Sur les fils de presse, les chaînes continues d'informations sportives ou générales, à la radio, la confirmation de l'annulation de tous les matchs prévus au calendrier régulier de la LNH d'ici le 30 décembre était présentée comme une mauvaise nouvelle.

Sur Twitter, la réaction était différente. Très. Cette autre amputation visant à stopper, ou à tout le moins freiner, la gangrène que représente ce damné lock-out était loin d'arracher les larmes. Elle était même perçue par certains comme une bonne nouvelle. Hommes ou femmes, fans du Canadien ou détracteurs du Tricolore interprétaient la suppression de ces 104 rencontres 526 des 1215 parties du calendrier régulier sont maintenant rayées comme un pas de plus vers l'annulation complète de la saison. Une annulation espérée pour enfin mettre un terme à leurs souffrances.

Désolé de les décevoir, mais ces partisans devront endurer. Du moins encore un peu.

En conservant à l'horaire les 13 matchs prévus au calendrier le 31 décembre, la LNH s'offre une occasion de donner un grand coup avec des rencontres marquant la fin de 2012 et le début de 2013.

En passant, ce n'est pas parce que les matchs sont annulés d'ici le 30 décembre que la saison ne pourrait pas commencer plus tôt. Il faut compter 14 jours entre une éventuelle entente et le début de la saison. Si par magie, intervention du Saint-Esprit ou plus simplement grâce à un éclair de génie, la LNH et les joueurs s'entendaient d'ici dimanche, la saison pourrait débuter avant le 30. Avec un peu de chance, le nouveau calendrier concocté en catastrophe nous éviterait la Caroline-du-Nord, où le Canadien doit jouer le 31 décembre, comme terre d'asile pour casser l'année.

Avant de parler de calendrier, il faudrait d'abord négocier. Rien n'est prévu à court terme. Attendez-vous toutefois à ce que les deux parties se rencontrent avant la fin de semaine. Cette rencontre pourrait se dérouler en terrain neutre. Je miserais un huard ou deux sur Chicago comme zone neutre. C'est là que Bill Daly et Steve Fehr ont tenté un rapprochement il y a quelques semaines. En plus, la Ville des vents conviendrait parfaitement à Gary Bettman, ses propriétaires, Donald Fehr et ses joueurs, qui ont des allures de girouettes à l'aube de la 87e journée du conflit.

Arturo «Thunder» Gatti

Si l'annulation d'un autre pan de la saison de la LNH ne représente pas une bonne nouvelle pour tous les amateurs de hockey, l'introniation d'Arturo Gatti au Temple de la renommée de la boxe en est une très bonne.

Gatti n'est pas le meilleur boxeur de l'histoire. Il n'est pas même le meilleur boxeur de son époque. À elle seule, sa fiche de 31 victoires et neuf revers, même auréolée de ses titres de champion du monde, ne lui assurait pas une place parmi les plus grands pugilistes de l'histoire. Mais sa fougue, son charisme qu'il a importé d'Italie, développé à Rosemont où il a grandi et traîné avec lui dans l'arène, ses combats passés à l'histoire particulièrement les guerres l'opposant à Micky Ward combats de l'année en 2002 et 2003 qui se sont ajoutés aux deux autres honneurs de combats de l'année récoltés en 1997 et 1998 justifient grandement la place de Gatti au Temple de la renommée.

Pour Gatti, la boxe n'était pas une science, un noble art. C'était une guerre. Et chaque fois qu'il s'est rendu au front, Gatti a toujours tout donné. Sans compter, sans reculer, sans esquiver. Cette stratégie ou absence de stratégie l'a privé de quelques victoires. C'est clair. Mais elle lui a valu une place de choix dans le coeur de tous les fans de boxe de Montréal et du monde entier et dans ceux des preneurs aux livres de Las Vegas et grands diffuseurs américains qui ont fait fortune grâce aux fracas assurés qu'assurait un combat impliquant Arturo «Thunder» Gatti.

Cette élection aussi attendue que méritée au Temple de la renommée de la boxe dissipera peut-être aussi un peu les nuages noirs dans lesquels Gatti s'était perdu avant de s'enlever la vie en juillet 2009 à 37 ans.

> Voyez des extraits des plus grands combats d'Arturo Gatti

Christine Sinclair

Tout comme l'intronisation d'Arturo Gatti, l'élection de Christine Sinclair à titre de lauréate du trophée Lou Marsh représente une belle nouvelle. Meilleure joueuse du tournoi olympique de soccer à Londres l'été dernier (six buts enfilés en six rencontres), Sinclair jouissait d'une longueur d'avance dans la course au titre de meilleur athlète canadien de l'année. Pas juste à cause de ses performances, mais surtout en raison du leadership qu'elle a su imposer.

Native de Burnaby, en Colombie-Britannique, Sinclair a guidé ses coéquipières jusqu'à la médaille de bronze grâce à une victoire aux dépens de la France. De cette troisième marche du podium, Sinclair et les autres Canadiennes pouvaient regarder la tête bien haute des Américaines, qui ont profité de décisions tordues pour les battre en demifinale et les priver d'une médaille d'or. Ou d'une chance de la remporter.

Bien que largement favorite dans le cadre du scrutin mené auprès de journalistes sportifs d'un peu partout au Canada, Sinclair avait de la concurrence. Particulièrement de la part du cycliste Ryder Hesjedal, qui a gagné le Giro (Tour d'Italie) le printemps dernier. Mais contrairement à plusieurs athlètes qui pratiquent des sports moins populaires, Sinclair s'est imposée dans le sport le plus pratiqué au monde, même chez les femmes, ce qui donne plus de valeur encore à sa présence au sein de l'élite mondiale.

Photo: AFP

Arturo Gatti n'était pas le meilleur boxeur de son époque, mais il était le plus électrisant.