À moins qu'un miracle ne soit intervenu au cours de la nuit, le jour se lève sur une 82e journée de conflit dans la LNH.

Une mauvaise nouvelle?

Pas vraiment!

De fait, le conflit pourrait se prolonger encore quelques jours, il pourrait même être assombri par un recul ici, une empoignade là, qu'il ne faudrait pas sombrer dans la panique. Du moins pas pour l'instant.

Pourquoi?

Parce que les vraies négociations ont débuté hier soir seulement. Et puisque ces négos s'annonçaient difficiles, ardues et longues, il serait bien incongru de conclure qu'elles sont vouées à l'échec après une soirée, une nuit, voire quelques jours de tension.

Le spectre d'une saison perdue plane toujours au-dessus de la table de négociations. Prétendre le contraire serait farfelu. Mais d'ici le 15 décembre, ce spectre se contentera du statut de menace avant de se transformer en promesse.

Dans les coulisses de la LNH, les cotes associées aux chances d'avoir du hockey à Noël étaient d'ailleurs plus grandes hier que celles associées à une autre saison annulée.

Des cotes que le propriétaire des Maple Leafs de Toronto, Larry Tanenbaum, a bonifiées en lançant, après la réunion des gouverneurs, qu'il «avait l'intention de négocier avec les joueurs jusqu'à ce que les deux camps s'entendent sur les paramètres de la prochaine convention collective.»

Convention de 10 ans?

La Ligue voudrait une convention collective de 10 ans. Je souhaite de tout coeur qu'elle l'obtienne. De cette façon, je pourrais espérer être à la retraite lors du prochain conflit de travail dans la LNH. Yes!

Mais 10 ans, c'est le double de la durée de la convention visée par les joueurs et surtout par Donald Fehr.

Pour obtenir ces 10 ans, la Ligue devra délier les cordons de la bourse. Elle devra ajouter quelques dizaines de millions aux 211 millions qu'elle a proposés aux joueurs le mois dernier dans la cagnotte associée au montant intégral.

Elle devra peut-être aussi accepter de passer de cinq à six, ou à sept ans la durée maximale des contrats liant les équipes aux joueurs. Elle devra peut-être aussi accepter que la fluctuation des salaires passe de 5% à 6%, voire à 7% annuellement.

Des concessions «faciles» à octroyer quand on est sérieux dans ses intentions de sauver une saison de sport professionnel. Du moins, il me semble...

Saison de quatre mois

Pas question de douter des intentions de Tanenbaum et des joueurs qui affichaient eux aussi un optimisme modéré hier, mais l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Il faut aussi leur rappeler qu'en raison de toutes les journées gaspillées depuis le 15 septembre, le 15 décembre se pointera très vite s'ils se permettent de «niaiser» encore un peu autour de la table de négociations.

Et après le 15 décembre, il pourrait être trop tard.

Pourquoi?

Parce que si la LNH et ses propriétaires sont prêts à faire des concessions pour obtenir une saison de 56, voire de 60 matchs, il semble hors de question de se satisfaire d'une saison de 48 parties comme ce fut le cas en 1994-1995.

La saison régulière 2012-2013 devait prendre fin le 12 avril. La LNH est prête à la prolonger jusqu'au 30 avril. Ça donne quatre mois de hockey. Seize semaines au cours desquelles les équipes disputeraient au moins trois matchs par semaine. Ça donne 48 parties. En ajoutant huit parties ici et là au cours de ces 16 semaines, on obtient un calendrier de 56 rencontres. Le chiffre le plus facile pour les responsables du calendrier qui n'auraient qu'à orchestrer quatre matchs entre chacune des 15 équipes d'une même association.

Les amateurs devraient alors faire leur deuil de duels Est contre Ouest.

Pour se rendre à 60 matchs, il faudrait trouver une façon d'ajouter quatre matchs contre des adversaires d'une même division et accepter le principe selon lequel les clubs ne joueraient pas le même nombre de matchs à domicile et à l'étranger. Cela est loin d'être acquis.

Pour se rendre à 60 matchs, il faudrait surtout jouer avant le 1er janvier. Et pour jouer avant le premier jour de 2013, voire avant Noël, il faut s'entendre avant le 15 décembre.

Sur le qui-vive

Des rumeurs émanant de New York laissaient entendre que des entraîneurs-chefs de la LNH avaient contacté des joueurs exilés en Europe pour qu'ils se tiennent prêts à rentrer à la maison.

C'est peut-être arrivé. Des informations obtenues en après-midi me permettent toutefois d'assurer que les joueurs du Canadien n'ont pas reçu un tel message.

Un message qui de toute façon aurait été un brin prématuré.

Lorsque les équipes recevront le feu vert de contacter leurs joueurs, ces derniers auront de deux à trois jours pour rejoindre leurs clubs respectifs. Ces clubs tiendront des camps d'entraînement qui s'étendront sur une période de 7 à 10 jours. D'où la date limite du 15 décembre pour obtenir un règlement afin d'offrir aux partisans du Canadien et des 29 autres équipes de la LNH du hockey comme cadeau de Noël.

Les paris sont ouverts afin de déterminer quel événement arrivera en premier: la grande virée du père Noël, la première vraie bordée de neige, le premier match régulier du Canadien au Centre Bell ou l'annulation complète de la saison 2012-2013.

Faites vos jeux!