Les partisans des Stampeders de Calgary ont remporté deux victoires «importantes» à l'aube de la 100e Coupe Grey: la Ligue canadienne de football a finalement accepté de permettre à leur mascotte d'être présente le long des lignes de côté dimanche.

Contrairement à Youppi! et à ses semblables, Quick Six, mascotte des Stamps, est un cheval bien en vie. Monté par la cavalière Karyn Drake, Quick Six souligne les points marqués par les Stampeders en filant au galop le long des lignes de côté au stade McMahon à Calgary. Bien qu'ils pourront être présents, le cheval et sa cavalière devront s'astreindre de tout débordement dimanche. Pas question de galoper. Peu importe le nombre de points marqués par les Stampeders.

Si la présence de Quick Six représente une demi-victoire, l'accueil princier réservé à Marty au très chic et très vieux Royal York Hôtel s'élève au rang de triomphe.

Et j'exagère à peine.

Avec Quick Six confiné dans son enclos de Calgary - la LCF l'a invité en fin d'après-midi seulement -, les partisans des Stampeders ont réquisitionné Marty, un tocard d'une quinzaine d'années, pour lancer leurs festivités à Toronto.

Après s'être vu refuser l'accès du Royal York en matinée, Marty et sa suite ont fait le tour du quartier des affaires. Il a été reçu à la Banque de Montréal et au Holiday Inn qui a offert l'hospitalité que le York venait de lui refuser. Marty s'est arrêté partout où on voulait de lui. Il s'est aussi permis quelques lampées de Guinness dans deux ou trois pubs. C'est sûrement meilleur que de la moulée...

Tapis rouge, S.V.P.

Puis, peu après 14h, Marty et sa suite ont tenté une deuxième entrée au Royal York.

Surprise!

Secouée par la déferlante de critiques - vive les médias sociaux - qui ont suivi le refus servi en matinée, la direction du Royal York a alors décidé de faire volte-face.

Et quelle volte-face!

La direction a déroulé le tapis rouge pour Marty. Rien de moins. Le chef premier Collin Thornton lui a présenté une grande cuve remplie de carottes et de pommes pendant qu'une bonne vingtaine de photographes et cameramen et une centaine de badauds entassés à l'intérieur de l'hôtel ou regroupés sur le trottoir captaient l'événement en brandissant leurs cellulaires sous les regards médusés des portiers, gardes de sécurité et policiers appelés en renfort.

Pour Roger Daltrey, Pete Townshend et les Who qui seront à Toronto demain après leur escale de mardi à Montréal, on aurait compris. Mais pour un cheval? Même s'il s'appelle Marty et qu'il se permet quelques gorgées de Guinness? Ça faisait dur!

Difficile toutefois de me moquer de tout ce beau monde, car je me suis fait prendre au lasso moi itou!

Pour tous ceux qui se posent la question: Marty a été d'une propreté exemplaire. Du moins dans le lobby de l'hôtel.

Il a seulement échappé quelques bouts de carotte et de pomme. Monsieur le concierge était d'ailleurs bien content!

Revivre l'histoire

Cette visite au Royal York était plus qu'une bravade lancée par un gars chaud à un autre pas plus sobre. Elle marquait un retour dans l'histoire des Stampeders.

«En 1948, après que les Stampeders eurent remporté la première de leurs huit Coupes Grey, les fans qui avaient fait le voyage en train (huit jours) jusqu'à Toronto - avec des chevaux dans le wagon de fret - avaient célébré la victoire aux dépens d'Ottawa en entrant dans l'hôtel avec un cheval. En faisant cette même visite 64 ans plus tard, on veut mettre les chances de notre côté pour dimanche contre Toronto», a assuré Fletcher Armstrong, juché sur le dos de Marty.

S'il a répondu avec plaisir aux nombreuses questions posées, Fletcher a bien failli tomber de sa selle lorsqu'un journaliste lui a demandé, le plus sérieusement du monde, ce que Marty dirait de tout ça s'il pouvait parler.

«J'imagine qu'il crierait Yeehaw!»

Sans commentaire...

Plesius, du Rouge et Or, honoré

Bien qu'il soit négligé dans le cadre du match de la Coupe Vanier qui l'opposera ce soir, et pour une deuxième année de suite, aux Marauders de l'Université McMaster, le Rouge et Or ne quittera pas Toronto les mains vides.

Le secondeur Frédéric Plesius est devenu le premier porte-couleurs de l'histoire de l'Université Laval à recevoir le titre de joueur défensif de l'année dans le circuit universitaire canadien. Le Lavallois de 24 ans aura un rôle de premier plan à jouer dans la présentation de la 48e Coupe Vanier. S'il veut permettre au Rouge et Or de venger son revers de l'an dernier aux mains des Marauders, Plesius devra mener la charge pour contrer le quart-arrière Kyle Quinlan, qui a remporté hier soir le titre de joueur le plus utile de la saison.

Quinlan est la pierre angulaire des Marauders, qui s'amènent à la Coupe Vanier forts d'une série record de 21 victoires. Considéré comme l'un, sinon le meilleur quart-arrière de l'histoire du football universitaire canadien, Quinlan a profité d'un essai d'une semaine l'été dernier au camp des Alouettes.

Le receveur Shaquille Johnson, de l'Université McGill, a quant à lui hérité du titre de recrue de l'année.

Avec plus de 33 000 billets déjà vendus, la Coupe Vanier sera disputée ce soir au Rogers Centre devant la plus grande foule de son histoire.