véritable farce. Si seulement le travail lamentable des arbitres se limitait au match d'hier. On pourrait comprendre.

Mais trop, c'est trop.

Les arbitres de la LNH sont tellement mauvais cette année qu'ils font passer pour des génies les arbitres de remplacement qui ont saboté le début de la dernière saison dans la NFL.

Peut-être que les arbitres se vengent de Gary Bettman, qui ne les a pas payés durant le lock-out. Je ne sais pas. Ce que je sais, car on le remarque dès qu'on suit les autres clubs à la télé, c'est qu'ils sont mauvais en simonac! Et qu'ils le sont aux quatre coins de la Ligue. Je n'avais toutefois encore jamais vu une performance aussi affreuse que celle offerte par Brian Pochmara au Centre Bell, hier. Cet arbitre, qui compte pourtant 350 matchs d'expérience dans la LNH, a été plus «poche» que son nom le laisse entendre.

Et je ne parle pas seulement du but refusé aux Sénateurs en troisième période, alors que Carey Price est sorti de son demi-cercle pour aller pousser Jakob Silfverberg. Un geste qui a entraîné une pénalité mineure au jeune Suédois, qui a privé André Benoit de son premier but dans la LNH et, qui sait, les Sénateurs d'un précieux point au classement.

Je parle surtout de toutes les autres infractions imaginaires qui ont été appelées, alors que d'autres, beaucoup plus flagrantes - comme un bâton au visage de Brian Gionta et la présence évidente de six joueurs des Sénateurs en même temps autour de la rondelle -, n'ont pas éveillé le moindre soupçon.

C'est triste. Plus triste encore, c'est qu'il faudra peut-être s'habituer. Car la majorité des changements de règlements instaurés cette saison oblige les arbitres à faire preuve de plus de jugement. À patauger dans l'interprétation.

Le hockey est un sport ultra-rapide. Cette vitesse rend périlleuse la prise de décision des arbitres. Mais demander aux arbitres, même aux meilleurs, de se creuser la tête alors qu'ils doivent très souvent agir d'instinct est injuste. Demander aux moins bons, voire aux mauvais, de s'en tirer le mieux possible donne le genre de match dont on a été témoin hier. C'est désolant. C'est inacceptable.