Ian Laperrière n'a pas disputé un seul match cette saison. Il ne jouera pas non plus en séries éliminatoires. De fait, il ne jouera plus jamais.

Si Claude Giroux et Daniel Brière continuent à briller à l'attaque et qu'Ilya Bryzgalov s'assure de ne pas être mauvais, du moins pas trop, devant son filet, le nom de Laperrière ne sera donc pas gravé sur la Coupe Stanley. Si les Flyers la soulèvent, bien sûr.

Loin des projecteurs, «Lappy» joue tout de même un rôle de premier plan chez les Flyers: il supervise le développement des jeunes de l'organisation.

Pendant que l'équipe préparait le deuxième match de la série qui les oppose aux Devils du New Jersey sur l'une des deux patinoires du centre d'entraînement de Vorhees, Laperrière s'occupait des jeunes espoirs sur l'autre.

Patins aux pieds, équipement sur le dos, le Montréalais de 38 ans partageait ses connaissances, son expérience, son talent limité et, surtout, sa combativité sans limite.

«C'est Lappy qui m'a fait comprendre ce que je devais accomplir pour être un vrai Flyers», a témoigné le jeune Wayne Simmonds lorsque je lui ai demandé quelle était la contribution de Laperrière dans ses succès à Philadelphie.

«Je connaissais Lappy comme adversaire. Tous les joueurs de la LNH connaissent Ian et, surtout, sa façon de jouer, de tout donner. Quand on l'affronte, on le déteste. Il ne nous offre pas une seconde de répit. Quand on joue avec lui, on l'apprécie. Quand on est jeune comme moi et les autres qu'il a pris sous son aile, et qu'on profite de ses conseils, on l'admire», a enchaîné Simmonds.

Entraîneur sans le titre

Officiellement, Ian Laperrière est toujours un Flyers. Un joueur très apprécié du directeur général Paul Holmgren et, surtout, du comptable responsable du plafond salarial qui peut soustraire son salaire (1 666 667$) parce qu'il occupe la liste des blessés à long terme.

Mais dans les faits, Laperrière est déjà à la retraite. Hors de question pour ce mercenaire qui aura mis fin à sa carrière en plongeant tête première pour stopper un tir frappé - une bien vilaine idée puisqu'il a reçu la rondelle, une autre rondelle, en plein visage - de revenir au jeu.

«Je vais bien, je me garde en super forme et je patine avec mes kids. Mais quand je dois faire un geste brusque, il n'est pas rare que je sois étourdi. Ce serait impossible de revenir au jeu», a convenu Laperrière, croisé hier sur la galerie de presse du Wells Fargo Center.

Résigné, Lappy n'est pas triste. Pas du tout. Il a trouvé sa niche dans le développement des jeunes de l'organisation.

«J'aime vraiment ça. Ça me garde jeune de me retrouver avec ces gars qui sont encore des enfants. Je n'ai jamais eu leur talent. Mais si je peux leur transmettre ma passion, l'avenir des Flyers sera assuré.»

S'il est déjà entraîneur, Ian Laperrière espère officialiser ce statut une fois les papiers confirmant sa retraite seront signés.

«J'aime le hockey. Je l'ai toujours aimé. Et je l'aimerai encore dans un rôle de coach. On verra ce que l'avenir me réserve.»

Un avenir dans lequel Laperrière n'entrevoit pas un retour à Montréal où le Canadien aurait bien besoin d'un gars comme lui pour développer les jeunes de son organisation.

«Nous sommes établis ici. Notre vie est ici. Mes enfants ont leurs amis ici, je ne crois pas que je pourrais les déraciner. En plus, les Flyers, c'est mon club», plaide Laperrière.

Pas encore le frère André!

La seule chose qui m'a surpris lorsque j'ai appris la virée des grands-ducs qu'Andrei Kostitsyn s'est payée la veille du deuxième match de la série Predators-Coyotes, c'est que son petit frère Sergei n'était pas avec lui et Alexander Radulov.

Malgré des jambes ramollies par une nuit folle à Phoenix, le frère André a marqué un but de toute beauté pour niveler les chances 1-1 en début de match. Le genre de but qui poussait ses admirateurs à fustiger ceux qui, comme moi, refusaient d'oublier 10, 12, 15 mauvais matchs en raison d'un rare but. Aussi beau soit-il.

Il faut croire que les Predators partagent mon avis. Car bien qu'ils traînent 0-2 contre les Coyotes, la direction et les joueurs ont décidé de se passer de deux joueurs importants en suspendant Kostitsyn et Radulov. Mais quand deux joueurs, aussi importants soient-ils, pensent à leurs petits plaisirs plutôt qu'au bien de l'équipe, mieux vaut se passer d'eux. Surtout que cela peut avoir un effet rassembleur sur le reste du club.

On verra.

Joueur autonome sans compensation à la fin de la saison, Andrei Kostitsyn s'est-il sorti de Nashville en bambochant comme il l'a fait encore samedi? S'est-il sorti de la LNH alors que sa valeur, déjà à la baisse, n'augmentera certainement pas après ce nouvel écart de conduite?

Je vous laisse répondre.

J'espère simplement qu'il ne s'en trouvera pas pour réclamer son retour à Montréal...

Photo: AP

Un lancer reçu en plein visage a mis fin à la carrière d'Ian Laperrière en avril 2010.