Plus ça change, plus c'est pareil dans le cadre des négociations visant à dénouer l'impasse dans la LNH. Le pas en avant qui a été fait mercredi a été suivi d'un autre en arrière hier.

L'optimisme associé à la décision de Donald Fehr de surseoir au projet de dissolution de l'Association a cédé la place au pessimisme lié au fait que les joueurs ont amorcé un nouveau scrutin visant à redonner, d'ici demain, ce pouvoir à leur négociateur en chef.

Grand bien leur fasse.

Le résultat du vote dépassera sans doute celui (97%) du 21 décembre dernier. Dès qu'il l'aura de nouveau à la main, Fehr utilisera sans doute cette hache au lieu de la brandir comme une menace avant de la ranger comme il l'a fait mercredi.

Ne paniquez pas pour autant, chers partisans encore préoccupés par ce vaudeville qui tient lieu de négociations. Au-delà de la menace de dissolution et des procédures judiciaires qui pendent au-dessus des deux camps depuis trois semaines, c'est la date limite du 11 janvier qui compte vraiment.

D'ici là, les deux parties continueront à se narguer et à tomber sur les nerfs des partisans, qui n'attendent plus qu'un dénouement. Quel qu'il soit.

Le reste ne compte pas. Ou si peu.

Le régime de retraite fait l'objet de débats. So what!

La durée de la convention, des contrats, la fluctuation des salaires durant les contrats? So what!

Le plafond que la Ligue veut contenir à 60 millionsdès 2013-2014 devrait être gonflé à 65 millions, selon les joueurs. So what!

Surtout que ce n'est pas le plafond qui est au centre de ce litige. C'est le plancher. Un plancher que les équipes les plus pauvres tiennent à maintenir à un maximum de 44 millions, d'où un plafond à 60 millions puisqu'il est prévu que le plafond dans la LNH est à 16 millions du plancher.

La Ligue a accepté le principe selon lequel les équipes pourront, avant la saison 2013-2014, se départir de deux contrats ridiculement élevés pour leur donner une chance de respecter les nouveaux paramètres financiers.

Ça fait l'affaire des joueurs. Sauf qu'ils voudraient que ces rachats ne comptent pas sous le plafond alors que Gary Bettman y tient.

Un mot là-dessus à M. Bettman: comme ce sont vos propriétaires qui ont saccagé le principe du plafond au cours des sept dernières années et non les joueurs, vous devriez en assumer la pleine responsabilité et leur donner raison sur ce point. Surtout que vous en avez déjà demandé pas mal. Il serait peut-être aussi temps de cesser de tenter de reprendre de la main droite ce que vous avez donné la veille de la main gauche.

Au-delà de tous ces irritants et malgré tout ce que les propriétaires et les joueurs prétendent, il n'y a rien d'assez important sur la liste des points qui opposent les deux camps pour justifier l'annulation de la saison.

Alors d'ici à ce qu'ils se résignent à régler - ou à ce qu'ils soient assez imbéciles pour annuler la saison -, laissons-les continuer à niaiser. Profitons de l'hiver... et du golf.

Faux départ à Hawaï

Assis près du foyer en regardant les pistes magnifiquement éclairées de Bromont, où j'ai hâte d'aller rejoindre mes garçons, je ne peux m'empêcher de rêver à Hawaï. Pourquoi avoir les yeux sur Bromont et la tête à Hawaï?

Parce que 30 joueurs qui ont gagné au moins un tournoi sur le circuit de la PGA l'an dernier se retrouvent aujourd'hui à Kapalua, dans l'île de Maui, pour disputer le Tournoi des champions Hyundai. Le premier de la saison 2013. Une saison qui s'amorce sur une fausse note.

Sept des champions couronnés l'an dernier rateront le coup de départ. Et comme il s'agit de Rory McIlroy, Tiger Woods, Luke Donald, Phil Mickelson, Justin Rose, Sergio Garcia et Ernie Els, ces absences font mal. Très mal, en fait, puisqu'on retrouve parmi ces absents les quatre meilleurs joueurs du monde et trois autres qui occupent une place au top 25.

Bien qu'ils aient mille et un motifs à proposer pour rater ce début de saison, aucune de ces raisons - à l'exception d'une blessure, une vraie - ne devrait justifier de telles absences. Par respect pour les partisans et les commanditaires qui les couvrent d'or - et pas juste les gagnants - chaque week-end, la PGA devrait obliger les joueurs à respecter ces rendez-vous hebdomadaires. À commencer par le tout premier de la saison.

Les absences de Rory, Tiger, Phil et les autres ennuageront le ciel de Kapalua. Il sera intéressant de voir si l'un ou l'autre des 30 joueurs présents arriveront à dissiper ces nuages.

Brandt Snedeker, qui a fait coup double au championnat Coca-Cola, pourra démontrer s'il est vrai que gagner 18 millionsde dollars en une fin de semaine ne change pas le monde. Le jeune Américain a empoché 8 millionspour sa victoire lors du dernier tournoi de la saison et 10 millions en prime à titre de champion dans la course à la Coupe Fedex. Sera-t-il encore affamé de victoires?

Steve Stricker, qui s'est lamentablement effondré à la Coupe Ryder, pourra tenter de faire oublier ce week-end d'enfer en défendant son titre de l'an dernier sur le parcours Plantation.

Jason Dufner, Rickie Fowler, Matt Kuchar, Webb Simpson, Dustin Johnson et Bubba Watson sont autant de jeunes vedettes qui retiendront l'attention non seulement en fin de semaine, mais durant toute la saison.

Aussi bons soient-ils, ils ne sont pas Rory, Tiger ou Phil. Quoique Bubba a tout ce qu'il faut pour les rejoindre sur le trône réservé aux joueurs les plus populaires de la PGA.

Cela dit, le joueur à surveiller en fin de semaine sera toutefois Ian Poulter.

Seul vainqueur de la dernière Coupe Ryder présent à Kapalua, il sera intéressant de voir s'il profitera de ce premier rendez-vous de la saison pour rouvrir les plaies des golfeurs américains qui ont été victimes de ses coups roulés décisifs l'automne dernier à Medinah. Des plaies qui ne sont peut-être pas encore refermées.