Même si ce sont encore des feuilles qui tombent du ciel et non des flocons de neige, les membres du club de golf Laval-sur-le-Lac ont déjà un gros cadeau sous leur sapin: un beau parcours tout neuf.

Refait d'un bout à l'autre selon les directives du golfeur canadien Mike Weir, le nouveau parcours Bleu est une très belle réussite.

Du premier tertre au 18e vert, Weir a su conserver ce que l'ancien parcours avait de beau et de bon à offrir. Même si 400 arbres ont été coupés, Weir a protégé les plus majestueux et, surtout, ceux qui rehaussaient le niveau de difficulté du parcours en raison de leur emplacement stratégique. Il a corrigé quelques rares défauts et créé de tout nouveaux trous qui font du parcours un beau défi, même pour les meilleurs golfeurs de la PGA.

Sans être la première condition au projet, la possibilité d'attirer dans la pointe ouest de l'île Jésus les meilleurs golfeurs du monde représentait l'un des défis soumis à Mike Weir. Le champion du Tournoi des Maîtres en 2003 l'a relevé avec brio.

L'Omnium canadien en 2017?

Les premiers membres n'ont pas encore eu la chance, le plaisir ou le privilège de défier le nouveau parcours - une normale 71 qui s'étend sur 7221 verges - , mais des représentants de la PGA l'ont visité à deux reprises. Les responsables de l'Omnium canadien ont aussi fait un saut à Laval.

«Ils ont été impressionnés», ont fièrement assuré Luc Lapointe, directeur général, et Luc Ladouceur, surintendant du club, avec qui j'ai parcouru les 18 nouveaux trous au cours des derniers jours.

Aucune promesse n'a encore été faite. Aucun contrat n'a encore été signé. Mais tout indique que l'Association royale de golf du Canada (RCGA), avec la bénédiction de la PGA, pourrait faire escale à Laval-sur-le-Lac d'ici quelques années.

Pour l'instant, au Québec, ce privilège est réservé au club Royal Montréal de l'île Bizard. Le Royal Montréal, un des sept parcours au Canada susceptibles d'accueillir ce tournoi, a été le théâtre de la Coupe des Présidents en 2007 et de l'Omnium canadien en 1997 et en 2001. La RCGA y fera de nouveau escale en 2014.

Trois ans plus tard, Laval-sur-le-Lac pourrait recevoir l'Omnium canadien. Une occasion en or de souligner les 100 ans du club fondé en 1917.

Photo: Olivier Jean, collaboration spéciale

Luc Ladouceur, surintendant du club de golf de Laval-sur-le-Lac, et Luc Lapointe, directeur général, discutent des trous récemment rénovés.

Investissement de 6 millions

L'été clément - qui a permis aux quelque 140 employés de travailler 12 heures par jour, 7 jours par semaine depuis le printemps - s'est traduit par le respect de l'échéancier serré des travaux. Et du budget de quelque 6 millions approuvé par les membres.

Si Mike Weir a surtout procédé à des améliorations sur les premiers trous, il a complètement remodelé les 6e et 7e, qu'il a inversés. Le 6e est maintenant une normale 3 de 231 verges, bordée à gauche par un lac. Le 7e présente ce que plusieurs nouveaux parcours offrent maintenant aux meilleurs golfeurs: une normale 4 accessible du tertre de départ. Mais attention, ça ne veut pas dire qu'elle soit facile pour autant. D'une longueur de 333 verges, cette courte normale 4 est protégée par des trappes sur la gauche de l'allée et à l'avant du vert, ainsi que par un lac très accueillant sur la droite.

Ces deux changements sont les plus évidents des neuf premiers trous.

Quant au «deuxième neuf», il offre un tout nouveau visage du 11e au 15e trou.

Le 12e deviendra sans doute le «trou signature» du nouveau parcours. D'une longueur de 381 verges, il offre une allée à deux niveaux, séparée au centre par des fosses plus qu'invitantes.

Comme tous les nouveaux verts dessinés par Weir et son associé Ian Andrew, celui du 12e trou est petit... et ondulé.

«Nous sommes passés de 110 000 pieds carrés de verts à 90 000. Le plus petit oscille autour de 4000 pi2, le plus grand offre 6000 pi2. Mike s'est inspiré à plusieurs endroits du parcours Augusta. Les approches doivent être précises afin d'éviter les nombreuses et subtiles ondulations qu'offrent les 18 verts», a expliqué Luc Ladouceur, qui prenait un malin plaisir à faire rouler une balle pour appuyer ses propos.

Les verts sont déjà beaux et rapides. Le dernier a été semé le 31 juin dernier. Mais par souci de bien les protéger à la veille de leur premier hiver, il est hors de question de permettre aux golfeurs de les fouler dès cet automne.

Bien que peu nombreuses (44), les fosses sont placées stratégiquement et offrent, par endroits, des coups périlleux à ceux qui s'y aventureront. C'est au Nouveau-Brunswick que les responsables des travaux ont trouvé le sable - 1000 tonnes - qui répondait aux exigences en matière de texture, de densité et de couleur (blanc).

Plaisir pour tous

Le nouveau parcours Bleu sera accessible pour tous et ne servira pas seulement à défier les joueurs de la PGA. «Lors de ses visites, Mike avait toujours en tête d'offrir des défis égaux à tous les golfeurs. En plus de s'imaginer sur le tertre, il se mettait dans les souliers de son père, de son frère et des dames qui défileront sur le terrain. Nos membres et leurs invités seront les principaux golfeurs à sillonner ce nouveau parcours et nous tenions, tout comme Mike, à ce qu'ils soient en mesure de l'apprécier, peu importe leur niveau de jeu», insistait le directeur général Luc Lapointe lors de la visite.

Sept aires de départ sont donc disponibles pour chacun des trous. Si les professionnels et ceux qui croient l'être affronteront les 7221 verges du parcours, les golfeurs moyens auront 5969 verges à parcourir. Les tertres les plus rapprochés offriront un défi de 4945 verges, ce qui permettra de composer plus facilement avec les pièges minant le parcours Bleu, que les membres pourront pleinement découvrir une fois la neige fondue, au printemps prochain.

Photo: Olivier Jean, collaboration spéciale

Le 9e trou a été amélioré.