Difficile de savoir ce qui fait le plus mal aux partisans du Canadien ce printemps: l'absence du Tricolore en finale d'Association ou la présence de l'arbitre Chris Lee au sein du groupe des huit arbitres récompensés pour la qualité de leur travail par la LNH qui a retenu leurs services pour ces deux finales?

Avec les Bruins de Boston, les Maple Leafs de Toronto, les Flyers de Philadelphie et les Penguins de Pittsburgh, Chris Lee est haut placé sur la liste des ennemis jurés du Canadien. Des joueurs aux entraîneurs - Guy Carbonneau faisait de l'urticaire dès qu'il apprenait que Lee serait de faction lors du prochain match - en passant par les partisans sans oublier les descripteurs et commentateurs, tout ce beau monde a déjà critiqué, insulté, injurié l'arbitre des Maritimes.

Vrai que Chris Lee a le don de se mettre les joueurs et les partisans du Canadien à dos. Depuis son entrée dans la LNH en 2000, l'arbitre des Maritimes a rendu plusieurs décisions douteuses. De décisions qui la plupart du temps défavorisaient le Canadien. Ou favorisaient ses adversaires. C'est selon...

Respecté par ses pairs

Que Chris Lee soit un arbitre controversé ne fait pas le moindre doute. Que son intransigeance soit à l'image de son ego ne fait pas de doute non plus.

Mais le fait qu'il soit parmi les huit derniers arbitres encore en lice en séries démontre qu'il est peut-être moins mauvais que plusieurs le croient dans l'entourage du Canadien. Qu'il est peut-être même un bon arbitre après tout!

Je sais que le simple fait de vous poser cette question vous fait mal. Et que les mots qui suivent feront plus mal encore. Mais, chers partisans du Canadien et chers collègues - ajoutez mon nom à la liste - qui ont déjà vociféré contre lui, Chris Lee jouit d'une très bonne réputation dans les bureaux de la LNH. Il est un collègue estimé et apprécié par ses pairs parce qu'il assume le contrôle de ses matchs. Il n'a pas peur de prendre des décisions difficiles.

À New York hier, Lee dirigeait son premier match des finales. S'il maintient le niveau d'excellence que son patron Terry Gregson a relevé depuis le début des séries, il pourrait même se retrouver au sein du quatuor d'élite qui se rendra en grande finale.

Avez-vous besoin d'une seconde pour vous en remettre?

Morin, Murray, Racicot

Si la présence de Chris Lee en finales d'associations en surprend plusieurs, l'absence d'arbitres d'expérience et de qualité comme Stephen Walkom et les Québécois Eric Furlatt et Marc Joannette surprennent aussi.

«Les entraîneurs de la LNH récompensent leurs joueurs les plus efficaces en leur donnant du temps de glace. On fait la même chose avec les arbitres et les juges de lignes. Expérience et réputation sont importantes. Mais les performances en séries deviennent les critères les plus sérieux lorsque vient le temps de donner du temps de la glace aux officiels», m'expliquait une source bien au fait du processus qui a mené à la sélection de Chris Lee et de ses huit homologues pour les finales.

Stephen Walkom, l'un des meilleurs arbitres de la LNH à mes yeux avec Kelly Sutherland, Kevin Pollock, Joannette et Furlatt, était en devoir lors du match Chicago-Phoenix marqué par l'assaut de Raffi Torrès aux dépens de Marian Hossa. Torrès n'a pas été puni sur le jeu. Il a toutefois encaissé une suspension de 25 matchs. Une sanction qui a fait mal paraître les arbitres en devoir ce soir-là.

Bien que la LNH ait écarté tous les arbitres du Québec en finales, trois juges de lignes québécois se sont hissés parmi les huit finalistes: Jean Morin, Jonny Murray et Pierre Racicot. Ces sélections allaient de soi, considérant les réputations, l'expérience et la qualité du travail de ces trois juges de lignes qui visent maintenant la grande finale.

Les négociations peuvent commencer

Ce n'était qu'une formalité. Mais en envoyant hier une lettre d'intention à l'Association des joueurs, la Ligue nationale a officialisé sa décision de ratifier une nouvelle convention collective avant le début de la prochaine saison. Sans cette lettre d'intention, l'actuelle convention aurait été reconduite pour une autre année. Elle viendra donc à échéance le 15 septembre prochain. Le commissaire Gary Bettman et son bras droit Bill Daly, qui sera aussi le principal négociateur, doivent maintenant établir les bases des négociations avec Donald Fehr, directeur général de l'Association des joueurs.

Ces négociations seront longues. Elles seront aussi ardues. On aura l'occasion de revenir sur le sujet souvent au cours des prochains mois. Très souvent. Car, même si je ne crois pas la LNH et l'Association qui représente ses joueurs assez folles pour annuler une autre saison, huit ans seulement après le lock-out de 2004-2005, je suis loin d'être convaincu que la saison 2012-2013 débutera à la date prévue. La LNH a d'ailleurs déjà annulé les escales européennes orchestrées depuis 2007 pour lancer la saison régulière. Ça promet!